Très tôt, ce matin du 1er mai 2024, les militants de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin ( Cstb ) ont envahi la place de l’Etoile Rouge qui était sous haute surveillance policière. Mais, ils ont pu marcher jusqu’au quartier Agontinkon avant d’être dispersés par la police. De retour à la Bourse du travail, ils ont appelé à l’intensification de la lutte contre les abus du pouvoir en place. Lire la déclaration de la Cstb. Lire sa déclaration. Lire la déclaration
DECLARATION
- Honorables invités ;
- Chers responsables syndicaux en vos rangs et qualités ;
- Chers participants de toutes les couches ;
- Chers amis de la presse,
Au nom du Comité Confédéral National (CCN) de la CSTB, je vous remercie et vous félicite pour votre participation active à cet important évènement qui participe de l’éveil de la classe ouvrière au Bénin, des travailleurs et de tous les peuples de notre pays.
Ça fait un an qu’on a marché contre la faim et la vie chère pour la satisfaction de nos revendications qui, aujourd’hui ont pris des proportions plus graves qu’avant. La faim s’est aggravée. Le kilo ou la mesure de maïs est passé de 250F à 500F. Le gari est passé de 250F à 400 F. Quant au haricot, sa mesure est passée de 500F à 700F. Tous les autres produits, que ce soient alimentaires ou non, ont grimpé de prix. C’est dans cette situation et de l’augmentation des brimades et de l’insécurité que nous célébrons cette année le 1er mai sous le thème : « CONTRE LA FAIM, LA VIE CHERE LES BRIMADES ET REPRESSIONS, L’INSECURITE ET POUR LA SOUVERAINETE NATIONALE, INTENSIFIONS NOS LUTTES SUR TOUTE L’ETENDUE DU TERRITOIRE NATIONAL POUR LA SATISFACTION DE NOS REVENDICATIONS »
A la faim, la vie chère, la précarité de l’emploi, le chômage, les difficiles conditions de vie et de travail dans la fonction publique, la sauvage exploitation des ouvriers notamment du BTP dans le secteur privé, etc., se sont ajoutés les déguerpissements des abords des voix sans relogement, la fermeture des sociétés publiques et privés par l’Etat comme SUCCOBE, la SOBEMAP, la fermeture de la frontière du Niger avec comme conséquences la chute des transporteurs, conducteurs, la fermeture du port autonome de Cotonou qui a laissé des milliers de travailleurs en chômage, la fermeture des petites frontières par des blocs de grosses pierres notamment entre le Bénin et le Togo, empêchant aux producteurs béninois d’aller vendre leurs produits au Togo. Les derniers évènements catastrophiques que le pays a connu sont les expropriations sauvages des propriétaires à Cotonou et à Calavi et la répression des usagers de la route notamment sur le port de casque et les autres infractions ; dans la fonction publique la suspension de la dotation en carburant aux cadres de l’administration publique.
La mise à la retraite d’office injustifiée des agents de la police républicaine, des eaux et forêts, de la douane et des militaires a été un évènement inédit extraordinaire inacceptable qui a engendré des conséquences sociales incalculables.
Heureusement avec l’éveil des travailleurs et de la jeunesse, on assiste à une résistance qui mettra fin aux brimades à l’exploitation et à la misère des travailleurs et des peuples de notre pays.
- La grève de la FéSEN/CSTB des 07, 26 mars 2024 et celle de 48heures des 23 et 24 avril, le sit-in de la même organisation au ministère de l’enseignement secondaire le 20 mars 2024 sonnent la fin de la soumission des travailleurs ;
- Le lundi 25 mars 2024 : sit-in du personnel des ministères de la petite et moyenne entreprise et de la promotion de l’emploi, pour exiger le rétablissement de la prime de dotation en carburant. Dans le même mois, ceux des travaux publics et des transports ont aussi fait sit-in pour réclamer le rétablissement de la dotation en carburant ;
- Depuis le mois de mars les fonctionnaires territoriaux ont commencé par organiser des sit-in aux cérémonies de couleurs pour exiger dans un premier temps l’application à eux du décret de revalorisation des salaires puis dans un second temps, après la prise de la note de service interministérielle, ils ont poursuivis l’organisation des sit-in pour exiger son application intégrale dans toute les communes ;
- Les différentes réactions des populations contre la répression pour raison de non-respect du code de la route notamment le non port de casque, montrent que les populations ne supportent plus l’injustice ;
- C’est après la première grève des enseignants de la FéSEN/CSTB et l’annonce du sit-in au ministère des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle qu’un conseil extraordinaire des ministres a décidé d’une amélioration des conditions salariales des AME qui seront payés désormais 12/12 et de la réintégration des AME radiés pour fait de grève.
- Le mardi 23 avril, un sit-in au ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche par le SYNATRADER pour exiger la réintégration des 1045 agents qui ont été radiés.
C’est grâce aux différentes sorties des fonctionnaires territoriaux qu’il a été décidé de l’application, même si c’est de façon biaisée, du décret de l’application de la revalorisation des salaires. Ils doivent poursuivre la lutte pour l’application intégrale du décret.
CONCLUSION
De tout ce qui précède il ressort que la mobilisation des travailleurs doit se poursuivre de façon inlassable pour :
- La satisfaction des revendications des travailleurs y compris la réintégration à la fonction publique du capitaine Patrice TREKPO, des 27 policiers arbitrairement radiés de la fonction publique et des 1045 agents du MAEP qui ont été radiés en 2016 ;
- Le dédommagement des travailleras qui ont subi de préjugés tels que 305 enseignants et les 175 AME, arbitrairement radiés et réintégrés. Le dédommagement des transporteurs et des travailleurs qui ont subi assez de préjudices à cause de la fermeture de la frontière du Niger avec le coup d’Etat militaire du Niger.
La CSTB félicite tous les travailleurs du secteur public, du secteur privé et du secteur informel pour toutes les luttes qu’ils mènent pour la satisfaction de leurs revendications. Les travailleurs salariés doivent exiger une revalorisation substantielle de leurs salaires et ceux des retraités de la fonction publique qui est de 2,4 %. Les travailleurs du privé doivent obtenir la hiérarchisation de leur salaire et le secteur informel doit continuer la lutte contre les taxes et impôts élevés et contre toute forme de tracasseries comme celles que subissent par exemple les producteurs de soja.
Poursuivons la lutte !
Seule la lutte paie !
Cotonou, le 1er mai 2024
Pour les participants,
Le Secrétaire Général Confédéral
Nagnini KASSA MAMPO.-