Un dernier article paru dans le magasine Géo Histoire sous le titre « Le Nazisme et les femmes » révèle que Geli Raubal a eu une relation de six ans avec son oncle Adolf Hilter.
Geli Raubal a vécu une relation ambiguë avec son oncle Adolf Hitler. Elle l’appelle « oncle Alf ». Il rêve d’elle en chanteuse d’opéra. La passion – un peu oubliée aujourd’hui – d’Adolf Hitler, alors chef du parti nazi, pour sa nièce Geli Raubal (1908-1931), de dix-neuf ans sa cadette, entre 1925 et 1931, a pourtant fait couler beaucoup d’encre. Car la nature exacte de leur relation est aussi trouble que la disparition brutale de la jeune femme. Officiellement,un suicide. Le journaliste américain Ron Rosenbaum dans Pourquoi Hitler ? Enquête sur l’origine du mal (éd. Nouveau Monde, 2020), parle de « la fascination persistante exercée par Geli. Cette femme fatale énigmatique qui pourrait constituer une fenêtre sur les mystérieuses ténèbres de la psyché hitlérienne ». Geli serait-elle donc à l’origine de l’obsession meurtrière d’Hitler ? Pas si simple. La mort – mystérieuse – de la jeune femme plongera le chef du parti nazi dans une profonde mélancolie, que certains chercheront à mettre en avant pour « expliquer » les crimes du futur dictateur.
Qui était Geli Raubal ?
Née en Autriche en 1908, orpheline de père, Geli Raubal a passé une enfance pauvre au côté de sa mère, Angela, femme de ménage à Vienne. C’est en 1925 qu’Adolf Hitler, demi-frère d’Angela (ils partageaient le même père), propose à cette dernière de travailler comme gouvernante dans son appartement munichois.
Angela y emménage donc, avec sa fille, Geli, alors âgée de 17 ans. Celle-ci se lie d’amitié, au fil des ans, avec son oncle. Déjà, la presse munichoise de l’époque s’intéresse à ses promenades bucoliques avec le chef d’un parti nazi alors en plein essor.
En1929, Hitler achète un nouvel appartement, luxueux, dans la capitale de la Bavière. Contre toute attente, il y installe Geli dans la chambre voisine de la sienne. Angela est priée, elle, de quitter Munich pour aller travailler à Berchtesgaden, dans les Alpes bavaroises, où se trouve le Berghof, la résidence secondaire d’Hitler…Pendant deux ans, Geli et Hitler vivent sous le même toit et paradent ensemble, bras dessus bras dessous, dans les cafés et les cinémas de la ville. Très vite, Geli devient une célébrité dans l’Allemagne nazie. La presse la décrit comme une « princesse de la cour » autour de celui que l’on surnomme désormais le « roi de Munich ».Mais le prix à payer est particulièrement lourd. Le tendre « oncle Alf », en réalité possessif et jaloux, surveille et contrôle tous ses faits et gestes. La mère de Geli déclarera après la guerre, dans plusieurs interviews données à des quotidiens allemands, qu’Hitler avait interdit à sa fille de poursuivre sa relation avec un homme qu’elle espérait épouser.