Après Paulin Hountondji, un autre philosophe normalien casse sa pipe. Il s’agit de Stanislas Spéro Adotevi décédé le mercredi 07 février à 90 ans.
Cinq jours après la mort du professeur Paulin Hountondji, une autre figure majeure de l’intelligentsia béninoise s’est éteint. Philosophe comme l’auteur de « Sur la philosophie africaine, Critique de l’ethnophilosophie », il a eu lui la chance de savourer ses 90 ans le 04 février dernier avant de répondre à l’appel de son seigneur. Ces deux profils présentent de grandes similitudes. Lui aussi est sorti de l’Ecole Normale Supérieure, rue d’Ulm et est titulaire aussi d’un doctorat en anthropologie. Il est aussi né à l’extérieur, précisément à Lomé au Togo contrairement au professeur Hountondji qui est né à Abidjan. Il a aussi connu une vie politique et a été ministre de l’information en 1963 et puis celui de la culture entre 195 et 1968. Il s’est rendu celèbre par son ouvrage critique sur la négritude de Léopold Sedar Senghor et ses amis : « Négritude et négrologues » paru en 1972 chez Uge/Plon. Il a également écrit en 1973 chez Présence Africaine, « Nkrumah ou le rêve éveillé » puis 1990 chez Chaka, « De Gaule et les Africains ». Il a connu également une carrière de fonctionnaire international à l’Unicef où il a été Directeur Régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre avant d’entamer une retraite paisible, vivant entre Ouagadougou, Lomé et Cotonou. S’il n’est pas autant connu que son jeune collègue Hountondji c’est sûrement à cause de son grand âge et du fait que depuis 1990, année de l’avènement de la démocratie au Bénin, il n’est plus présent dans la vie publique.