La démission de l’ex ministre Oswald Homéky du poste du ministère des sports le vendredi 06 octobre 2023 continue de faire couler beaucoup d’encres et de salives. La dernière réaction en date est celle du Père Eric Aguénounon, philosophe politique et Écrivain essayiste dans le journal La Croix du Bénin. Pour le Père Eric Aguénounon, la démission ne fait pas partie de nos pratiques démocratiques. Il a profité de l’occasion qui lui est offerte pour révéler les différentes sortes de démission.

Selon le Philosophe politique, «l’acteur politique démissionne à cause des différends idéologiques, des différends méthodologiques, ou des différends et des désaccords au niveau des intérêts personnels, des désaccords au niveau des accords qui ont constitué l’alliance ou la décision de travailler ensemble ». Il pense qu’ «.on peut aussi démissionner par frustration, par sous-emploi ». A-t- il fait savoir que dans les pays de vieille démocratie, pour mieux se positionner peut-être pour les élections municipales ou législatives ou bien pour l’élection présidentielle, beaucoup démissionnent. L’écrivain essayiste n’a pas manqué de citer qu’ «on peut être poussé à la démission ». Le Père Aguénounon a laissé entendre que « depuis que le président Patrice Talon est venu au pouvoir, on a eu deux démissions ». Il a énuméré le cas de Candide Azannaï et celui d’Oswald Homéky. Il a souligné que l’ex ministre Oswald Homéky est « un ministre des Sports jeune qui fait partie de la vieille garde ».
« Je parle de vieille garde en termes de mobilisation autour du candidat Patrice Talon. Il a travaillé à mobiliser l’électorat soit en France et ailleurs dans le monde pour que le président soit élu »a-t-il indiqué. Le spécialiste des relations internationales pense « surtout qu’en politique, les rapports personnels priment sur, en réalité, les rapports étatiques et institutionnels ». Il a par contre déclaré qu’ « au cas où ce serait une situation où le ministre serait obligé de démissionner, cela signifie que c’est un mot d’ordre pour les autres membres du Gouvernement et tous les hauts fonctionnaires du sérail » pour selon lui «leur signifier qu’on n’est pas à la fin du mandat ». Le philosophe politique révèle qu’ « actuellement, il y a deux courants : le courant de ceux qui disent non, travaillons avec le chef jusqu’au bout, faisons profil bas ; et ceux qui veulent montrer comment créer un lobbying autour d’une certaine éventuelle candidature ».
« Les uns et les autres devraient être intelligents pour savoir ce que le chef lui-même mijote »a-t-il lâché. La démission de l’ex ministre des sports selon lui, « ne devrait pas avoir de fortes implications ». Le Père Aguénounon croit qu’il est toujours dans le système et qu’il ne pense pas « que des gens du système à ce haut degré de responsabilité ne voudront pas rejoindre l’opposition ». Dans le cas où il y aura un tel éventuel rapprochement avec l’opposition, l’Écrivain essayiste pense que cela « serait suicidaire pour Homéky ». Car affirme –t-il Oswald Homéky « a appartenu à un régime pur et dur, un régime qui est allé avec force en privant une partie des Béninois de certaines libertés politiques et civiques qu’on voit en vogue ailleurs ; en prenant les moyens les plus extrêmes pour atteindre plusieurs buts » tels que les procès politiques notamment ceux de Reckya Madougou et Joël Aïvo , des opposants en exil, des étudiants en prison.
« Dans ce contexte, une gouvernance au cours de laquelle il y a eu maints excès et que quelqu’un démissionne comme ça, il ne va pas rejoindre l’opposition. Il est toujours dans l’appareil et il restera jusqu’au bout parce qu’il a besoin de protection. Celui qui quitte le régime, il s’expose à des intempéries, et personne ne souhaiterait s’exposer. On peut quitter un poste et être en communion politique avec le régime qui est là. Candide Azannaï est le premier à partir du Gouvernement, mais vous allez voir que dans ses propos, il fait des analyses mais tout en évitant d’égratigner réellement le chef de l’État »a signifié l’Écrivain Essayiste. . Il a souhaité quand même le retour au bercail des exilés politiques et que selon lui « aujourd’hui, nous sommes à une époque de décrispation ».