Attendu par les milliers de militants du parti et bien suivi par les partis du pouvoir, le premier congrès du parti Les Démocrates s’annonce électrique. Les différentes positions internes se sont un radicalisées ces temps-ci et ont fini par appeler à la sagesse et à l’arbitrage d’un « sauveur ».
Demain samedi 14 octobre s’ouvre dans la cité des Kobourou le premier congrès du parti Les Démocrates. Ce premier congrès du plus grand parti de l’opposition sera un grand rendez-vous politique car d’importantes décisions pouvant changer l’avenir du parti et modifier sa structuration seront prises au cours de ces assises qui dureront deux jours. Parmi ces décisions, il y a celle de la désignation des membres des organes dirigeants du parti. A ce niveau, les tractations sont en cours depuis plusieurs semaines pour l’élection de ceux-ci
. Dans les antichambres du parti, ce débat ne manque pas d’intérêts. L’actuel président Eric Houndété à la tête du parti depuis sa création fait l’objet d’une vive contestation depuis les dernières élections législatives où il est accusé à tort ou à raison d’avoir dealé avec le pouvoir pour écarter certains de la liste. Sa tête, selon des indiscrétions serait mise à prix par quelques caciques qui font feu de tout bois pour le dégager du parti. En fait de gestion, le président Houndeté serait plus contesté de par son origine géographique que par sa gestion réelle du parti. Des militants et leaders du septentrion digéreraient mal le fait que ce parti soit dirigé par un homme du sud alors que le parti a son fief au nord. Une sorte de rivalité nord-sud se joue de manière insidieuse. Face à Eric Houndeté et ses soutiens, la grande majorité des leaders et militants du nord dont l’honorable Nourénou Atchadé est le porte flambeau reste campée sur cette position. Les deux camps se livrent à une guerre sans pitié dont les effets sont déjà perceptibles sur le parti.
La quête du consensus
Face à ce tableau inquiétant qui risque de fragmenter le parti si la guerre froide n’est pas arrêtée, plusieurs sages et des personnalités réfléchissent à une solution qui passe forcément par le positionnement à la tête du parti d’un personnage qui puisse faire consensus. Face à l’inimitié voulue ou entretenue entre les deux premières personnalités actuelles du parti, il est proposé un homme capable de concilier les positions tranchées, de ramollir les clivages et d’unir tous les camps. Après moult analyses, ils ont fini par jeter leur dévolu par Boni Yayi, l’actuel président d’honneur et leader charismatique du parti. Homme de dialogue, épris de paix et artisan premier du rayonnement du parti, il bénéficie d’un capital d’estime qui le prédestine à ce genre de job. Toutes ces qualités sont renforcées par la neutralité relative qui peut avoir dans le processus de choix du candidat du parti.
En effet, forclos constitutionnellement pour avoir fait ses deux mandats, Boni Yayi peut bien arbitrer le conflit Houndeté contre Atchadé. Son arrivée à la tête du parti va aussi redonner espoir aux militants à la base et gestion et rassurer sur la transparence du processus de désignation des candidats pour les différentes élections en 2026. Mais Yayi se montre réticent et même hostile à cette idée estimant être en retraite pour prétendre encore diriger un parti aussi bouillant. Pour lui, il n’est pas indispensable car le parti regorge de personnalités et d’icônes capables de garder le flambeau allumé jusqu’en 2026. Le congrès s’annonce donc très houleux. Les différentes positions réussiront-elles à accorder leurs violons pour sortir un bureau consensuel qui pourra conduire le parti avec maturité aux élections générales de 2026 ? Telle est la question nodale à laquelle ce congrès va répondre.