Le Père Aranud Eric Aguénounonl’ et l’expert culturel Ousmane Alédji ont été reçus la semaine dernière sur l’émission “Le Bon citoyen” de la chaine de télévision privée Eden TV pour débattre sur le thème “Peuples et développement : quel engagement pour la paix sociale”.
“ Nous sommes à l’ère d’un capitalisme violent. Quand on est à l’ère d’un capitalisme violent, ce n’est pas le minimum social qui concerne. Ça ne préoccupe pas parce que le système capitaliste, avec le libéralisme économique ont pour but d’engranger tous les facteurs pouvant permettre la production de la richesse” a déclaré le politologue. Le philosophe politique explique que “ tous les moyens de production sont saisis” et que “ les facteurs conduisant à la richesse sont aussi confisqués”. Il a indiqué que “le personnel citoyen que ça soit le secteur actif même les actifs à venir (les élèves, les étudiants c’est -à- dire tous les apprenants en général) tous sont orientés vers ce capitalisme violent, vers ce libéralisme-là, l’ultra libéralisme”. “ Donc toute la stratégie, toute la mentalité, tous les efforts, toutes les politiques publiques sont au service de ce libéralisme ultra possessif., possesseur, destructeur, colonisateur” a -t-il laissé entendre. Pour lui,” un tel capitalisme détruit l’homme et tend à servir l’homme juste pour ses intérêts personnels ou pour les intérêts d’une oligarchie”. Allant de ce point de vue, dit-il, “on comprend que dans les pays de global Sud, ce capitalisme est nourri par les produits de rente”.
L’Écrivain -Essayiste a signifié que “les produits de rente tuent les terres” et “sont des lieux d’esclavage, du producteur, de l’ouvrier”. Selon ce dernier, “on produit les produits de rente en vue de la ressource nationale et quand on a les ressources nationales qui arrivent grâce aux produits de rente, ces ressources-là sont réinvesties encore au service de capitalisme”. “Et donc toutes les infrastructures qui sont faites, qui sont construites, toute la chaine industrielle, la chaine scientifique est au service de ce capitalisme violent” a-t-il fait savoir avant de poursuivre ; “ Courir après la croissance et parfois même on peut se diriger vers des organismes qui sont prêts à vous fournir les chiffres pour que au plan international , on vous regarde comme quelqu’un qui produit de bons chiffres et qui produit de bons résultats au plan macro économique. Mais ce n’est pas vrai quand on est sensé, quand on est dans le peuple comme moi, on constate que ce qui se fait au plan étatique, ce qui est au sommet (L’État c’est tout le monde), ce qui se passe au sommet est différent de ce qui se passe dans le bas peuple”.
L’Écrivain-Essayiste a déclaré qu’‘ “ il suffit de circuler dans Cotonou, les périphéries de Cotonou”, de prendre une journée et visiter les écoles, les CEG publics et les centres de santé, on verra la situation. “Quand on investit la totalité ou la quasi-totalité de ce qu’on a dans l’infrastructure, c’est une très belle chose. Les pierres sont belles. Elles sont brillantes, elles sont scintillantes mais l’homme est toujours acteur du développement, l’homme est toujours la pierre angulaire de l’évolution d’une civilisation parce que vous pouvez avoir des belles pierres et les civilisations vont disparaitre dans le monde” a révélé Révérend Père Eric Aguénounon. C’est pour cela qu’il a souligné qu’“ il y a un travail à faire d’abord au plan humain”. “La première stratégie du développement, c’est l’éducation, c’est la formation. Il revient donc à l’État qui est le pouvoir exécutif de mettre en place des politiques publics qui s’incarnent dans le vécu de chaque citoyen, qui s’incarnent dans l’assiette du citoyen, qui s’incarnent dans le corps du citoyen et qui s’incarnent sur tous les terroirs, sur toutes les terres d’où la décentralisation. Mais de nos jours, la décentralisation est cadencée et c’est comme si le pouvoir local est exercé par ce même pouvoir exécutif. Donc dans ce cas, tout ce que nous voyons est au service du capitalisme violent “ a lâché le Père Aguénounon.
Ousmane Alédji a, de son côté, précisé que “ l’un des premiers programmes en termes de consommation de ressources publiques s’appelle investir dans le capital humain”. Pour l’expert culturel,” les plus belles cités du monde sont tombées en ruine faute de paix “ et que “ nous allons mettre peut-être 50 ans pour atteindre la Libye de Kadhafi qui est dévasté aujourd’hui faute de paix”. Il a signifié que “des pays, il y en a dans le monde”. Car “le citoyen a été pressuré de telle sorte qu’à un moment donné, lui-même a fichu le bordel dans son cadre de vie”. C’est pour cela que le Citoyen du monde a demandé à chacun de prendre garde “ parce que les pays sont éternels mais nous passons tous”. “Ce que nous n’avons pas bâti, nos enfants, nos petits enfants viendront bâtir. Mais ce que nous n’avons pas offert aujourd’hui à notre frère, il n’y a personne pour le faire et ils partent avec ses manqueslà, ils crèvent avec ses manques là” a indiqué Ousmane Alédji .