À Malanville, plus précisément à Guéné, deux policiers ont péri dans une attaque meurtrière visant une patrouille de la police républicaine jeudi dernier. Suite à ce drame survenu au sein des forces de l’ordre, le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Alassane Seïdou s’est rendu ce dimanche 22 septembre aux côtés des policiers du Groupement Spécial Polyvalent d’Intervention pour réaffirmer le soutien du gouvernement. Mais cette action apparaît comme une solution tardive et peu efficace qui laissent les populations de ces localités sur leur faim.
Le jeudi 19 septembre 2024 à 09h00 une patrouille de la police républicaine à Malanville, plus précisément à Guéné de la part d’ individus armés . Selon les informations rapportées par la radio Sota FM, ce drame a fait état de deux morts dans le rang des policiers et un blessé puisque les agents de police de cette zone étaient la cible de cette attaque perpétrée par ces individus. Une situation qui inquiète plus d’un du fait qu’en pleine journée, la ville de Guéné, connue comme une ville au bord du goudron, n’étant pas isolé des autres villes, pourrait être source d’attaque meurtrière. Ce drame de Guéné qui survient juste quelques jours après celui de Karimama confirme alors la gravité de l’insécurité dans les communes de Malanville et de Karimama et une défaillance accrue du dispositif sécuritaire.
Situées à la frontière avec le Niger, ces deux communes du département de l’alibori, sont malheureusement les lieux où ces individus armés peuvent faire irruption à tout bout de champ pour occasionner des pertes en vies humaines aux forces de l’ordre et même à la population. Faut-il rappeler qu’en septembre 2022, cette ville de Guéné avait été le théâtre d’une violente attaque menée contre le poste de douane qui a fait plusieurs morts ?
Visite du ministre : quelle plus-value ?
Contrairement dans les pays voisins, les autorités béninoises adoptent une posture assez prudente et ne communiquent généralement pas sur ces attaques meurtrières. Cette fois-ci, le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Alassane Seïdou, a fait une exception et s’est rendu ce dimanche aux côtés des policiers du Groupement Spécial Polyvalent d’Intervention basé à Kandi. Suite à cette visite, les populations de ces zones restent sur leurs soifs. Son objectif était de doper le moral aux troupes et surtout, de réaffirmer le soutien du gouvernement à doter les forces de défense et de sécurité les moyens nécessaires à la sécurisation du territoire, en particulier dans la lutte contre le terrorisme. La récurrence de ces attaques devrait amener le gouvernement à changer de stratégie ou à revoir sa politique sécuritaire. Tout se passe comme si les autorités attendent qu’il y ait des attaques avant de réagir ou avant d’aller encourager les forces de l’ordre qui se sentent abandonnés dans ces nombreux commissariats. Au lieu des beaux discours, le ministre devrait réfléchir à des solutions innovantes pour empêcher définitivement ces attaques et mettre les policiers à l’ abri de morts déplorables.
Les populations ont besoin d’une politique sécuritaire efficace qui protège en premier lieu, les forces de l’ordre au lieu de les laisser tuer dans ces attaques régulières. Le souhait de tous est que le gouvernement béninois puisse revoir le dispositif sécuritaire et la stratégie mise en œuvre qui occasionne toujours ces attaques. Avec un problème de fond, une simple visite ne garantit pas encore la sécurité des populations et des forces de défense.
Gildas AHOGNI