Depuis l’enlèvement de Steve Amoussou le 12 août 2024 à Lomé au Togo, son transfèrement au Bénin dans des conditions floues, son placement sous mandat de dépôt le mardi 20 août 2024 par le procureur Spécial de la CRIET et le communiqué du dimanche 25 août 2024 du Procureur de la République de Lomé citant les noms de 3 des 4 ravisseurs, le gouvernement béninois est resté muet sur cette situation qui continue de défrayer la chronique. Lors de sa sortie médiatique le vendredi 6 septembre 2024, le porte-parole et Secrétaire général adjoint du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji s’est prononcé enfin sur l’affaire Steve Amoussou, soupçonné d’être le très connu activiste Frère Hounvi. ’Ce n’est pas une affaire du gouvernement. Ce n’est pas le gouvernement qui l’a interpellé. Je laisse la justice faire son travail comme elle a commencé à le faire. On a vu un aspect qui a été vidé. Il me semble qu’il en reste d’autres” a laissé entendre le porte-parole du gouvernement avant d’ajouter : “Et quand on est sans peur et sans reproche on ne se cache pas. Je reconnais que moi j’ai été un journaliste critique. Et c’est pour çà que je reconnais à chacun le droit de l’être. Mais moi quand je le faisais comme journaliste critique, j’ai fait mon travail à visage découvert. Cela m’a valu 2 ans de garage… ».
Cependant, il a mis en garde contre la tentation de se verser dans la calomnie. Il a d’ailleurs rappelé qu’il avait critiqué, deux ans plus tôt, “ Frère Hounvi”, regrettant que ses écrits aient souvent dérivé dans la médisance. « J’ai dit publiquement que j’admirais sa plume, mais qu’elle serait encore plus admirable si elle ne trempait pas dans l’encre de la calomnie. Chacun doit assumer ses responsabilités, et j’espère que M. Amoussou n’est pas Frère Hounvi. S’il s’avère que c’est lui, il devra répondre un jour de tout le mal qu’il a causé à certains et à notre pays », a-t-il indiqué.
En ce qui concerne les relations entre le Bénin et le Togo, il a signifié de n’avoir “aucune inquiétude sur la qualité” de leurs relations avec le Togo et qu’il n’y a « pas d’ombre au tableau des relations entre le Togo et le Bénin ». Le secrétaire général adjoint a insisté sur le fait que « le Bénin est un partenaire fiable pour tous ses voisins » tout en précisant que même dans les relations les plus cordiales, des tensions peuvent parfois surgir, nécessitant des compromis. Il a notamment cité l’exemple récent des tensions entre le Bénin et le Niger. Wilfried Léandre Houngbédji, dans ses déclarations, n’a pas manqué de lancer des piques à l’endroit de l’ancien président de la République Boni Yayi . « Les critiques que j’ai formulées sous Boni Yayi m’ont valu deux ans de mise à l’écart », a-t-il confié.
La question des mandats d’arrêt émis par le Togo
Par rapport aux mandats d’arrêt émis par le Togo, le porte-parole du gouvernement a déclaré ce dimanche 8 septembre 2024, au cours de l’émission “”Question d’actualité” de la télévision privée Eden TV, que « le Bénin vient de faire un procès aux personnes mises en cause. Celles qui ont été reconnues coupables ont été condamnées à des peines de prison ferme et à des amendes » et que « la victime de l’interpellation dit elle-même, j’ai reconnu tel et tel, mais je ne peux pas vous dire que j’ai vu Mr Medégan Fagla. Lequel Medégan Fagla a comparu devant la justice béninoise en étant inculpé, pas comme témoin ». Selon lui, c’est « une preuve éloquente de ce que la justice de notre pays a fait son travail sans partie prie, sans compromission ». Il a conclu : « les positions et les décisions qui seront prises, seront prises » tout en faisant savoir que le Bénin attend de voir ce que le Togo va faire dans les prochains jours pour définir sa position.