Jean-Baptiste Hounguè est l’un des acteurs clés de la politique béninoise. Dans un entretien exclusif accordé au journal Le Patriote, il propose un changement radical de la chose politique au Bénin en proposant une troisième voix à partir de 2026.
<< Face que nous observons aujourd’hui, nous proposons une troisième voix au peuple béninois dont le projet sera totalement différent de ce qui se passe dans le pays depuis les indépendances à nos jours…>>, a-t-il déclaré d’entrée de jeu, lors de l’entretien, il y a quelques jours. La troisième voix dont il parle, selon ses propos, sera différente de la première incarnée par le Président Patrice TALON (mouvance) et de la deuxième inspirée par l’ancien Président Boni YayI (opposition). Jean-Baptiste HOUNGUÈ soutient qu’à partir de 2026, le nouveau courant politique prendra son envol au Bénin, afin que les valeurs républicaines soient définitivement restaurées dans le pays.
Stratégies de mise en œuvre de la nouvelle politique
Pour le précurseur de la nouvelle idéologie, il s’agira de mettre la jeunesse au cœur de l’action politique en promouvant la couche juvénile à des postes stratégiques pour assurer une relève de qualité. << En France, par exemple, on a vu Gabriel ATTAL, 34 ans, premier ministre. Il n’a pas démérité…>>, a-t-il souligné. En dehors de la valorisation de la jeunesse, Jean-Baptiste HOUNGUÈ soutient qu’il faut promouvoir les valeurs fortes du patriotisme, de l’équité, de l’éthique et de la fraternité pour faire du Bénin, une nation prospère et souveraine, tout en cherchant de nouvelles voies de développement économique et social. << Ce que nous proposons sort du standard que nous connaissons…>>, a-t- fait savoir.
Autres réformes
En politique, Jean-Baptiste Hounguè annonce de véritables réformes à travers une réelle séparation de l’exécutif du pouvoir judiciaire, l’instauration de la responsabilité politique du Président de la République par l’introduction de la procédure de destitution pour haute trahison et l’institutionnalisation de d’Inspection Générale de l’Etat ( IGE ) qui aura le pouvoir de saisir le Procureur de la République et le juge d’instruction en cas de déviance de toute nature du chef de l’Etat. << Nous pensons instaurer l’image et la dignité des forces de défense et de sécurité en combattant la corruption et l’inefficacité, afin de s’assurer de la bonne gestion des ressources et valoriser les salaires des subalternes. Nous nous engageons à préserver les fondamentaux identitaires des forces de défense et de sécurité avec un retour à l’orthodoxie, afin qu’elles ne servent pas de police politique….>>, a ajouté Jean-Baptiste Hounguè.
Par ailleurs, cet homme politique soutient avec fermeté qu’il défend ces valeurs républicaines depuis qu’il est dans l’arène politique. << De tout mon parcours, je n’ai pas changé de langage. J’ai été toujours panafricaniste, milité pour la jeunesse et fait preuve de grandeur d’esprit. Je fais la politique pour le bien-être de la cité, le bonheur du peuple béninois. Je ne suis pas un arriviste….>>, a martelé Jean-Baptiste Hounguè.
Critiques de la Rupture
Jean-Baptiste HOUNGUÈ n’a pas manqué de dénoncer les insuffisances du pouvoir du Président Patrice TALON qu’il avait pourtant soutenu. Il dit que sa déception est grande. << En créant la coalition Bénin En Route, c’était pour rappeler au chef de l’Etat ses promesses, vulgariser les actions du gouvernement et engager la jeunesse en politique…>>, s’est-il indigné. << Les objectifs ne sont pas atteints bien qu’ils ont connu un bon début. A ce jour, les femmes continuent de mourir sur les lits d’hôpitaux. Pas d’électricité de qualité, le chômage est là. L’offre qu’on propose n’est pas des emplois définitifs. Pour la première fois, des centaines de jeunes béninois sont morts dans l’océan Atlantique en quête du mieux-être. Cela doit amener les autorités à réfléchir…>>, s’est désolé Jean-Baptiste Hounguè.
Pour finir, l’acteur politique propose un véritable changement de cap en 2026. << Le système actuel a fait ce qu’il peut. Nous les félicitons et nous nous engageons à prendre le relai pour une nation juste, sociale et développée à l’image de certains pays asiatiques…>>, a-t-il conclu.
Jules Yaovi MAOUSSI