En ce jour d’indépendance, j’ai une pensée spéciale pour les sept soldats et cinq rangers, tous des béninois, tombés dans une embuscade perpétrée par les djihadistes-terroristes dans la nuit du 24 au 25 juillet passée. C’en est de trop ! Je voudrais saisir cette occasion pour transmettre mes condoléances aux familles éplorées ainsi qu’à l’armée béninoise qui continue de subir de lourdes pertes inacceptables. Du terrorisme régional qui sévit, j’ai déjà beaucoup écrit et proposé des pistes de solutions. Toutefois, je voudrais souligner que face à la menace grandissante puisque le Togo aussi vient de subir l’une des attaques terroristes les plus meurtrières de son histoire, n’en parlons pas du Burkina, du Niger ou du Mali en proie depuis une décennie aux menaces terroristes ; il est temps de comprendre qu’il faut une réponse régionale, internationale et globale face à ce fléau qui ruine nos économies et notre vivre ensemble à petit feu. Seuls, les États n’y peuvent rien ! Ces États en proie au terrorisme doivent le comprendre ainsi au nom du panafricanisme et de l’intégration économique, qu’il est l’heure aussi de s’unir et de penser à une intégration de défense et de sécurité. On ne peut plus se permettre de livrer nos soldats sans équipements et sans moyens de défense à la barbarie djihadiste.
En marge des événements festifs commémorant le 1er Août, il urge donc de mener une réflexion poussée dans le sens d’une intégration militaire régionale. Nos forces armées méritent aussi plus d’attention. C’est pourquoi, il est également important, de mener une réflexion approfondie sur la situation actuelle des soldats béninois dans le sens d’une amélioration des conditions de vie sur tous les plans afin de les motiver à donner le meilleur d’eux-mêmes au front car ils constituent notre dernier rempart contre le terrorisme. Dans ma vie, j’ai vu et vécus dans des pays déchirés par le terrorisme ; on est encore bien loin de s’imaginer ce que c’est ! Cette réflexion, libre de préjugés politiques, doit aller dans le sens de l’amélioration générale des conditions de vie du soldat, de l’amélioration de son traitement salarial et des avantages liés à la fonction, de l’amélioration de sa retraite ; ainsi que de la prise en charge immédiate et totale des familles des décédés d’attaques terroristes.
Dans un contexte politique tendu, nous devons toujours croire en nos forces armées qui nous ont déjà une fois sauvé le 16 janvier 1977 lors de l’attaque des mercenaires, aux ordres de l’impérialisme international et de ses laquais régionaux d’alors, qu’a subi notre pays. Fils de soldats, mes parents étaient en première ligne ce jour là ; l’un d’eux serait tombé que je n’aurais peut-être plus eu droit à la vie en 1979. Aussi, nous devons constamment aussi nous rappeler que notre pays, le Bénin a été forgé pendant longtemps par l’esprit et la pensée militaire. C’est peut-être l’occasion de célébrer à nouveau les mémoires de notre Grand Camarade de lutte, de ses compagnons de lutte et des martyrs du 16 janvier 1977. Et si nous regardons bien, notre armée a également joué sa partition, une belle partition pour l’avènement et le renforcement de la Démocratie à partir de 1990. Nous devons donc rendre hommage à nos forces armées et les exhorter à rester toujours fidèles à l’esprit républicain qui les a toujours caractérisé afin que nulle menace extérieure et intérieure ne vienne briser cet esprit fort et salvateur.
Je ne saurais finir sans penser aussi aux prisonniers d’expression politique ainsi qu’à tous les exilés, peu importe la raison de leur exilé, qui ne pourront pas une fois encore célébrer parmi les leurs ce merveilleux jour, certainement le plus beau et le plus grand, de notre nation. Et au nom de la Grande construction nationale, je plaide et je demande respectivement leur libération et leur retour pur et simple. Comme chaque 1er août, j’ai une pensée spéciale aux Professeur Joël Aïvo et à Mme Reckya Madougou.