Défi du 21e siècle, le trafic et la consommation de drogue au Bénin nécessite une action ardue et concertée des différents acteurs impliqués dans la chaîne antidrogue. Alors que le monde célèbre mercredi 26 juin 2024, la journée internationale de lutte contre la drogue, le Ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Alassane Séidou a livré un message dans lequel il a rappelé les axes prioritaires de lutte sur lesquelles le gouvernement se penche.
Dans sa lutte contre la drogue au Bénin, le gouvernement entend dépasser les mesures de lutte traditionnelles qui ne permettent pas véritablement d’endiguer le mal. Plutôt que de se concentrer sur la répression et les mesures punitives, le gouvernement mise désormais sur une approche proactive fondée sur l’éducation ainsi que la sensibilisation, le renforcement du dispositif de contrôle et la mise en place de programme et de projets sociaux à impact positif sur le capital humain. Car, conscient que c’est en investissant dans le capital humain que le Bénin pourra réduire non seulement la demande de drogue mais aussi atténuer les conséquences négatives associées, notamment la criminalité, la violence, les troubles mentaux et les ruptures familiales voire sociales. C’est dans ce cadre que s’inscrit le thème de cette année : « les faits sont là : investissez dans la prévention ». Pour le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, ce thème vient à nommer. « En ce sens qu’il permet de recentrer le débat sur la nécessité d’orienter davantage les efforts vers des initiatives appropriées pour une prévention efficace ».
En effet, selon les enquêtes et expériences des mesures préventives contre la drogue, des actions bien planifiées et exécutées ont des impacts pertinents sur la société. De sorte que « chaque dollars investi dans les programmes de prévention peut générer jusqu’à 10 dollars d’économie en coûts sociaux et de santé liés à la consommation de la drogue », renseigne l’office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC). Par ailleurs, des études ont montré que des programmes scolaires de prévention ont aidé à réduire de 30 à 40 %, l’usage de drogues chez des adolescents. Pour toutes ces données probantes qui témoignent de l’importance et l’efficacité des stratégies de prévention, le gouvernement entend veiller au renforcement des actions préventives de lutte à travers quatre axes prioritaires.
« Renforcer l’éducation et la sensibilisation en multipliant les campagnes d’information et de sensibilisation dans les écoles, les communautés, et les médias pour informer les populations particulièrement les jeunes sur les dangers de la drogue ; faciliter l’accès aux alternatives saines en promouvant des activités de loisirs, sportives et culturelles de manière à offrir aux jeunes des alternatives positives susceptibles de les prémunir contre la consommation de drogues ; le renforcement des capacités qui visent d’une part, à former les agents d’application de la loi, les professionnels de la santé, les éducateurs et les travailleurs sociaux, et d’autres part, à les doter de moyens pour détecter les signes précurseurs de l’usage de drogues afin d’intervenir de manière appropriée et efficace ; et enfin, le renforcement du partenariat et de la collaboration qui met un accent sur la coopération entre le gouvernement, les Organisations Non Gouvernementales, les Organisations internationales, pour une approche concertée et coordonnée de la prévention », a dévoilé le patron de la sécurité béninois, rappelant aux populations que le silence ne doit pas être de mise dans cette lutte contre l’épidémie mondiale de la drogue.
Ignace TOSSOU