Le vendredi 3 mai 2024, les journalistes ont célébré la journée internationale de la liberté de presse. Reçu le samedi 04 mai 2024 sur l’émission “Géostragie” de la radio nationale dont le thème est “Gestion des conflits dans le monde : rôle des médias”, le Père Eric Aguénounon, philosophe politique, Écrivain-Essayiste et analyste politique et spécialiste des questions internationales, par ses arguments développés, a édifié plus d’un. “ La liberté de presse, c’est la liberté d’opinion accueillie, reçue, entretenue et structurée dans un groupe professionnel qui a pour but, de communiquer, de faire un travail journalistique soit la presse écrite ou audiovisuelle” a déclaré le Père Aguénounon. Il a indiqué que “cette liberté est déjà inscrite dans les droits humains, les droits fondamentaux et plus tard structurée par les lois positives de chaque Etat”.
Pour le philosophe politique, cette liberté, elle est une liberté primordiale et essentielle. Car dit-il, “le journalisme vient éclairer la lanterne de tout un chacun de nous à travers la triple dimension, l’information, la production de la connaissance et l’investigation”. “ Le Père Aguénounon a affirmé que “ces trois dimensions sont essentielles” et que “ pour que cette liberté soit davantage mise en branle, davantage explorée, il faut la formation, il faut des journalistes qualifiés dans des organes bien équipés, bien outillés. Que l’espace public soit un espace assez ouvert et que la volonté politique accompagne vraiment les acteurs”.
Importance de la journée internationale de la liberté de presse
L’Écrivain-Essayiste a souligné que “ cette journée est nécessaire pour le journalisme, surtout pour les auditeurs, le monde politique, économique, culturel qui bénéficie des services des journalistes”. “Tout droit qui est déjà établi a besoin d’être sauvegardé, d’être vulgarisé surtout que les mutations des civilisations et nos sociétés liquident obligent à créer une journée pouvant aider à davantage renforcer la présence de ce droit, son exercice et sa jouissance pour que droit et devoir puissent vraiment s’arrimer” a lâché l’analyste politique. Et il a poursuivi : “ces journées-là sont des lieux où on peut davantage mettre en lumière tout ce qui s’est passé dans une année, ce qui s’est passé de positif, ce qui s’est passé de négatif et relever les lieux de difficultés, les lieux de souffrance, les lieux qui font que la liberté d’expression est difficile”. Le Père Aguénounon a laissé entendre que “la liberté de presse est souvent très collée à la réalité socio-politique de chaque pays, l’architecture de chaque pays quand c’est un pays démocratique, moins démocratique ou un pays d’autoritarisme”. Le philosophe politique a déclaré que tout cela “déteint sur la pratique, l’exercice du journalisme”. Pour lui, “cette journée internationale vient aussi pour rappeler à ces dirigeants, à ces pays qu’il y a ce droit qui est essentiel”.
Bénéfices depuis l’institution de la journée
“Le changement notable dans l’exercice de la profession n’est pas pour aujourd’hui” a lâché le philosophe politique. Pour lui, “ce qu’il y a, c’est que cette journée permette de mettre en lumière cette profession et de mettre en lumière ses souffrances, ses difficultés et surtout ça permet aussi aux journalistes de se sentir valoriser, de sentir vraiment pris en compte” avant d’ajouter : ” il faut toujours remarquer qu’à l’intérieur du journalisme, il y a de mauvais journalistes, il y a des gens qui sont que des communicants, communicants pour tel bord politique, pour tel autre, communicant pour tel Etat. Il y a des gens qui écrivent un papier ou sortent quelque chose à coup d’argent”. Le Père Eric Aguénounon a révélé que “les médias ont besoins d’argent mais de plus en plus le journalisme ou les journalistes deviennent des proies faciles du pouvoir de l’argent et du pouvoir de l’influence” et que “ceux qui font véritablement le travail avec intégrité, ceux-là sont de plus en plus rares”.
Les 3 catégories des médias dans la gestion des conflits
Les médias jouent un rôle prépondérant dans la gestion des conflits dans le monde. Le spécialiste des relations internationales a expliqué que dans la gestion des conflits dans le monde, les médias ont une place assez importante. Le Père Aguénounon a précisé que “cette place n’est pas une place directement liée au règlement du conflit ou à la gestion interne du conflit”. Mais pour lui, “la presse est juste un agent présent au cours du déroulement de ce conflit”. À son entendement, il a ciblé 3 catégories de média. “ Il y a la presse qui est du coté des belligérants. Chaque belligérant à sa presse qui sont en fait des communicateurs qui veulent communiquer. De part et d’autre, il y a véritablement une communication. Ensuite, il y a ce qu’on appelle la presse internationale qui a parfois de grands reporters. C’est cette presse là qui a plus de moyens, qui ont de grands reporters, des journalistes de guerre, des journalistes d’investigation qui vont chercher les photos, les images. Et donc la presse internationale fait le chou gras de ce qui se passe quand il y a conflit. Et ensuite la 3ème catégorie, c’est la presse qui est sur le terrain, mais qui n’est pas du côté des belligérants et qui essaie d’investiguer et de nous donner en fait la vraie information parce qu’ilfaut la vraie information ”.
La vraie information selon le Père Aguénounon, doit être une information neutre, intègre et impartiale., “une information factuelle qui n’est pas une information passée par les couloirs ou bien les laboratoires des belligérants”. Il a laissé entendre que “ce n’est pas évident de laisser ces journalistes faire leur travail”, Ceux-ci, affirme-t-il, “sont vraiment concurrencés par la presse internationale qui fait peut-être la propagande pour tel pays occidental ou tel pays de l’Est ou les pays des zones de conflit”.