Le 6 Avril 2024, Patrice Talon a bouclé ses 8 ans à la présidence de la République. Dans ce cadre, votre journal Le Patriote a décidé de donner la parole à des acteurs de la majorité présidentielle, de l’opposition et des organisations des droits de l’homme. Jacques Migan, membre du Bureau Politique du Bloc Républicain(BR) et voix majeure de la majorité présidentielle depuis 2016, répond à quelques questions. Cet infatigable avocat, prolixe en réflexions défend avec force conviction le régime. Il pense que le président Patrice Talon a conduit avec dextérité, rigueur et abnégation maintes réformes qui ont changé considérablement le visage du Bénin. La seule insuffisance qu’il trouve à ce pouvoir est son service minimum sur le plan communicationel. Chose qu’il pense qu’on peut corriger.
Bonjour M. Jacques Migan, Si vous devez utiliser un seul mot pour résumer la gouvernance de Patrice Talon depuis ce serait quoi ?
Le mot qui caractérise le régime Talon est réforme. Le président Talon a tellement réformé depuis huit ans que le pays a considérablement changé. Les réformes ont touché tous les secteurs sans exception.
Quel bilan faites-vous de ces huit ans de la rupture ?
C’est un bilan largement positif. Pas seulement pour moi acteur politique mais aussi pour les populations que je rencontre un peu partout dans mes différents déplacements à travers le pays. Au plan politique, le système partisan permet d’avoir des partis politiques à dimension nationale, ce qui est nouveau. Il a renforcé le pouvoir législatif par l’augmentation du nombre des députés qui assurent une meilleure représentativité des citoyens, ce qui a renforcé notre démocratie. Il a eu également le renforcement de la représentativité des femmes dans la vie politique au niveau de l’Assemblée Nationale. On a observé cela du côté du pouvoir exécutif aussi avec la création d’un poste de vice-président confié à une femme. La présence des femmes se trouve aussi renforcée au sein de toutes les institutions de la République, à la Cour Constitutionnelle, à la Cour Suprême, à la Cour des Comptes. Au plan économique, le bilan est positif. Le Bénin s’est positionné dans les dix meilleures économies africaines. On est passé de pays pauvre à pays à revenu intermédiaire, une belle prouesse. Cela a pu se réaliser grâce aux réformes entreprises dans le domaine financier dont le fiscal par exemple. La lutte contre la corruption est devenue une réalité aujourd’hui avec des résultats salués de tous les Béninois. Toujours sur le plan économique, il y a eu la modernisation de l’agriculture avec l’intensification de la production agricole permettant à la fois de satisfaire les besoins des populations locales et de développer les filières d’exportation telles que le soja, l’ananas, l’anacarde. Quant à la production cotonnière, le Bénin est devenu le 1er producteur de l’Afrique de l’Ouest depuis plusieurs années déjà. Quant à l’industrie, grâce à l’implantation du site de Glo Djigbé, elle s’est développée, permettant de transformer par exemple une partie de la production agricole en produits finis qui sont exportés, rapportant des devises à l’Etat. Il est à noter qu’une partie de la production de coton au Bénin est transformée en des vêtements destinés à l’exportation, ce qui rapporte des devises. Cette industrie a créé des milliers d’emploi au profit des jeunes. S’agissant du plan social, la phase de généralisation du projet Assurance maladie pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH) est généralisée sur toute l’étendue du territoire. A travers cette généralisation, le Gouvernement garantit la couverture sanitaire universelle c’est-à-dire l’accès aux soins de qualité aux populations béninoises. Toujours dans le cadre de l’ARCH, le Gouvernement a élaboré un système de pension retraite, aux commerçants, aux agriculteurs, aux artisans et à tous ceux qui sont dans le secteur informel. Des formations opérationnelles sont données à la population du secteur informel. L’accès au crédit est offert à tous ceux qui ont un revenu économique faible. Dans le domaine culturel, le Gouvernement est aussi très actif puisqu’il a inauguré une politique de retour des biens que nous avons tous pu admirer à Cotonou montrant la voie à d’autres pays. Mais il est allé plus loin en permettant la construction d’une série de musées aux thématiques différentes qui vont tous permettre aux béninois de se réapproprier non seulement l’histoire de notre nation mais aussi sa culture et de la faire rayonner à l’international. Voyer le succès des Vodouns-Days ! Cela a des conséquences économiques puisque les touristes viennent stimulant le développement du parc hôtelier, de la restauration, de l’artisanat. Sur le plan énergétique, l’eau potable sera accessible à tous les citoyens d’ici 2026. Un centre de traitement des eaux usées sera opérationnel bientôt. Au niveau de l’électricité, les centrales électriques jadis vétustes, ont été modernisées et leurs capacités renforcées pour assurer une meilleure distribution. L’offre d’électricité a été renforcée par l’installation des centrales électriques solaires
Tout n’a pas été positif, avez-vous trouvé des défaillances ou des points négatifs ?
J’ose croire que la communication a été un peu défaillante. Durant les 8 ans, il y a eu très peu de communication. Il a manqué un gros travail de communication envers les populations pour expliquer les réformes entreprises et les résultats attendus. Il fallait mieux vulgariser les actions et les réalisations entreprises depuis 2016. Mais ce n’est encore trop tard. Dans les deux ans à venir, ce retard sera comblé.