Dans une décision qu’elle a rendue ce vendredi 15 décembre 2023 à Abuja au Nigeria, la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a ordonné la remise en liberté « immédiate » de Mohamed Bazoum, président nigérien séquestré depuis le coup d’Etat qui l’a renversé le 26 juillet 2023 et celle de sa famille. Le juge, dans sa décision, « ordonne au défendeur (la junte militaire nigérienne) la mise en liberté immédiate et sans condition de tous les requérants ».
Selon lui, « le défendeur a violé leur droit à ne pas être détenus arbitrairement ». Il n’a pas manqué de demander que Mohamed Bazoum soit réinstallé dans ses fonctions. « C’est Mohamed Bazoum qui représente l’Etat du Niger », il « demeure président de la République », a-t-il laissé entendre. « Il y a des droits constitutionnels qui ont été violés », ainsi que « des droits politiques », a-t-il insisté.
Il faut signaler que réunis en sommet le dimanche 10 décembre 2023 dans la capitale nigériane, les Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao ont pris acte du changement de régime, reconnaissant pour la première fois que Mohamed Bazoum a « été effectivement renversé ». Malgré cela, la cour de justice de la Cédéao fixe aux nouvelles autorités nigériennes un délai d’un mois, à partir de la notification, pour lui rendre compte de l’exécution de sa décision.