L’industrie aéronautique vient de connaître un tournant historique. L’Airbus A320, fleuron du constructeur européen, a officiellement détrôné le Boeing 737 pour devenir l’avion le plus livré dans le monde.
Le basculement s’est produit en décembre 2024, lorsque les livraisons cumulées de la famille A320 ont dépassé pour la première fois celles du 737. Depuis, l’écart s’est creusé mois après mois. Au 31 juillet 2025, Airbus affichait 12 151 appareils livrés, contre 12 019 pour Boeing. La tendance semble désormais irréversible.
Ce succès est d’autant plus remarquable que le Boeing 737 est entré en service dès 1968, devenant rapidement une référence mondiale du transport aérien. Airbus n’a lancé le premier A320 qu’en 1988, mais la gamme, qui comprend les A318, A319, A320 et A321 jusqu’à la version long-courrier A321XLR, s’est imposée par son efficacité, sa flexibilité et ses innovations technologiques.
L’avionneur européen ne compte pas s’arrêter là. Alors qu’il livre actuellement une cinquantaine d’appareils par mois, Airbus prévoit d’augmenter son rythme de production à 75 livraisons mensuelles d’ici 2027. Boeing, encore fragilisé par les difficultés techniques et réglementaires de son 737 MAX, espère porter sa cadence de 38 à 42 exemplaires par mois après accord des autorités américaines.
Toutefois, la bataille n’est pas totalement gagnée. Sur le plan des commandes, Boeing conserve une légère avance. Fin juillet 2025, l’avionneur de Seattle cumulait 19 952 commandes de 737, contre 19 285 pour la famille A320. Les carnets de commandes restent donc bien remplis : environ 7 900 avions pour Boeing et 7 100 pour Airbus, soit plusieurs années de production assurée.
Cette compétition illustre la rivalité historique entre les deux géants de l’aéronautique. Si Airbus a pris l’avantage en termes de livraisons, Boeing garde une longueur d’avance sur les contrats signés. Mais avec l’accélération de la production européenne et la demande croissante en avions monocouloirs, la suprématie mondiale du 737 semble bel et bien menacée.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU