Depuis quelques semaines, le navire rupture est gravement menacé de naufrage à seulement quelques mois de la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel du président Patrice Talon. Le syndrome de fin de mandat a atteint la mouvance présidentielle, les membres se morfondent et se mordent au nez et à la barbe du président qui semble être impuissant face à ce drame.
Le choix du successeur du président en exercice et la course aux positionnements pour les municipales, communales et législatives donnent de l’insomnie et fait perdre les pédales à certaines têtes de pont de la mouvance qui se livrent la guerre politique en plein air.
En effet, les partis politiques membres de la mouvance présidentielle à savoir, Moele Bénin, Bloc Républicain et l’Union progressiste le Renouveau se donnent des coups de coudes depuis quelques jours alors que le Bénin avance à grands pas vers les échéances de 2026. La cohésion au sein du camp Talon a déserté le forum et la pagaille s’est installée, mettant à nu toutes les frustrations, les grincements de dents, les incompréhensions, les guéguerres que l’obligation de réserve, la discipline du groupe et la peur du « grand patron » ont pu contenir durant ces dernières années. Semaine dernière, c’était le clash entre le président de Moele Bénin et le député Up-r, l’honorable Edmond Agoua qui a fait l’actualité politique. Jacques Ayadji, président de Moele Bénin n’avait pas marché ses mots à l’encontre du député dont il est frère non seulement de la mouvance, mais aussi et surtout du département des Collines qu’il dresse d’ailleurs contre l’élu de l’Up-R. La guerre est donc ouverte entre Moele- Bénin et Up-R des Collines. Indirectement, Ayayi, mouvancier a également envoyé un pic au patron de l’Up-r Joseph Djogbénou qu’il accuse de laxisme parce qu’il aurait ignoré ses alertes au sujet de Agoua, malgré ses promesses. De son côté, le très populaire sur les réseaux sociaux Bertin Koovi du Bloc Républicain s’en est pris il y a quelques jours, à Janvier Yahouédéhou qui, selon lui, va tuer la mouvance présidentielle à travers ses critiques maladroites envers l’ancien président Boni Yayi. D’ailleurs, ce même Kovi a reconnu publiquement que la mouvance a de sérieux problèmes sur le terrain et que Yahouédéhou, à travers ses propos, détruirait le Bloc Républicain ainsi que le président Patrice Talon. Il y a quelques semaines, c’était le ministre Akpona contre son prédécesseur Samou Adambi accusé de siphonner les milliards du contribuable, avant que le Haut Commissariat à la prévention de la corruption ne le blanchisse.
En temps normal, les loups ne se mangent jamais entre eux, mais dans le camp présidentiel, la cacophonie de fin de mandat efface la cohésion et la discipline du groupe laissant chacun se défendre face aux attaques de plus en plus récurrentes de camarades de la même famille. À cette allure, lorsque viendra le moment de désigner le ou les duos candidats à la présidentielle de 2026 le crash sera très mortel dans la majorité présidentielle déjà en difficulté face à une opposition de plus en plus sereine et qui risque de pêcher dans les eaux troubles de Patrice Talon et de sa mouvance.