Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 14 Août 2025, le président du parti Moelle Bénin, Jacques Ayadji, a publiquement dénoncé ce qu’il qualifie de “manœuvres” visant à affaiblir sa formation politique, pointant du doigt trois personnalités de la mouvance présidentielle qu’il accuse de nuire à la cohésion et à l’efficacité de leur camp.
Le ton était ferme et les mots choisis également. Face aux journalistes, Jacques Ayadji a affirmé avoir “mis fin” à une manière de gérer les différends entre l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R) et Moelle Bénin, qu’il juge inefficace. Selon lui, malgré ses alertes répétées au président de l’UP-R, “ à chaque fois qu’on observe une inconduite au niveau de ses camarades sur le terrain, il me dit ça va se gérer mais ça ne se gère jamais”.
En effet, pour le leader de Moelle Bénin, cette posture relèverait d’une stratégie délibérée pour “endormir” son parti, sans toutefois rompre les relations d’amitié entre les deux formations. “La politique ne saurait nous diviser”, a-t-il précisé. Dans sa déclaration, trois personnalités sont dans son viseur. Il accuse ces derniers de saper le travail de son parti. En premier, il y a Edmond Agoua, député de l’UP-R, qualifié par Ayadji de “politicien fini”. Il l’accuse de ne plus défendre activement son département des Collines à l’Assemblée et d’avoir, en 2023, appelé publiquement à voter pour l’UP-R, à défaut le BR, ou à défaut Les Démocrates, “jamais pour Moelle Bénin”. “Par la faute d’Edmond Agoua, l’UP-R est détruit dans les Collines et il veut continuer pour détruire toute la mouvance”, a-t-il martelé, invitant le président Patrice Talon à “ouvrir les yeux” sur ces “loups déguisés en agneaux”. En second, il s’agit de Rogatien Agouagou, maire de Tori Bossito, accusé par Ayadji d’avoir privilégié des “négociations internes” au parti plutôt que de suivre les instructions du Chef de l’État visant à aller au contact de la population. En dernière position, il s’agit de Alain Gnancadja qui est présenté comme celui qui partout, affirme que Moelle Bénin ne participera pas aux élections, tout en incitant ses militants à quitter le parti avant qu’il ne soit trop tard et qu’ils se retrouvent “sans place” dans l’UP-R.
“On ne s’attaque pas à Jacques Ayadji”
Le président de Moelle Bénin a mis en garde les uns et les autres. “Il faut dire à Edmond Agoua qu’on ne s’attaque pas à Jacques Ayadji. On ne s’attaque pas à la mouvance présidentielle comme il le fait en mercenaire.” Revenant sur le passé, il rappelle qu’en 2016, Edmond Agoua “n’était pas avec nous” et avait combattu la coalition de la rupture avant de rejoindre la mouvance “pour y semer le désordre”.
Pour illustrer l’inefficacité de ceux qu’il dénonce, Ayadji a usé d’une image. “Continuer à se faire représenter par des personnes de ces accabies-là, c’est comme aller à la chasse avec des moutons alors que vous avez des chiens prêts à vous aider.”
Avec ces déclarations, Jacques Ayadji affiche sa détermination à protéger l’indépendance et l’avenir de Moelle Bénin, tout en affirmant maintenir des relations cordiales avec ses partenaires de la mouvance. Mais ses accusations directes laissent entrevoir des relations électriques entre ces différents partis de la mouvance présidentielle à l’approche des échéances électorales de 2026.
Gildas AHOGNI