Artiste plasticien autodidacte, M. Paterne Dokou s’active à organiser les travaux d’une résidence de création depuis le 1er juin dernier, dans les locaux de son atelier, situé à Tokan dans la commune d’Abomey-Calavi. Cette résidence, qui prend fin ce jour, connaitra une restitution le samedi 02 Août prochain, à travers une cérémonie de vernissage, dans les locaux de la galerie ZATO, à Cotonou.
Selon, M. Paterne Dokou, cette résidence de création est née dans l’optique de développer encore plus la démarche du ‘’ Cut and Paste’’ pour explorer ses multiples possibilités partant de ses expériences et recherche. Il s’agit d’initier cinq jeunes artistes à la technique du Cut and Paste, d’éveiller leur sensibilité artistique à travers un accompagnement pratique, de participer aux créations des œuvres de l’artiste et enfin d’organiser une exposition en galerie afin de valoriser les créations produites durant la résidence. Cette dernière a connu trois (03) phases principales. La phase de recherche où l’exploration, la documentation et la confirmation ont été faites. La phase de création mettant en valeur des œuvres en atelier avec les jeunes artistes en initiation. La phase d’exposition qui prendra corps le samedi prochain par la cérémonie du vernissage.
Abîme des empruntes, le titre de l’exposition
A travers cette aventure, M. Paterne Dokou explore une thématique d’identité culturelle basée sur les scarifications. A en croire cet artiste, les scarifications sont des marques identitaires que l’on retrouve sur le corps de certains individus en Afrique et qui caractérisent des ethnies bien distinctes. Elles diffèrent d’un peuple à l’autre par leur aspect, leur forme, l’endroit où elles sont appliquées (visage, bras, dos, ventre, torse etc.) ; mais surtout elles sont inspirées d’histoires, de légendes, de faits ou d’anecdotes spécifiques. Elles ont plusieurs fonctions, dont principalement trois : marquer l’appartenance à un peuple, symboliser la croyance en une divinité donnée et protéger. Mais force est de constater que de nos jours, cette pratique ancestrale disparaît dans nos sociétés africaines sous le poids de la mondialisation, ce que confirment mes enquêtes de socio-anthropologue et les travaux de nombreux chercheurs. « Je porte moi-même des scarifications au visage. Mais dans ma famille, j’ai remarqué que beaucoup de membres ont préféré ne pas pérenniser la tradition en refusant de se faire scarifier et ou de faire scarifier leur progéniture pour diverses raisons » a-t-il raconté
DEDEGNONHOU Rodéric