Il fut un héros pour toute une génération. Une légende du FC Barcelone, un champion au palmarès impressionnant. Mais aujourd’hui, Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football, n’incarne plus le rêve. Il est devenu, aux yeux de beaucoup, le cauchemar d’un football camerounais bâillonné, opprimé, et pris en otage.
L’ancien capitaine des Lions Indomptables agit désormais comme un chef d’État autoritaire, confondant gestion administrative avec règne absolu. La liberté d’expression n’a plus sa place dans son univers : il fait pression sur les patrons de médias pour qu’ils musèlent les journalistes qui osent critiquer sa gestion. Une dérive inquiétante qui traduit un mépris total pour le débat démocratique dans le sport.
Pire encore, toute voix dissonante est sévèrement punie. Un membre d’une association, ayant simplement mis en doute sa gestion financière, s’est vu infliger 10 ans de suspension. Une sanction démesurée, symbole d’un pouvoir qui se veut sans partage. Désormais, toute critique équivaut à une condamnation de 5 ou 10 ans, ou la radiation pure et simple. Une politique de la terreur digne des régimes les plus fermés.
Samuel Eto’o se comporte comme ces puissants qui, grisés par leur statut, veulent réduire au silence toute opposition. Son passage à la tête du football camerounais est marqué par l’intimidation, le culte de la personnalité, et l’érosion des libertés fondamentales.
Ceux qui ont cru en lui pour redresser le football camerounais sont aujourd’hui désabusés. Il n’y a plus de dialogue, plus de transparence, plus de respect pour les institutions ou les hommes. Il n’y a que l’autorité d’un homme convaincu qu’il peut tout se permettre.
De héros, Eto’o est devenu une déception. Pire encore ,un oppresseur.
Hugues Zinsou Zounon.