Le président Donald Trump a décidé de retirer les États-Unis de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), deux ans seulement après l’avoir réintégrée.. Les États-Unis sous Trump se retireront de l’organisation culturelle de l’ONU dans le contexte de sa politique pro-palestinienne, pro-chinoise et pro-DEI. La base de cette démarche a été posée dès le début de son mandat lorsque, en février,2025 le président Trump a signé un décret présidentiel permettant un retrait rapide des Américains de l’organisation. Le président américain a invoqué des penchants « anti-américains » et « anti-israéliens » ainsi qu’un agenda « woke » de l’agence onusienne. Israël s’est félicité de ce retrait.
La porte-parole du département d’État, Tammy Bruce, a motivé ce retrait par ce que Washington considère comme la volonté de l’Unesco de « faire avancer des causes sociales et culturelles qui sèment la discorde ». Elle a ajouté que la décision d’admettre l' »État de Palestine » en tant qu’État membre est « hautement problématique, contraire à la politique des États-Unis et a contribué à la prolifération de la rhétorique anti-israélienne au sein de l’organisation ». C’est la troisième fois que les États-Unis se retirent de l’Unesco, dont le siège est à Paris, et la deuxième fois sous l’ère Trump. La première date de la fin 2018. Cinq ans plus tard, l’administration Biden a présenté une nouvelle demande et a réintégré l’agence. Ce nouveau retrait prendra effet à la fin du mois de décembre 2026.
La directrice de l’UNESCO, la Française Audrey Azoulay, a dit regretter profondément cette décision, qui sera effective fin 2026, même si elle était attendue. L’UNESCO s’y était préparée et est relativement protégée sur le plan budgétaire, a-t-elle estimé, soulignant que la contribution américaine de 75 millions de dollars annuels ne représente que 8 % du budget total de l’organisation. Pour Washington, la poursuite de la participation des États-Unis à l’UNESCO n’est pas dans l’intérêt national, a déclaré dans un communiqué la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce. Elle a également jugé que la décision de l’UNESCO d’intégrer l’ État de Palestine en 2011 est hautement problématique, contraire à la politique des États-Unis, et a contribué à la prolifération de discours hostiles à Israël au sein de l’organisation.
L’État hébreu par sa part « remercie les États-Unis pour leur soutien moral et leur leadership, en particulier dans l’arène multilatérale, qui est en proie à la discrimination anti-israélienne », a écrit sur X le chef de diplomatie israélienne Gideon Sa’ar. Israël a retiré son financement à l’Unesco en 2011 et a quitté l’organisation en 2019. Après l’annonce de Washington, Emmanuel Macron a assuré l’Unesco de son « soutien indéfectible ».
Déclaration de la Directrice Générale de l’UNESCO après le retrait des Etats-Unis
UNESCO
22 juillet 2025
Paris, le 22 juillet 2025.
Je regrette profondément la décision prise par le Président Donald Trump de retirer à nouveau les États-Unis de la communauté des membres de l’UNESCO – décision qui prendra effet fin décembre 2026.
Cette décision est contraire aux principes fondamentaux du multilatéralisme, ce dont nos nombreux partenaires aux Etats-Unis – sites candidats à une inscription au Patrimoine mondial, au statut de ville créative, chaires universitaires – pourraient être les premiers à pâtir.
Si regrettable qu’elle soit, cette annonce était attendue et l’UNESCO s’y est préparée.
Au cours des dernières années, nous avons engagé d’importantes réformes structurelles et diversifié nos sources de financement. Par les efforts conduits par l’Organisation depuis 2018, la baisse tendancielle de la contribution américaine a été compensée, pour ne plus représenter que 8% du budget total de l’Organisation, contre parfois 40% dans certaines entités des Nations Unies, dans un budget lui-même en hausse. Aujourd’hui, l’Organisation est mieux protégée sur le plan budgétaire, grâce au concours constant d’un grand nombre d’Etats et de contributeurs privés. Ces contributions volontaires ont ainsi doublé depuis 2018.
A cette heure, l’Organisation n’envisage aucun licenciement.
Malgré la première annonce de départ du Président Donald Trump en 2017, l’UNESCO a redoublé d’efforts pour se déployer partout où ses missions pouvaient apporter une contribution à la paix et fait la preuve de la centralité de son mandat.
L’Organisation a réussi la plus grande opération de son histoire avec la réhabilitation de la vieille ville de Mossoul à partir de 2018 ; elle a adopté le premier et unique instrument normatif mondial sur l’éthique de l’intelligence artificielle ; elle a développé des programmes majeurs pour soutenir la culture et l’éducation dans les conflits, que ce soit en Ukraine, au Liban ou au Yémen. Elle a aussi démultiplié son action pour la biodiversité et le patrimoine naturel, ou bien encore l’éducation des filles.
Les raisons invoquées par les États-Unis sont les mêmes qu’il y a 7 ans, alors même que la situation a profondément changé, que les tensions politiques ont reculé et que l’UNESCO représente aujourd’hui un rare lieu de consensus pour un multilatéralisme concret et dans l’action.
Ces arguments contredisent aussi la réalité des efforts menés par l’UNESCO, notamment pour l’enseignement de la Shoah et la lutte contre l’antisémitisme.
L’UNESCO est l’unique responsable sur ces enjeux au sein du système des Nations Unies, et son travail a été unanimement salué par les grandes organisations spécialisées, telles que le Musée mémorial de l’Holocauste à Washington DC, le Congrès juif mondial et sa section américaine ou l’American Jewish Committee (AJC). L’UNESCO a ainsi accompagné 85 pays dans la mise en place d’outils et de formations des professeurs pour l’enseignement de la Shoah et des génocides, et la lutte contre le négationnisme et les discours de haine.
L’UNESCO continuera de mener ces missions, malgré des ressources qui seront inévitablement réduites.
L’UNESCO a vocation à accueillir toutes les nations du monde et les Etats-Unis y sont et resteront les bienvenus.
Nous continuerons à travailler main dans la main avec tous nos partenaires américains du secteur privé, académique et associatif et poursuivrons notre dialogue politique avec l’administration américaine et le Congrès.