A quelques jours de la commémoration du 65ème anniversaire à l’accession du Bénin à l’indépendance et quelques mois des prochaines élections générales, le cadre de concertation des forces politiques de l’opposition se sent inquiet. A travers une conférence de presse donnée hier mardi 22 juillet 2025 au siège du parti Les Démocrates, il appelle le chef de l’Etat à mettre tout en œuvre pour décrisper l’atmosphère sociopolitique au Bénin.
Est-ce le dernier appel à la raison ? Saisissant l’opportunité de la commémoration de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale, l’opposition béninoise joue la carte de l’apaisement. Elle se dit préoccupée par l’ambiance sociopolitique caractérisée par la peur bleue et une anxiété généralisée à travers tout le pays. Contexte oblige, beaucoup de Béninois sont encore terrifiés après le rapt international organisé conjointement avec la Côte d’Ivoire qui a permis d’enlever le journaliste Comlan Hugues Sossoukpè à Abidjan pour le conduire manu militari au Bénin. Cette commémoration étant la dernière du Chef de l’Etat, le cadre de concertation, par la voix de son porte-parole, Antoine Guédou, a lancé un vibrant appel au Président Patrice Talon. Selon cette organisation, cette commémoration devrait être l’occasion d’un « véritable rassemblement des filles et fils du Bénin autour d’un idéal commun fédérateur et provoquer une réconciliation de la nation avec elle-même ». C’est pourquoi, face aux inquiétudes grandissantes, le Cadre de concertation lance «un appel pressant au Président Patrice Talon afin qu’il s’engage résolument à faire les gestes utiles : libération des détenus politiques, retour des exilés politiques, dialogue politique et dans la mesure du possible, assise nationale ». Ceci, selon le cadre de concertation des forces politiques de l’opposition, « pour être en phase avec la volonté du peuple aux fins de donner un éclat particulier et susciter une adhésion populaire ».
Les inquiétudes du cadre de concertation
Dans sa déclaration, le cadre de concertation des forces politiques de l’opposition a accusé le pouvoir en place d’entretenir un climat de peur à l’approche du scrutin présidentiel de 2026 .Il a dénoncé les restrictions des libertés, les arrestations arbitraires et exils politiques. « Nous sommes face à une paupérisation exponentielle des populations de nos villes et campagnes, causée par une mauvaise gouvernance et un siphonage des ressources publiques », a déclaré le porte-parole du cadre de concertation des forces politiques de l’opposition pointant du doigt. « les atteintes graves aux libertés fondamentales » et « l’étouffement de toute voix dissonante ». Le porte-porale de ce cadre de concertation a, dans sa déclaration, évoqué plusieurs cas récents de «kidnappings politiques », citant notamment Julien Kandé Kansou enlevé à son domicile, Steeve AMOUSSOU enlevé au TOGO et Comlan Hugues Sossoukpè interpellé en Côte d’Ivoire. L’opposition dénonce également une «répression violente », et visant les syndicats, les militants, en violations des lois de la République et des conventions internationales. Le rapport d’Amnesty international publié en avril 2025 est venu renforcer les craintes de l’opposition entre autres des détentions arbitraires et une restriction accrue de l’espace civique au Bénin. « A chaque consultation électorale, nous assistons à des vagues d’emprisonnement et d’exils, vidant le pays de ses forces vives », a insisté le cadre de concertation.
Antoine Guédou a par ailleurs appelé « le peuple à se préparer pour marquer le pouvoir de la rupture « à la culote en se déplaçant massivement vers les urnes et en se déployant rigoureusement pour une surveillance de masse ».