Un nouveau pas vient d’être franchi dans le monde universitaire béninois et ouest-africain. Le lundi 16 juin 2025, Mme Suzanne GBEHEDE SANGNINON a soutenu avec succès sa thèse de doctorat en Économie à la Faculté Autonome Francophone de Management International, obtenant ainsi le prestigieux titre de Docteure en Économie, option Management des projets, des organisations, des ressources humaines et du leadership d’entreprises.
Intitulée « L’impact de la gestion des carrières sur la performance socio-organisationnelle à l’ère de la digitalisation : cas des talents du secteur privé de l’espace UEMOA », cette thèse explore un champ stratégique pour la compétitivité des entreprises africaines : l’articulation entre gestion des carrières, digitalisation et performance socio-organisationnelle. Un sujet d’une grande actualité, à l’heure où les mutations numériques redéfinissent profondément les pratiques managériales.
Une recherche au cœur des transformations africaines
Dans un contexte de transformation numérique accélérée, les entreprises ouest-africaines doivent concilier performance économique, valorisation des talents et innovation technologique. La recherche de Mme GBEHEDE SANGNINON vient combler un vide scientifique en analysant les dynamiques internes de gestion des ressources humaines dans les huit pays membres de l’UEMOA. Ces entreprises, souvent confrontées à des problématiques de fidélisation, de formation continue et d’adaptation aux innovations digitales, trouvent dans cette étude des pistes concrètes d’amélioration.
Une démarche scientifique rigoureuse
Pour mener à bien son travail, la nouvelle docteure a adopté une approche méthodologique mixte, combinant enquêtes quantitatives et entretiens qualitatifs avec des professionnels des ressources humaines, des cadres dirigeants et des employés issus de différents pays de l’UEMOA. Ce choix d’échelle régionale se justifie par le rôle intégrateur de l’union dans l’harmonisation des politiques économiques et sociales, en lien avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
Les données recueillies révèlent tant les atouts que les limites de l’intégration des outils numériques dans la gestion stratégique des carrières : plateformes RH automatisées, systèmes de gestion des compétences, recours à l’intelligence artificielle, etc.
Des résultats utiles pour le monde de l’entreprise
L’analyse conduite par Mme Suzanne GBEHEDE SANGNINON montre que la digitalisation bien maîtrisée améliore significativement la gestion des carrières, en facilitant l’identification des talents, l’optimisation des parcours professionnels, la motivation des collaborateurs et la performance globale des organisations.
Mais l’étude pointe également des obstacles persistants : insuffisance d’infrastructures numériques, faible formation des acteurs aux outils digitaux, résistances internes aux changements, ou encore inadéquation entre les innovations importées et les réalités socioculturelles africaines.
Des recommandations pragmatiques
Au terme de son analyse, la thèse de Suzanne GBEHEDE SANGNINON propose une série de recommandations pratiques, directement inspirées des réalités observées sur le terrain. Celles-ci s’adressent aux pouvoirs publics, aux responsables des ressources humaines, ainsi qu’aux dirigeants d’entreprises, afin de favoriser une transformation numérique bénéfique pour la performance socio-organisationnelle. Elle préconise notamment l’adoption d’une stratégie digitale progressive, inclusive et contextualisée, tenant compte des réalités économiques, sociales et culturelles propres à l’Afrique de l’Ouest. Cette stratégie devrait s’inscrire dans une vision à long terme, articulée autour d’objectifs clairs et d’un accompagnement structuré des parties prenantes.
La chercheure insiste également sur l’investissement soutenu dans la formation continue des acteurs clés de l’entreprise, en particulier les managers et les professionnels RH, afin de renforcer leurs capacités à intégrer les outils numériques et à piloter des politiques de gestion de carrière innovantes.
Enfin, la thèse recommande de promouvoir une culture de l’innovation durable, qui valorise l’expérimentation, encourage l’appropriation locale des technologies, et crée un climat de confiance propice au changement. L’accent est mis sur la nécessité de bâtir des environnements d’apprentissage collaboratifs, d’inciter au partage d’expériences réussies, et d’instaurer des mécanismes de suivi-évaluation pour ajuster les stratégies en temps réel.