Le ciel judiciaire du Rassemblement national (RN) s’est assombri un peu plus, quatre mois après la condamnation de Marine Le Pen et de nombreux cadres dans l’affaire des assistants parlementaires européens, et vingt-quatre heures après l’ouverture d’une enquête du parquet européen sur de possibles détournements financiers de son groupe à Bruxelles. La justice s’intéresse notamment à nouveau aux prêts accordés par de riches militants au parti d’extrême droite et à ses candidats, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour des soupçons de financement illicite des dernières campagnes électorales. Le parquet de Paris par courriel a confirmé l’information.
Tôt dans la matinée de ce mercredi 09 juillet 2025 à 8h50, une vingtaine de policiers de la Brigade financière, armés et en gilets pare-balles, accompagnés de deux juges d’instruction ont perquisitionné, le siège du Rassemblement National(RN) y compris les bureaux de ses dirigeants. Tous les mails, documents et éléments de comptabilité du premier parti d’opposition sont saisis, sans que, selon les responsables du parti RN, ils sachent à ce stade quels sont précisément les griefs qui en sont le fondement. « Cette opération, spectaculaire et inédite, s’inscrit clairement dans une nouvelle opération de harcèlement » a déclaré le président du RN, Jordan Bardella avant de poursuivre : « Jamais un parti d’opposition n’a subi un tel acharnement sous la Ve République ». Pour lui, « c’est une atteinte grave au pluralisme et à l’alternance démocratique ».
Le président du Rassemblement National a souligné que « les perquisitions, menées dans des conditions hors norme, visent de prétendus “prêteurs habituels”. Une incrimination floue, sans définition claire, déjà instruite par la Commission des comptes de campagne. Soupçonner d’“exercice illégal de la profession de banquier” nos militants – souvent âgés, honnêtes, engagés – qui prêtent au RN faute de banque prête à le faire, c’est une farce. Ce déploiement de force n’a qu’un but : offrir un spectacle aux chaînes d’info, fouiller les correspondances privées du premier parti d’opposition, saisir tous nos documents internes. Rien à voir avec la justice, tout à voir avec la politique. Rien à voir avec la justice, tout à voir avec la politique. ».
Il faut préciser que l’enquête visant le RN porte notamment sur le financement des campagnes de la présidentielle de 2022, des législatives de 2022 et des européennes de 2024, précise le parquet. L’information judiciaire doit permettre de déterminer si ces campagnes ont été notamment financées grâce à des prêts illégaux de particuliers bénéficiant au parti ou à des candidats du Rassemblement national.