Des gendarmes et policiers étaient déployés en force ce vendredi 06 juin 2025 dans plusieurs endroits de la capitale togolaise Lomé, après avoir dispersé plus tôt dans la journée des manifestants qui protestaient contre le régime. Plusieurs journalistes ont été brièvement interpellés et obligés d’effacer les images tournées. Egalement, dans la nuit de jeudi à vendredi, d’autres manifestants, pour la plupart des jeunes, ont sillonné certaines artères de la ville pendant plus de deux heures, avant d’être eux aussi dispersés au gaz lacrymogène. Ces rassemblements sont rares ces dernières années.
L’appel à manifester avait été lancé sur les réseaux sociaux par des jeunes et des militants de la société civile, pour protester contre des arrestations de voix critiques, la hausse du prix de l’électricité et la réforme constitutionnelle, renforçant le pouvoir du président Faure Gnassingbé. Le gouvernement a, dans un communiqué publié vendredi, mis en garde les auteurs des «messages audiovisuels diffusés et relayés, appelant à un soulèvement populaire contre les institutions de la République». «Le fait d’utiliser les technologies de l’information et de la communication ou d’agir en bande organisée en vue de commettre des infractions constitue, au regard de la législation togolaise, une circonstance aggravante entrant dans la détermination des sanctions applicables aux auteurs et complices desdites infractions», ont souligné les autorités.
Rappelons que le Togo est dirigé depuis 2005 par le président Faure Gnassingbé, successeur de son père resté près de 38 ans à la tête du pays. Le Chef de l’Etat togolais a récemment consolidé son pouvoir après une réforme constitutionnelle qui a mis en place un régime parlementaire, dont il occupe la plus haute fonction.