Depuis l’an dernier, les autorités interdisent les très courues « douches de billets » (« naira sprayin »), consistant à jeter en l’air des billets lors de mariages ou de fêtes. Une pratique bien ancrée chez les Nigérians. C’est une loi de 2007 qui interdit cette pratique. Un tribunal nigérian a condamné mercredi 28 mai 2025 à Kano une tiktokeuse populaire à six mois de prison pour avoir dispersé des billets de banque lors d’une fête, une pratique locale courante. Elle s’est faite connaître en ligne pour des vidéos jugées « immorales » par les autorités.
Une influenceuse TikTok très suivie, Murja Kunya de 26 ans de la ville de Kano dans le Nord du Nigeria, qui compte plus d’un million de followers, a écopé de six mois de prison pour avoir jeté des billets de naira lors d’une fête. Cette pratique traditionnelle, connue sous le nom de « naira spraying », est interdite. Le tribunal a également chargé la jeune femme de mener une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux. Le tribunal a donné à Kunya la possibilité de choisir une amende de 50.000 nairas (33 dollars) à la place de la peine de prison et l’a nommée responsable d’une campagne en ligne contre cette pratique en s’appuyant sur son énorme audience sur les médias sociaux.
Rappelons que la tiktokeuse avait été arrêtée en janvier dernier après la diffusion d’une vidéo en ligne la montrant en train d’effeuiller des billets de nairas (la monnaie locale) dans une chambre d’hôtel, « en violation de la loi de la Banque centrale du Nigeria (CBN), qui interdit l’abus et la mutilation du naira ». La jeune femme avait bénéficié d’une libération sous caution, mais elle n’a pas comparu devant le tribunal pour sa mise en accusation, a déclaré l’agence nigériane de lutte contre la corruption (EFCC).
Murja Kunya s’est fait connaître pour avoir enfreint la loi à plusieurs reprises en raison de ses vidéos en ligne jugées immorale » par les autorités de Kano, la plus grande ville du nord musulman du Nigeria, ce qui lui a valu plusieurs iterpellations et comparutions devant les tribunaux. Ses vidéos, dans lesquelles elle porte des vêtements moulants et a les cheveux découverts, lui ont déjà valu plusieurs arrestations par la police de la charia de Kano, appelée Hisbah, qui l’a accusée de corrompre l’esprit des jeunes.