“Pour un développement durable et équilibré : L’Urgence de viabiliser les régions défavorisées”. Tel est le thème de la première conférence qui inaugure les activités de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJ P) en cette année 2025. Ce thème a été développé ce jeudi 16 janvier 2025 au Chant d’Oiseau à Cotonou par l’ancien ministre chargé des relations avec les institutions et avocat au barreau du Bénin, Maitre Zakari Baba Body. Dans son discours de clôture de b première conférence inaugurale de l’année 2025, le Directeur de l’IAJP, Père Arnaud Eric Aguénounon a dévoilé le sens qu’on peut donner au développement durable et équilibré tout en mettant un accent particulier sur l’alternance politique au sommet de l’État en Afrique.
“Le développement durable et intégré est la charnière de toute souveraineté. Le développement comme charnière de toute souveraineté soulève souvent beaucoup de polémiques, beaucoup d’interrogations et même beaucoup de prétextes : Des prétextes de coup d’État, des prétextes de velléités de se maintenir au pouvoir voire des prétextes pour beaucoup de choses”, a déclaré le Père Aguénounon. Il a fait remarquer qu’“ il est récurrent de voir que dans tout discours politique, il y a toujours un désir manifeste de donner son temps, de se donner tout entier pour le développement durable et équilibré d’un pays”. Néanmoins, dit-il, “le développement durable et équilibré ne peut s’en fermer ou ne peut tenir dans les mains d’un seul régime ou d’une seule personne”. Selon le Directeur de l’IAJP, “c’est l’affaire de beaucoup de générations, c’est l’affaire de plusieurs régimes, c’’est l’affaire de plusieurs gouvernements successifs”. Car affirme-t-il, “tout acte de développement durable et équilibré est un acte de souveraineté”. “C ‘est un acte régalien et au nom de cette dynamique régalienne qui manifeste le désir de tout dirigeant de travailler à l’avancement de son pays au nom de ce pouvoir régalien, beaucoup de choses se font” a-t-il lâché.
L’alternance politique, une source de profusion de compétences
Avec fermeté , le Père Eric Aguénounon a laissé entendre que “ cette maladie africaine qui consiste à enfermer le développement dans le cœur d’un seul homme est une crise morale grave”. Ainsi, martèle-t–il, “ tout développement s’inscrit dans l’alternance politique”. “ L ‘alternance politique n’est donc pas un vain mot. Ce n’est pas une maladie, ce n’est pas la peste, ce n’est pas la fatalité. L’alternance politique ne devrait pas faire peur. Elle ne devrait pas être traitée comme la peste maladive qui repousse les limites du pouvoir dans un pouvoir indéterminé” a souligné l’Écrivain-Essayiste. Selon lui, “l’alternance politique à la tète de l’État est une source de production et de profusion de compétences, de découvertes providentielle”’ . Il a par ailleurs fait savoir que d’’autres personnalités, d’autres personnes ont en elles également “la vocation et le charisme de gouverner, de gérer et de conduire la destinée d’une Nation”.
Le Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix a souligné qu’“ il existe des écoles politiques mais il n’existe pas d’écoles de formation des Présidents de la République”. Pour lui, “ s’il devrait y avoir une école de formation à la fonction présidentielle pouvant aider ces derniers à avoir les outils de la culture,de l’intégrité et de la science nécessaires à la fonction, ce serait d’abord une formation les préparant à l’après pouvoir”. La gestion du pouvoir selon le Père Aguénounon, “n’est pas si crucifiante “ mais “c’est plutôt le départ du pouvoir et l’après pouvoir qui constituent pour l’acteur lui-même un saut violent dans le vide et pour les autres, les plus proches, une fin terrible”. “Ces deux pôles s’associent partout en Afrique pour élaborer des stratégies de 3ème, 4ème, 5ème, 6ème mandat donnant pour prétexte que ils n’ont pas fini d’assurer le développement durable et équilibré comme si cela dépendait d’eux seuls” a -t-il révélé avant de poursuivre : “Notre conviction pour le développement s‘inscrit impérativement dans une course de relai avec un seul témoin à transmettre de génération en génération c’est-à—dire le gouvernail, symbole le plus fort de la souveraineté du peuple”. Ainsi, pour le philosophe politique,” le destin d’un peuple, la destinée d’un peuple, d’une nation ne peut être définitivement ou exclusivement confié aux soins d’une seule personne fragile, limitée et même demi-Dieu, fut-il “. Il en conclut alors que, “l’homme est mortel, la Nation est pérenne, la souveraineté du peuple est cardinale et immortelle et le développement durable et équilibré est un enjeu permanant”.