En 12 mois, le Bénin sous la gouvernance du président Patrice Talon a enregistré de janvier à décembre 2024 plusieurs faits troublants relatifs à la gestion des affaires publiques. De gros scandales ont jonché le parcours du régime de la rupture durant cette année qui s’achève. Parmi ces nombreux scandales, voici 10 qui ont retenu l’attention et choqué aussi bien l’opinion publique nationale qu’internationale.
- Vodoun days ou Gogo days ? L’offense aux dieux
Depuis que le président Nicephore Soglo a dédié la journée du 10 janvier à la célébration des fêtes des réligions endogènes notamment le Vodoun, le Bénin ne s’est jamais révélé aussi négativement de l’organisatiin de ces fêtes qui mobilisent tous les adeptes chaque année. Pour la dernière édition, l’événement a été célébré avec fanfare et à grand renfort médiatique sauf qu’en lieu et place de la fête des religions traditionnelles, la ville de Ouidah a accueilli l’exposition de grosses et rondes fesses importées depuis le Brésil et environ. Ce qui a changé, à tort ou à raison, la dénomination des journées du 09 et 10 janvier 2024 en «Gogo days», c’est -à-dire, journées des fesses. Une profanation de la culture qui n’a pas été non seulement du goût des béninois mais surtout des adeptes qui ont vu par ces exhibition de fesses une manière de souiller le sol béninois. Pire, les débats se sont enflés autour du budget qui a permis au gouvernement d’importer les fesses brésiliennes, d’organiser de vrais géants concerts et tout ce qui va avec. Les réseaux sociaux et la presse nationale avaient avancé 60 milliards de francs comme budget des «Gogo days», mais le vendredi 26 Janvier, le porte parole du gouvernement est venu sauver le président Talon qui n’a pas pu donné un chiffre au cours d’une emission antérieure à l’intervention du porte parole, Wilfried Houngnédji. Pour ce dernier, c’etait seulement un milliard de franc CFA qui était prévu pour l’organisation des « Vodoun days ». Seulement, il n’avait pas été cru.
2- Scandale financier au CNLS-TP et à la SBEE:
Après les arrestations qui ont suivi l’éclatement des scandales à la Société béninoise d’énergie électrique (SBEE) et du Conseil National de Lutte contre le SIDA, la Tuberculose, le Paludisme, les Hépatites et les Épidémies (CNLS-TP), les personnes mises en cause, ont comparu le 10 juillet 2023. Dans ces affaires, une vingtaine de personnes ont été epinglées. D’autres sont soupçonnées de complicité et devront être écoutées pour permettre à la justice de situer les responsabilités. Dans le dossier du CNLS-TP, 11 personnes séjournent en prison, mais la BEF poursuit ses enquêtes. Pourtant la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance ont été vendues à prix d’or aux béninois qui ont cru des années durant au régime de la rupture qui a fini par prouver qu’en la matière, non seulement il n’est pas irréprochable, mais tout porte à croire que la stratégie est un mirage pour couvrir la face puante de la mal gpuvernance
A la SBEE, c’était le comble avec des centaines de millions détournés par quelques individus. Les enquêteurs de la brigade économique et financière auraient retrouvé plus de 300 millions de francs CFA au domicile de la PRMP et une centaine de millions dans la maison du directeur technique. Le directeur du patrimoine, de l’approvisionnement et de la logistique de la société, supérieur hiérarchique de la PRMP a été longuement entendu par la Bef. Les deux affaires, SBEE et CNLS-TP est un marché apparemment arrangé entre le directeur technique et la PRMP d’une part et l.’homme d’affaires Faisol Affolabi Adéchian, alias AFOLAC, déjà impliqué dans le scandale financier du CNLS-TP qui est à la base du coup de filet de la Bef. Après son interpellation dans la première affaire, AFOLAC aurait été poussé par les limiers de la Bef à passer à table. La couverture d’Alidaé Koty, PRMP du CNLS-TP aurait ainsi dévoilé les marchés qu’il a pris à la SBEE et dans plusieurs autres structures. On découvrira également les liens de parenté entre son ami du CNLS-TP et Aztel Koty, la PRMP de la SBEE, en place depuis moins de dix (10) mois.
- Corruption et harcèlement sexuel à la GDIZ
Treize employés de la GDIZ ont comparu devant la Cour de la répression des infractions économiques et du terrorisme ( Criet), le lundi 27 Juin 2024. Ils sont accusées de corruption et de harcèlement sexuel.
Les prévenus auraient créé un réseau à la zone industrielle de Glo Djigbé, pour prendre de l’argent auprès des femmes qui viennent chercher de l’emploi. Ils leur font croire que ce sont les seuls moyens par lesquels elles pourraient trouver du travail à la GDIZ. Les responsables de la zone industrielle ont découvert le pot au rose, ont porté plainte et les treize prévenus ont été déposés en prison. Mais à la barre, seulement deux prévenus ont reconnu les faits. Les onze autres sont restés dans la dénégation. Les victimes sont des femmes, toutes absentes à l’audience. Elles sont défendues par Maître Alexandrine SAÏZONOU BÉDIÉ, qui représente en même temps l’Institut national de la femme (INF) dans ce dossier. Un vrai scandale qui a fait beaucoup de bruits et qui a surtout choqué l’opinion au regard de la propagande faite autour de la société qui s’est révélée malheureusement être le lit de la corruption et de la débauche.
- 2,5 milliards de détournés à l’Obssu
A l’Office Béninois du Sport Scolaire et Universitaire (OBSSU), ce que pretend combattre le regime de la rupture s’est révelé au grand jour. Deux affaires ont éclaboussé le premier responsable de la maison qui a été du fait jeté en prison. Après l’affaire de détournement de 2,5 milliards FCFA à l’obssu, le DG Alexis Donald Acakpo fait l’objet d’une nouvelle poursuite judiciaire à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Le directeur général de l’Obssu serait impliqué dans une affaire d’escroquerie de 279 millions FCFA. Dans cette nouvelle affaire, Roland Zossou est le principal accusé et Alexis Donald Acakpo son complice, Roland Zossou aurait escroqué à Rémi Tchogbé une somme de 279 millions de nos francs. A la barre, Roland Zossou a plaidé coupable mais nie avoir pris une telle somme chez sa victime. Poursuivi pour complicité dans cette affaire d’escroquerie de 279 millions FCFA, Alexis Donald Acakpo ne reconnaît pas les faits mis à sa charge et a plaidé non coupable. Mais selon les informations rapportées par le journal Le Potentiel, il s’agit plutôt de 169 millions FCFA au lieu de 279 millions. Des détournements, de la corruption, et du harcèlement sexuel et/ou financier sous le régime qui s’est pourtant positionné comme étant le plus rigoureux, clean et développeur. N’est-ce pas pathétique ?
- La nébuleuse affaire pipeline Bénin-Niger
2024 sera pour une des plus noires années pour la diplomatie béninoise. De gros scandales ont fait son quotidien avec en grand format une histoire de vol de pétrole nigérien, l’arrestation ou le kidnapping de 5 nigériens soupçonnés d’espionnage à Sèmeè-Kpodji sans oublier la fermeture des frontières entre les deux pays qui se regardent en chien de faïence depuis le 26 juillet 2023, date à laquelle les militaires ont pris le pouvoir. Le pipeline, un projet de plus de 600 milliards de francs CFA qui devrait permettre l’exportation du pétrole nigérien s’est vu pris au piège dans la guéguerre entre les eux pays jadis frer qui veulent maintenir leur relation sur tous les plans surtout commercial. Le Bénin dans son égo a broyé toutes les chances de se réconcilier avec son frère le Niger qui ne veut pas perdre la face face au président qui se nommait inutilement les forces malgré que son pays perdait un très avantage dans l’exploitation, l’évacuation, l’exportation et la commercialisation du pétrole venant de Niamey. Dans cette affaire, le Bénin a non seulement perdu en terme de revenu mais aussi et surtout en terme d’emplois que le projet devrait pourvoir aux béninois. Le 8 mai, le président béninois Patrice Talon a confirmé la décision d’interdire l’embarquement du pétrole nigérien via la plateforme de Sèmè-Podji. Pendant ce temps, le Niger se serait rallié au Tchad qui prendra la place du Bénin.
- Port obligatoire de casque : La bavure policière de trop
Le gouvernement béninois a mené en 2024, une bataille très rude contre les béninois qui ne portent pas de casque sur les engins à deux roues. Sur toute l’étendue du territoire, l’opération s’est soldée par des bavures policières qui ont coûté très cher aux béninois et plusieurs ont fait la prison même dans le rang des forces de l’ordre. Pendant des mois, les policiers ont traqué et mattraqué les citoyens qui volontairement ou involontairement ne se sont pas conformés à l’obligation du port de casque. Le tribunal de Natitingou a condamné le jeudi 25 avril à de la prison ferme trois policiers, auteurs de violences sur un conducteur de moto lors d’un contrôle pour le port du casque. Dans une vidéo, on les voit malmener le conducteur à terre. L’image a choqué au Bénin et l’opinion a aussi désapprouvé les poursuites contre l’auteur de la vidéo qui a dénoncé l’incident.
- Affaire «Frere Bounvi» : Un scandale au delà des frontières
Dans la nuit du 12 Aout 2024, le chroniqueur anomyme, Frère Hounvi a été kidnappé dans les rues de Lomé au Togo puis ramené au Bénin où.il est jeté en prison depuis lors. Sans procédure aucune, le béninois de son vrai nom Steve Amoussou pris pour le chroniqueur pusque l’intéressé ne se reconnaît pas comme étant frère Hounvi , a été interpellé, arrêté par les éléments du MMA, dans un pays étranger avant d’ être ramené. Les jours suivants cette descente illégale à Lomé et l’enlèvement de Steve Amoussou , les autorités togolaises ont rendu public l’identité des auteurs du kidnapping condamné par tous. Steve Amoussou est poursuit pour harcèlement par voie électronique, incitation à la rébellion etc..mais les auteurs de l’enlèvement ont déclaré à la barre que Steve devait 10 millions de francs CFA à un béninois vivant en Indonésie et que c’est ce dernier qui a porté plainte contre Amoussou. Les kidnappeurs ont juste reçu une tape sur les doigts pour avoir interpellé, arrêté et extradé illégalement Steve Amoussou. Ce dossier a provoqué une grande indignation dans l’opinion publique nationale et internationale de par son caractère illégal qui confère au Bénin depuis lors, un pays devenu de plus en plus un État de non droit, promu par le gouvernement Talon.
- La mort de Fayçal Ouorou
Depuis peu, de simples contrôles policiers peuvent finir par la mort d’un citoyen soit-il innocent ou coupable d’une simple infraction routière. A Madécali, dans la commune de Malanville, un civil est mort et 3 autres blessées ce mercredi 20 Novembre 2024 suite à une altercation entre forces de l’ordre. Deux jours plutôt notamment dans la nuit du 18 au 19 novembre 2024, « la patrouille du commissariat du 2ème arrondissement de Parakou a entrepris d’interpeller le sieur Ouorou Gani Samba Fayçal au quartier Nima. Au cours de cette interpellation qui n’a pas été conduite dans les règles de l’art par l’équioe de fonctionnaires de police commis à cette mission de sécurité, ce citoyen a malencontreusement trouvé la mort.», peut-on lire dans un communiqué de la police républicaine. Un meurtre que les béninois n’ont pas digéré avec comme prime une avalanche de réactions aussi acerbes les unes plus que les autres invitant le gouvernement à prendre des mesures pour sécuriser les béninois et appelant la police républicaine au professionalisme. Il faut souligner qu’en dehors des cas Fayçal et du citoyen tué à Madécali, plusieurs autres cas de bavures meurtrières ont été déjà enregistrés entre 2020 et 2023.
- Une drôle de tentative de coup d’État : Le combat, Boko contre Boko
Amis de très vieille date, Patrice Talon, président de la République et l’homme d’affaires Olivier Boko considéré jusqu’au 23 Septembre 2024 comme le véritable vice president du Bénin se livre une guerre qui a fini briser leur amitié. Accusé de tentative de coup d’État, Olivier Boko a été arrêté avec l’ancien ministre des sports Oswald Homely, un bon petit du président Talon qui croupit depuis en prison. Aussi rocambolesque qu’elle soit, cette affaire a surpris plus d’un surtout connaissant le lien d’amitié entre l’accusé et le plaignant. Jusqu’à présent, nombreux sont les béninois qui continuent de se poser ses questions sur la crise entre les deux hommes surtout le président Patrice Talon qui d’aucun prêtent l’intentiin de vouloir d’un troisième mandat car, la pomme de discorde entre Boko et lui sera l’envie de l’homme d’affaires à succéder à son ami au fauteuil présidentiel.
- Le gen Louis Philippe Houndégnon : l’autre victime d’abus de pouvoir
Le général Louis Philippe a été arrêté sans procédure. Poursuivi pour harcèlement par voie électronique et incitation à la rébellion, le général poussé à la retraite d’office comme un millier d’autres hommes en armes s’est montré très critique à l’endroit du régime de la rupture ces derniers mois. Arrêté chez lui le 13 Novembre 2024, le général croupit en prison, ses avocats dénoncent l’abus de pouvoir, demandent l’annulation de procès verbaux et exigent la libération de leur client. Il faut souligner que le frère du général a été également interpellé après que ce dernier ait passé un message sur les réseaux sociaux pour appeler les collègues des forces de sécurité et de défense au calme.