Le budget général de l’État traduit les ambitions du gouvernement dans chaque secteur de la vie. En analysant la loi de finances 2025, proposée par le gouvernement du Président Talon, on s’aperçoit clairement qu’elle n’est pas élaborée pour répondre aux aspirations des acteurs réels de la chaîne de production de la richesse nationale. Dans ce budget, les producteurs agricoles, encore loin de jouir des avantages de la mécanisation, sont marginalisés. Ainsi, la fin du calvaire pour les acteurs économiques des secteurs primaire et secondaire, n’est pas encore pour 2025. En ce qui concerne le secteur tertiaire, il est accaparé par le roi et les membres de sa cour. Dans un contexte aussi vicié, qui ne favorise pas les libres échanges commerciaux, aucun député lucide, épris de paix et de justice, ne peut voter pour un budget qui est l’expression manifeste du bardage économique et du terrorisme à l’encontre de faibles agents économiques. C’est ce à quoi s’opposent les députés du groupe parlementaire Les Démocrates. Ils l’ont fait savoir dans une intervention, le jeudi 05 Décembre 2024 au parlement.
L’honorable Habibou Woroucpubou, en justifiant le rejet par ses collègues du budget général de l’État exercice 2025, a fait quelques révélations sur la gouvernance Talon. Lesquelles révélations ont sous-tendu la position du groupe parlementaire présidé par l’honorable Nourenou Atchadé. Pour Les Démocrates, les 9 ans du régime de la rupture n’ont favorisé le développement d’aucune activité dans tous les secteurs et par conséquent ont enrhumé l’économie béninoise avec comme implication bien fâcheuse, la misère sans cesse grandissante dans le pays. De l’analyse des paramètres du budget exercice 2025, souligne l’honorable Woroucoubou, « il ressort que le pouvoir de la rupture a focalisé ses actions sur trois axes stratégiques fondamentaux : la transformation structurelle de l’économie ; la gouvernance (État de droit – démocratie) et le bien-être social durable ». Mais que retenir de la mise en œuvre de ces axes stratégiques après bientôt 9 ans de gouvernance de la rupture ? S’interroge le député. Depuis 2016, le pouvoir de la rupture prétend “jeter les bases d’une économie véritablement prospère et résiliente”, ajoute-t-il .
« De l’analyse des trois (3) secteurs de l’activité économique (primaire, secondaire et tertiaire), on note que le secteur primaire (5,8%) est peu dynamique, (marqué par la faible modernisation de l’agriculture) avec une productivité assez faible et insuffisante pour booster ledit secteur afin d’atteindre la sécurité et l’autosuffisance alimentaires.», révèle l’élu démocrate. « Quant au secteur secondaire, il reste encore embryonnaire malgré la création de la nouvelle zone industrielle GDIZ. La part du budget de ce secteur s’est accrue (9,3% en 2025 contre 8,2% en 2024) mais reste faible et, sa contribution à la croissance du PIB serait de 1,2%, une des plus faible à l’instar du secteur primaire.», regretté le groupe parlementaire Les Démocrates. A ce niveau, poursuit l’honorable Woroucoubou dans son explication de vote, « la synergie d’intégration qui devrait s’opérer entre les producteurs du secteur agricole et les industriels du secteur de la transformation à tendance à tourner au cauchemar. Tout porte à croire que le développement du secteur industriel tant voulu par le pouvoir de la rupture devrait s’opérer en faveur des industriels et inconséquemment au détriment des producteurs du secteur agricole.». C’est ce qui explique, selon l’opposition, l’accaparement, sur fond de brutalité des produits agricoles au mépris des règles du commerce et de libéralisme économique pour lequel le Bénin a pourtant librement opté depuis 1990. La dernière actualité dans le secteur, est la fermeture scandaleuse et en cascade des magasins de soja, en vue d’approvisionner, certains supposés industriels. « Cette méthode cavalière, déployée par la pouvoir de la rupture montre à suffisance, le manque de vision et de plan de développement du secteur industriel en lien avec la promotion du secteur agricole », s’indignent les députés démocrates qui, pour se faire entendre et surtout défendre les intérêts de leurs mandants, le peuple béninois, ont voté contre le budget exercice 2025 chiffré à prêt de 4 mille milliards de francs CFA.