Le nouveau Code Electoral voté en mars dernier continue de faire polémique. Députés, acteurs politiques et même certains citoyens penchent pour une relecture du nouveau code électoral. Et malgré les voix qui s’élèvent de part et d’autre, le chef de l’État reste insensible à une relecture. Chose que déplore le président du mouvement Objectif Bénin 2026 (OB 26) Jean-Eudes Mitokpè qui, en collaboration avec une vingtaine de mouvements politiques, avait adressé une demande au chef de l’État sans suite.
Le dialogue inclusif et l’ouverture des espaces de discussion sont les valeurs et socles d’une démocratie durable et efficiente. Mais depuis peu, ces valeurs semblent disparaître au détriment d’une aristocratie déguisée qui plonge le pays dans une situation désastreuse. À l’allure où vont les choses, cette forme d’aristocratie risque de s’étendre après le régime de la rupture au regard du nouveau code électoral en vigueur en République du Bénin. Vue de loin et dans l’optique de renouer avec les bonnes méthodes de la démocratie inclusive, des mouvements politiques avec à leur tête le mouvement OB 26, ont adressé depuis le 12 octobre dernier une demande d’audience au chef de l’État dans le but de lui faire des propositions de relecture. Mais chose curieuse, cette demande n’a pas connue une suite. « Nous avons adressé une demande d’audience au Chef de l’État, depuis le 12 Octobre, car nous croyons encore au dialogue, au respect des institutions, et à la nécessité d’ouvrir des espaces de discussion. Nous n’avons eu aucune réponse, nous n’avons eu aucun signe. Nous n’avons reçu aucune invitation. Pourtant cette demande a été portée par près d’une vingtaine de mouvements politiques », peut-on lire dans la récente déclaration du président OB 26 en date du 28 octobre 2024. Une déclaration qui s’inscrit dans la continuité des efforts visant à réformer le code électoral afin de permettre une véritable participation démocratique lors des prochaines élections.
Nonobstant un agenda très chargé d’un chef d’État, certains sujets nécessitent quand même un regard bienveillant. Mais la rigidité du président Patrice Talon malgré les nombreuses suggestions d’une relecture du Code électoral laisse à désirer. Et celà n’est guère favorable pour l’éclosion démocratique au Bénin. Il est nécessaire qu’en 2026, le Bénin tourne une page décisive. La relecture du code est l’une des étapes phares pour y arriver. C’est ce qui pourrait permettre une participation harmonieuse de tous aux prochaines élections.
Gildas AHOGNI