Le président de OB26 Jean Eudes Mitokpè était face aux professionnels des médias le lundi 28 octobre 2024 à Cotonou pour éclairer le peuple béninois sur les zones d’ombre de la supposée tentative de coup d’État. Pour lui, “il n’y a jamais de Coup d’Etat, il y a plutôt un complot contre le peuple”. Dans ses propos, il a été très critique face à la manière dont le pays est géré depuis 2016 par le Président Patrice Talon. Le président de OB26 a déclaré que “la démocratie, qui était autrefois notre fierté, s’est retrouvée reléguée au second plan, tandis que les libertés fondamentales, comme la liberté d’expression, se voient gravement menacées. Nos institutions, jadis garantes de nos droits, ont été affaiblies, laissant place à un climat de peur et de répression”. Il a fait savoir que “ ce tournant autoritaire s’est accentué sous couvert de modernisation des infrastructures et d’une lutte affichée contre la corruption” notamment par “le contrôle renforcé de l’appareil judiciaire, les restrictions croissantes imposées aux médias, et la répression des voix dissidentes” qui “démontrent clairement que notre pays a dérivé d’une démocratie en construction vers un régime de plus en plus autocratique”.
“Le vivre-ensemble, que nous chérissions, a été sacrifié sur l’autel de l’ambition personnelle et d’une vision du progrès qui ne sert que quelques-uns” s’est désolé Jean Eudes Mitokpè avant d’ajouter : “Malgré l’obscurité qui semble nous entourer, je crois fermement que la lumière de la justice brillera de nouveau, plus éclatante que jamais. Nous avons soif de liberté, soif de vérité, soif de justice”. Il a souligné que ce qu’ils défendent en s’engageant autour de la cause d’Olivier Boko, c’est “de préserver l’essence même de notre liberté, de notre démocratie et de la vérité que nous devons défendre à tout prix”. Selon lui, “cette lutte pour les droits fondamentaux et la justice s’inscrit dans la continuité des efforts que d’autres personnalités, comme Joël Aïvo et Reckya Madougou, ont entrepris avant” eux et que leur “engagement aujourd’hui porte également sur la nécessité de réformer le code électoral afin de garantir des élections libres et transparentes en 2026”. C’est pour cela, affirme-t-il qu ‘ “ il est important de ne pas laisser l’histoire se répéter, avec des élections biaisées ou manipulées”.
Manipulation de l’opinion
En ce qui concerne l’Affaire Boko-Homeky, le président de OB26, Jean Eudes Mitokpè a révélé que “certains médias ont été soudoyés pour conditionner l’opinion à travers des films incroyables”. “ Le dernier épisode est une diffamation à l’endroit de la mère du frère Hounvi qui aurait eu une liaison avec le président Ousmane Batoko. C’est un mensonge et cela vous montre à quel point les acteurs politiques peuvent descendre bas, pour plaire au Chef de l’Etat et manipuler l’opinion. C’est faux parce que Madame Amoussou a été notre Professeur de Physique au CEG Abomey Calavi. C’est une dame intègre, rigoureuse, un modèle pour toutes les filles et une mère de famille très battante. Je l’ai connu et connu certains de ses enfants dont le frère Hounvi. Ce sont des gens modestes, par contre le député qui parle a déjà été traité de criminel et d’assassin par Rosine Soglo. Il s’agit donc de propos d’un personnage dont la parole ne vaut pas un sou.” a-t-il donné comme exemple. Pour Jean Eudes Mitokpè, “au delà de cette main mise sur les médias, nous assistons aussi à une instrumentalisation de la justice, visant à museler des voix dissidentes et à intimider ceux qui défendent des principes de démocratie. Olivier Boko et Oswald Homeky, nos frères, nos compatriotes, sont aujourd’hui les victimes d’un système qui cherche à se protéger en sacrifiant des innocents. Ils sont aussi le symbole de l’échec de la réforme du système partisan”.
“Les marches, les déclarations”, dit-il, “ participent de cette conspiration qui tente de manipuler l’opinion et faire accepter la thèse du Coup d’Etat. Il n’y a jamais de Coup d’Etat, il y a plutôt un complot contre le peuple.” « La vérité finit toujours par triompher « a-t-il lâché avant de poursuivre : “Chers amis, je vous le dis, Olivier Boko n’est en rien impliqué dans ce qui est avancé par la CRIET. Il s’agit d’une tentative désespérée pour écarter ceux qui représentent une menace pour un système affaibli “. Il a par la suite exigé la “ libération immédiate et sans condition” de Olivier Boko et Oswald Homeky et demandé “un Examen transparent et public de toutes les preuves avancées, afin que la vérité soit mise en lumière”. Jean Eudes Mitokpè a signifié qu’ “aujourd’hui plus aucune institution ne fonctionne correctement au Bénin en toute indépendance” et qu’ “on a l’impression que tous les intellectuels sont devenus des robots et de façon mécanique s’attellent à détricoter les fondamentaux de notre nation, pour installer un État de non droit ou les citoyens vivent sous la terreur et dans la psychose”.
Demande d’audience au Chef de l’État restée lettre morte
“Nous avons adressé une demande d’audience au Chef de l’État, depuis le 12 Octobre, car nous croyons encore au dialogue, au respect des institutions, et à la nécessité d’ouvrir des espaces de discussion. Nous n’avons eu aucune réponse, nous n’avons eu aucun signe, Nous n’avons reçu aucune invitation. Pourtant Cette demande a été portée par près d’une vingtaine de mouvements politiques, donc des milliers de jeunes soutenant Olivier Boko et Oswald Homeky. Mais ce silence, ce refus de dialoguer, ce mépris nous montre une chose : la peur de la vérité” a précisé le président de OB26. Jean Eudes Mitokp a fait la promesse que “si le Président Patrice Talon refuse de” leur répondre, et de les recevoir, ils doivent “redoubler d’efforts pour faire entendre” leur “voix partout, surtout au delà des frontières du Bénin”. « Celui qui ne veut pas écouter la voix de la justice doit entendre le cri du peuple » a-t-il prévenu.
“La répression, les méthodes anti démocratiques et autres ne doivent pas vous faire peur, car nous vaincrons, pour justement la restauration de la démocratie. Sans ça il n’y aura pas d’élections libres et transparentes en 2026”a-t-il affirmé avant de préciser le sens de leur combat : “Notre combat n’est pas seulement pour aujourd’hui. Il est pour demain, pour 2026, et au-delà. Nous devons nous assurer que les élections de 2026 seront libres et transparentes. Ce n’est pas une faveur que nous demandons, c’est un droit fondamental de chaque citoyen. Il n’y a pas de démocratie sans élections libres, sans un peuple qui choisit son destin. C’est pourquoi nous appelons solennellement à la relecture du code électoral afin qu’il reflète la volonté du peuple béninois, et non les intérêts d’une minorité”.
Un Code électoral consensuel
Le Code électoral actuel selon lui, “présente des obstacles qui empêchent une participation citoyenne véritable et ne favorise pas l’émergence des jeunes et des petites formations politiques”. C’est pourquoi, le Président de OB26 a suggéré de “réformer ce code pour en faire un outil au service de tous, et non des quelques-uns.” Cela à son avis va permettre un processus électoral ouvert et transparent qui favorise “la diversité” et encourage “la participation de tous”. “ Ici au Bénin, les seuils de suffrages de 20 % et les exigences de parrainage sont des obstacles à la pluralité” a -t-il signifié. C’est pourquoi, le mouvement OB26 propose qu’“ il faut réduire les seuils de suffrages pour permettre une meilleure représentation, faciliter l’accès à la candidature pour les jeunes et les nouvelles formations politiques en réduisant la caution ( « Une démocratie forte est une démocratie qui donne à chacun une chance de participer. ») , abaisser l’âge minimum pour la présidence et les législatives “ et “Introduire des mesures incitatives pour encourager la participation des jeunes”.
Pour Jean Eudes Mitokpè, “le code électoral doit être un outil pour protéger la voix de chaque Béninois, pas une arme pour écarter les opposants et verrouiller le système” et qu ‘”en 2026, nous ne devons plus permettre que l’histoire se répète avec des élections biaisées ou manipulées qui finissent dans un bain de sang. Il faut que cycle que nous avons entamé depuis bientôt 8 ans s’arrête avant qu’il ne soit trop tard”.
“En 2026, notre pays doit tourner une page décisive. C’est pour ça que je veux faire quelques clarifications et donner à nouveau la position de OB26 sur des points clés : Il n’y aura pas de troisième mandat, Pas de prolongation de mandat. Le Bénin aura un nouveau Président, et ce Président doit être celui du changement pas du BR et de l’UPR” a-t-il laissé entendre. Il a souligné que Olivier Boko a été empêché d’être candidat et que “son incarcération n’a qu’un seul but : l’empêcher d’être présent en 2026 comme ce fut le cas pour Aivo et Madougou en 2021”. “Nous sommes le mouvement de l’alternance, de la justice, et de la démocratie” a martelé Jean Eudes Mitokpè.