L’affaire du chroniqueur connu sous le nom de Frère Hounvi devenue affaire Steve Amoussou kidnappé dans la nuit du 12 Août 2024 dans les rues de Lomé au Togo, prend de spectaculaire, ridicule et inquiétante tournure. Pendant qu’il est détenu, Steve Amoussou confondu au frère Hounvi a vu ses ravisseurs jugés et condamnés ce mardi 03 septembre 2024 par la Criet, pour l’avoir illégalement arrêté au Togo. Dès sa première audience le mardi 20 Août 2024, Steve Amoussou pris pour Frère Hounvi est poursuivi pour entre autres chefs d’accusation, le harcèlement par voie électronique. Mais quelques jours plus tard, les chefs d’accusation ont changé puisque personne ne pouvait prouver vraiment que Steve Amoussou et Frère Hounvi sont les mêmes personnes. Désormais, SteveAmoussou sera donc poursuivi pour une hypothétique dette de 10 millions de francs CFA relative à une prestation qu’il n’aurait pas fait à un béninois vivant en Indonésie. Chose étonnante, les ravisseurs jugés et condamnés pour leur acte illégal sur un citoyen dans un pays étranger doivent verser une amande de 20 millions à Steve Amoussou qui aurait été kidnappé pour une dette de 10 millions. Pourquoi la victime n’est-elle pas relâchée purement et simplement si son arrestation est illégale ? Steve Amoussou était au départ Frère Hounvi. Frère Hounvi est poursuivi pour harcèlement par voie électronique. Mais de toute évidence et à l’audience, Steve Amoussou n’est pas Frère Hounvi et Frère Hounivi n’est pas Steve Amoussou. Les preuves du contraire donnent les maux de tête et de l’insomnie au régime Talon qui veut à tout prix mettre la main sur le chroniqueur dont les œuvres internationalement reconnues et applaudies pour son caractère patriotique, traumatise les autorités béninoises depuis plusieurs années.
Dans cette comédie juridico-politique avec en avant un gros incident diplomatique, le Bénin toute honte bue tente de contenter le Togo en condamnant «très légèrement» ceux là contre qui Faure Gnassingbé a lancé un mandat d’arrêt international. Comment condamné alors le fantôme Frère Hounvi qu’on croyait avoir coincé en kidnappant Steve Amoussou ? Comment prouver que Amoussou et Hounvi sont les mêmes personnes afin de condamner le béninois enlevé le 12 Août à Lomé ? Ce sont là les questions auxquelles la rupture de Talon n’a pu trouver de réponse et qui logiquement devrait contraire la justice à libérer Steve les prochains jours.
Aujourd’hui, l’affaire Hounvi est devenue une très salle boue dans laquelle le Bénin est trainé et en premier, le président Patrice Talon et tout son gouvernement qui garde depuis, un silence non seulement assourdissant mais aussi coupable. Cette affaire est devenue également un os dur dans la gorge du président Talon qui devrait instruire qui de droit pour arrêter la saignée. Si non comme l’a écrit Pierre Corneille dans Cid,«A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.».
Juste une tape sur les doigts des Kidnappeurs
La plus lourde peine retenue contre les ravisseurs est de 24 mois d’emprisonnement pour avoir arrêté illégalement Steve Amoussou. A cela s’ajoute une amande de 20 millions pour dédommager la victime toujours en prison. Selon le droit pénal béninois, la peine encourue dans ce cas de figure est très loin du jugement rendu au profit des kidnappeurs de Steve Amoussou puisqu’il a été établi que l’arrestation est illégale. Voici ce que dit le code pénal de la République du Bénin en son article 564 : «Ceux qui, sans ordre des autorités constituées et hors les cas où la loi ordonne de saisir des prévenus ont arrêté, détenu, ou séquestré des personnes quelconques, sont punis :
1- de la réclusion criminelle à perpétuité, si la détention ou séquestration a duré plus d’un mois ;
2- de la réclusion criminelle à temps de dix (10) ans à vingt (20) ans, si la détention ou séquestration a duré moins d’un mois ;
3- d’un emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans, s’ils ont rendu la liberté à la personne arrêtée, séquestrée ou détenue, avant le cinquième jour accompli depuis celui de l’arrestation, de la détention ou de la séquestration.»
Au regard de cette disposition du code pénal, on peut dire sans risque de se tromper que le jugement rendu ce mardi 03 septembre 2024 à la Criet punissant les kidnappeurs de Steve Amoussou n’a pas tenu compte de ce que la loi prévoit en matière d’arrestation illégale. Ce qui peut être assimilable à une mise en scène visant à rassurer le Togo et calmer la tension diplomatique créée entre Cotonou et Lomé. De plus, l’opinion publique nationale et internationale pourrait, par cette condamnation, entrevoir une main cachée des autorités béninoises qui manœuvrent pour protéger ceux que recherche activement le Togo dans cette affaire.
Aujourd’hui, l’affaire Hounvi ou encore affaire Steve Amoussou est une véritable et grosse merde au pieds du président Talon qui devra s’armer de courage, de patience et surtout de sagesse pour s’en débarrasser.