L’ancien président de la République des Etats-Unis d’Amérique, Barack Obama, dans un discours bien structuré prononcé le mardi 20 août 2024 , n’a pas tari d’éloges lors de la convention du parti Démocrates à Chicago pour vanter les mérites et les qualités de la candidate démocrates Kamala Harris en course pour les élections présidentielles américaines de novembre prochain. “Je suis plein d’espoir, parce que cette convention a toujours été plutôt accueillante pour les enfants aux noms bizarres (*) qui croient en un pays où tout est possible” a-t-il déclaré. L ‘ancien président Obama a reconnu que le ‘ « combat » “ peut accéder à la Maison Blanche sera rude. C’est pour cela, a-t-il dit, que c’est maintenant que chacun des membres du parti doit se “battre pour l’Amérique en laquelle” ils croient. “L’Amérique est prête pour un nouveau chapitre. L’Amérique est prête pour une meilleure histoire. Nous sommes prêts pour une présidente, Kamala Harris” a-t-il lâché. Litre l’intégralité du discours de l’ancien président Barack Obama
« Bonjour, Chicago ! C’est bon d’être à la maison.
Je ne sais pas pour vous, mais moi, je me sens gonflé à bloc ! Je me sens prêt – même si je suis la seule personne assez bête pour prendre la parole juste après Michelle Obama…
Je suis plein d’espoir, parce que cette convention a toujours été plutôt accueillante pour les enfants aux noms bizarres (*) qui croient en un pays où tout est possible. Parce que nous avons l’opportunité d’élire quelqu’un qui a passé toute sa vie à essayer de donner aux gens les mêmes chances que l’Amérique lui a données. Quelqu’un qui vous voit et vous entend, qui se lèvera chaque jour et se battra pour vous : la prochaine présidente des États-Unis d’Amérique, Kamala Harris.
Cela fait seize ans que j’ai eu l’honneur d’accepter la nomination de ce parti à la présidence. Je sais que c’est difficile à croire car je n’ai pas pris une ride, mais c’est vrai. Avec le recul, je peux dire sans hésiter que ma première grande décision en tant que candidat s’est avérée être l’une des meilleures, à savoir demander à Joe Biden de servir à mes côtés en tant que vice-président.
Hormis notre sang irlandais commun, Joe et moi venons d’horizons différents. Mais nous sommes devenus des frères. En travaillant ensemble pendant huit ans, ce que j’ai le plus admiré chez Joe, ce n’est pas seulement son intelligence et son expérience, mais aussi son empathie et sa décence, sa résilience durement acquise et sa conviction inébranlable que tout le monde dans ce pays a droit à une chance équitable.
Au cours des quatre dernières années, ce sont les valeurs dont l’Amérique avait le plus besoin.
Alors que des millions de nos concitoyens étaient malades et mouraient, nous avions besoin d’un dirigeant capable de mettre la politique de côté et faire ce qui est juste. Alors que notre économie était en difficulté, nous avions besoin d’un dirigeant avec la détermination pour diriger ce qui est devenu la reprise la plus forte du monde, avec 15 millions d’emplois, de meilleurs salaires et des coûts de santé moins élevés. Et à une époque où l’autre parti s’était transformé en un culte de la personnalité, nous avions besoin d’un dirigeant qui soit stable, qui rassemble les gens et qui soit suffisamment altruiste pour faire la chose la plus rare qui soit en politique : mettre de côté sa propre ambition pour le bien du pays.
L’histoire se souviendra de Joe Biden comme d’un président qui a défendu la démocratie à un moment de grand danger. Je suis fier de l’appeler mon président, mais encore plus fier de l’appeler mon ami.
Désormais le flambeau a été transmis. C’est maintenant à nous tous de nous battre pour l’Amérique en laquelle nous croyons. Et ne vous y trompez pas : ce sera un combat. Malgré l’énergie incroyable que nous avons pu générer ces dernières semaines, la course restera serrée dans un pays très divisé – un pays où trop d’Américains sont encore en difficulté et ne croient pas que le gouvernement puisse les aider.
Alors que nous sommes réunis ici ce soir, les personnes qui décideront de cette élection se posent une question très simple : ‘Qui se battra pour moi ? Qui pense à mon avenir, à l’avenir de mes enfants, à notre avenir ensemble ?’
Une chose est sûre : Donald Trump ne perd pas le sommeil à cause de ces questions. Il s’agit d’un milliardaire de 78 ans qui n’a cessé de se plaindre de ses problèmes depuis qu’il est descendu de son escalator doré il y a neuf ans. Il s’agit d’un flux constant de plaintes et de griefs qui s’est même aggravé maintenant qu’il a peur de perdre face à Kamala. Les surnoms enfantins et les folles théories du complot et son obsession bizarre pour la taille des foules. Ça continue, encore et encore. L’autre jour, j’ai entendu quelqu’un comparer Trump au voisin qui fait tourner son souffleur de feuilles devant votre fenêtre à chaque minute de chaque jour. De la part d’un voisin, c’est épuisant. De la part d’un président, c’est tout simplement dangereux.
La vérité, c’est que Donald Trump considère le pouvoir comme un simple moyen de parvenir à ses fins. Il veut que la classe moyenne paie le prix d’une nouvelle réduction d’impôts considérable qui l’aiderait surtout lui et ses riches amis. Il a fait échouer un accord bipartisan sur l’immigration qui aurait permis de sécuriser notre frontière sud juste parce qu’il pensait qu’essayer de résoudre le problème nuirait à sa campagne. Il ne semble pas se préoccuper du fait que davantage de femmes perdent leurs libertés en matière de procréation, car cela n’aura pas d’incidence sur sa vie.
Surtout, Donald Trump veut nous faire croire que ce pays est désespérément divisé entre ‘nous’ et ‘eux’, entre les ‘vrais Américains’ qui le soutiennent et les ‘étrangers’ qui ne le soutiennent pas. Et il veut que vous pensiez que vous serez plus riches et plus en sécurité si vous lui donnez le pouvoir de remettre ces ‘autres’ personnes à leur place.
C’est l’un des plus vieux tours de passe-passe en politique, de la part d’un homme dont le jeu est devenu assez éculé. Nous n’avons pas besoin de quatre années supplémentaires d’esbroufe et de chaos. Nous avons déjà vu ce film – et nous savons tous qu’une suite est généralement pire.
L’Amérique est prête pour un nouveau chapitre. L’Amérique est prête pour une meilleure histoire.
Nous sommes prêts pour une présidente, Kamala Harris.
Et Kamala Harris est prête pour ce travail. C’est une personne qui a passé sa vie à se battre au nom des personnes qui ont besoin d’une voix et d’une championne. Comme Michelle vous l’a dit, Kamala n’est pas née avec des privilèges. Elle a dû travailler pour obtenir ce qu’elle a, et elle se soucie réellement de ce que vivent les autres. Elle n’est pas la voisine qui passe le souffleur de feuilles – elle est la voisine qui se précipite pour vous aider lorsque vous avez besoin d’un coup de main.
En tant que procureure, Kamala a défendu les enfants victimes d’abus sexuels. En tant que procureure générale de l’État le plus peuplé du pays, elle a combattu les grandes banques et les établissements d’enseignement supérieur à but lucratif, obtenant des milliards de dollars pour les personnes qu’ils avaient escroquées. Après la crise des prêts hypothécaires [dite ‘crise des subprimes’, en 2006, NDLR], elle nous a poussés, moi et mon administration, à faire en sorte que les propriétaires obtiennent un règlement équitable. Peu importe que je sois démocrate ou qu’elle ait fait du porte-à-porte pour ma campagne dans l’Iowa – elle s’est battue pour obtenir le plus d’aide possible pour les familles qui le méritaient.
En tant que vice-présidente, elle s’est opposée aux laboratoires pharmaceutiques pour plafonner le coût de l’insuline, réduire le coût des soins de santé et accorder une réduction d’impôt aux familles ayant des enfants. Et elle se présente à l’élection présidentielle avec des projets concrets pour réduire encore plus les coûts, protéger Medicare [système d’assurance-santé géré par le gouvernement fédéral américain, NDLR] et la sécurité sociale, et signer une loi garantissant le droit de chaque femme à prendre ses propres décisions en matière de santé.
Kamala Harris ne se concentrera pas sur ses problèmes, mais sur les vôtres. En tant que présidente, elle ne se contentera pas de satisfaire ses propres électeurs et de punir ceux qui refusent de lui faire allégeance. Elle travaillera au nom de tous les Américains.
Voilà qui est Kamala. Et à la Maison Blanche, elle aura un partenaire exceptionnel en la personne du gouverneur Tim Walz.
J’adore ce type. Tim est le genre de personne qui devrait faire de la politique – quelqu’un qui est né dans une petite ville, qui a servi son pays, qui a enseigné à des enfants, qui a été entraîneur de football et qui s’est occupé de ses voisins. Il sait qui il est et ce qui est important. C’est évident que les chemises en flanelle qu’il porte ne proviennent pas d’un consultant mais de son placard, et qu’elles ont connu bien des vicissitudes.
Ensemble, Kamala et Tim ont gardé la foi dans l’histoire centrale de l’Amérique – une histoire qui dit que nous sommes tous créés égaux, que chacun mérite une chance, et que, même lorsque nous ne sommes pas d’accord les uns avec les autres, nous pouvons trouver un moyen de vivre les uns avec les autres.
C’est la vision de Kamala. C’est la vision de Tim. C’est la vision du Parti démocrate. Au cours des onze prochaines semaines, notre tâche consistera à convaincre le plus grand nombre de personnes possible de voter pour cette vision.
Ce ne sera pas facile. L’autre camp sait qu’il est plus facile de jouer sur les peurs et le cynisme des gens. Ils vous diront que le gouvernement est corrompu, que le sacrifice et la générosité sont pour les nuls et que, puisque le jeu est truqué, il n’y a rien de mal à prendre ce que l’on veut et à s’occuper des siens.
C’est la voie de la facilité. Notre tâche est différente. Notre tâche consiste à convaincre les gens que la démocratie peut réellement produire des résultats. Et nous ne pouvons pas nous contenter de rappeler ce que nous avons déjà accompli ou de nous appuyer sur les idées du passé. Nous devons tracer une nouvelle voie pour relever les défis d’aujourd’hui.
Kamala l’a bien compris. Elle sait, par exemple, que si nous voulons faciliter l’achat d’un logement par un plus grand nombre de jeunes, nous devons construire davantage de logements et supprimer certaines lois et réglementations obsolètes qui ont rendu plus difficile la construction de logements pour les travailleurs de ce pays. Elle a présenté un nouveau plan audacieux pour y parvenir.
En ce qui concerne les soins de santé, nous devrions tous être fiers des énormes progrès réalisés grâce à l’Affordable Care Act [‘loi sur les soins abordables’, NDLR], qui permet à des millions de personnes d’accéder à une couverture pas trop chère et protège des millions d’autres contre des pratiques peu scrupuleuses des assurances. Mais Kamala sait que nous ne pouvons pas nous arrêter là, et c’est pourquoi elle continuera à travailler pour limiter les frais à la charge des patients.
Kamala sait que si nous voulons aider les gens à progresser, nous devons mettre le diplôme universitaire à la portée d’un plus grand nombre d’Américains. Mais l’université ne doit pas être le seul moyen d’accéder à la classe moyenne. Nous devons suivre l’exemple de gouverneurs tels que Tim Walz, qui ont déclaré que si vous avez les compétences et la motivation nécessaires, vous ne devriez pas avoir besoin d’un diplôme pour travailler pour le gouvernement d’un État. Et dans cette nouvelle économie, nous avons besoin d’un président qui se préoccupe réellement des millions de personnes qui, dans tout le pays, se réveillent chaque jour pour faire le travail essentiel, souvent ingrat, de soigner nos malades, de nettoyer nos rues et de livrer nos colis – et qui défendent leur droit de négocier de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail.
Kamala sera cette présidente.
Une administration Harris-Walz peut nous aider à dépasser certains des vieux débats qui continuent d’étouffer le progrès, parce qu’au fond, Kamala et Tim comprennent que lorsque tout le monde a une juste chance, nous nous en portons tous mieux. Ils comprennent que lorsque chaque enfant bénéficie d’une bonne éducation, l’économie tout entière devient plus forte ; que lorsque les femmes sont payées de la même manière que les hommes, toutes les familles en profitent. Nous pouvons sécuriser notre frontière sans arracher les enfants à leurs parents, tout comme nous pouvons assurer la sécurité de nos rues tout en renforçant la confiance entre les forces de l’ordre et les communautés qu’elles servent.
Donald Trump et ses donateurs fortunés ne voient pas le monde de cette manière. Pour eux, le gain d’un groupe est la perte d’un autre groupe. Pour eux, la liberté signifie que les puissants peuvent faire ce qu’ils veulent, qu’il s’agisse de licencier des travailleurs qui tentent de se syndiquer, d’empoisonner nos rivières ou d’éviter de payer des impôts comme tous les autres.
Nous avons une idée plus large de la liberté. Nous croyons en la liberté de subvenir aux besoins de sa famille si l’on est prêt à travailler ; en la liberté de respirer de l’air pur et de boire de l’eau propre et d’envoyer ses enfants à l’école sans s’inquiéter de s’ils rentreront à la maison. Nous croyons que la vraie liberté donne à chacun d’entre nous le droit de prendre des décisions concernant sa propre vie – comment nous pratiquons notre culte, à quoi ressemble notre famille, combien d’enfants nous avons, qui nous épousons. Et nous croyons que la liberté exige que nous reconnaissions que d’autres personnes sont libres de faire des choix différents des nôtres.
C’est l’Amérique en laquelle Kamala Harris et Tim Walz croient. Une Amérique où ‘Nous le peuple’ inclut tout le monde. Parce que c’est la seule façon dont l’expérience américaine fonctionne. Et malgré ce que notre politique peut suggérer, je pense que la plupart des Américains le comprennent. La démocratie n’est pas qu’un ensemble de principes abstraits et de lois poussiéreuses. Ce sont les valeurs qui nous animent et la manière dont nous nous traitons les uns les autres – y compris ceux qui ne nous ressemblent pas, qui ne prient pas comme nous et qui ne voient pas le monde exactement comme nous.
Ce sens du respect mutuel doit faire partie de notre message. Notre politique s’est tellement polarisée ces derniers temps que nous tous, à travers le spectre politique, semblons prompts à supposer le pire chez les autres, à moins qu’ils ne soient d’accord avec nous sur tous les sujets. Nous commençons à penser que la seule façon de gagner est d’injurier et de faire honte à l’autre côté. Au bout d’un certain temps, les gens ordinaires se désintéressent ou ne prennent plus la peine de voter.
Cette approche peut fonctionner pour les politiciens qui ne cherchent qu’à attirer l’attention et qui se nourrissent de la division. Mais elle ne fonctionnera pas pour nous. Pour faire avancer les choses qui nous tiennent à cœur, celles qui affectent vraiment la vie des gens, nous devons nous rappeler que, tous, nous avons nos angles morts, nos contradictions et nos préjugés ; et que si nous voulons convaincre ceux qui ne sont pas encore prêts à soutenir notre candidat, nous devons écouter leurs préoccupations – et peut-être apprendre quelque chose en cours de route.
Après tout, si un parent ou un grand-parent dit de temps en temps quelque chose qui nous fait grincer des dents, nous n’en déduisons pas automatiquement que ce sont de mauvaises personnes. Nous reconnaissons que le monde évolue rapidement et qu’ils ont besoin de temps et peut-être d’un peu d’encouragement pour rattraper leur retard. Nos concitoyens méritent la même grâce que celle que nous attendons d’eux.
C’est ainsi que nous pourrons construire une réelle majorité démocrate. Et d’ailleurs, cela ne concerne pas seulement les habitants de ce pays. Le reste du monde nous observe pour voir si nous y parvenons.
Aucune nation, aucune société n’a jamais essayé de construire une démocratie aussi grande et diversifiée que la nôtre : une démocratie où nos allégeances et notre communauté ne sont pas définies par la race ou le sang, mais par un credo commun. C’est pourquoi, lorsque nous défendons nos valeurs, le monde est un peu plus lumineux. Et quand nous ne le faisons pas, le monde s’assombrit, les dictateurs et les autocrates s’enhardissent et, au fil du temps, nous sommes moins en sécurité. Nous ne devons pas être le gendarme du monde, et nous ne pouvons pas éradiquer toutes les cruautés et les injustices dans le monde. Mais l’Amérique peut être, doit être, une force pour le bien – décourageant les conflits, luttant contre les maladies, promouvant les droits humains, protégeant la planète du changement climatique, défendant la liberté. C’est ce que croit Kamala Harris, tout comme la plupart des Américains.
Je sais que ces idées peuvent sembler assez naïves en ce moment. Nous vivons une époque de confusion et de rancœur, avec une culture qui accorde une grande importance à des choses qui ne durent pas – l’argent, la célébrité, le statut, les ‘likes’. Nous courons après l’approbation d’inconnus sur nos téléphones ; nous construisons toutes sortes de murs et de clôtures autour de nous et nous nous demandons ensuite pourquoi nous nous sentons si seuls. Nous ne nous faisons plus autant confiance parce que nous ne prenons pas le temps de nous connaître – et dans l’espace qui nous sépare, les politiciens et les algorithmes nous apprennent à nous caricaturer, à nous troller et à nous craindre.
Mais voici la bonne nouvelle. Dans toute l’Amérique, dans les grandes villes comme dans les petites, loin de tout ce bruit, les liens qui nous unissent sont toujours là. Nous entraînons toujours la Little League [organisation américaine gérant la pratique du baseball pour les enfants, NDLR] et nous nous occupons de nos voisins âgés. Nous nourrissons toujours les affamés, dans les églises, les mosquées, les synagogues et les temples, et nous partageons la même fierté lorsque nos athlètes olympiques décrochent l’or. Parce que la grande majorité d’entre nous ne veut pas vivre dans un pays amer et divisé. Nous voulons quelque chose de mieux. Nous voulons être meilleurs. Et la joie et l’enthousiasme qui entourent cette campagne nous montrent que nous ne sommes pas seuls.
J’ai beaucoup réfléchi à ce sujet ces derniers mois car, comme Michelle l’a mentionné, nous avons perdu sa mère cet été.
Je ne sais pas si quelqu’un a jamais aimé sa belle-mère plus que je n’ai aimé la mienne. Essentiellement parce qu’elle était drôle, sage et peut-être la personne la moins prétentieuse que j’aie connue. Et aussi parce qu’elle m’a toujours défendu avec Michelle quand je faisais des bêtises.
Mais je pense aussi que l’une des raisons pour lesquelles nous sommes devenus si proches est qu’elle me rappelait ma grand-mère, la femme qui m’a élevé lorsque j’étais enfant. À première vue, elles n’avaient pas grand-chose en commun – l’une était une Noire de Chicago, l’autre une Blanche née dans une petite ville du Kansas, Peru. Pourtant, elles partageaient la même vision de la vie – des femmes fortes, intelligentes, pleines de ressources et de bon sens qui, quels que soient les obstacles qu’elles rencontraient, s’occupaient de leurs affaires sans faire d’histoires ni se plaindre, et offraient à leurs enfants et petits-enfants une base inébranlable d’amour.
En ce sens, elles représentaient toutes les deux une génération entière de travailleurs qui, malgré la guerre et la dépression, les discriminations et les opportunités limitées, ont contribué à construire ce pays. Nombre d’entre eux ont peiné chaque jour dans des emplois souvent trop modestes pour eux et se sont volontiers privés pour offrir à leurs enfants quelque chose de mieux. Mais ils savaient ce qui était vrai et ce qui comptait. Des choses comme l’honnêteté et l’intégrité, la gentillesse et le travail. Ils n’étaient pas impressionnés par les vantards ou les brutes, et ils ne perdaient pas de temps à faire une fixation sur ce qu’ils n’avaient pas. Au contraire, ils trouvaient du plaisir dans des choses simples – une partie de cartes avec des amis, un bon repas et des rires autour de la table de la cuisine, aider les autres et voir leurs enfants faire des choses et aller dans des endroits qu’ils n’auraient jamais imaginés pour eux-mêmes.
Que l’on soit démocrate, républicain ou entre les deux, nous avons tous eu des personnes comme celles-là dans notre vie. Des gens comme les parents de Kamala, qui ont traversé des océans parce qu’ils croyaient en la promesse de l’Amérique. Des gens comme les parents de Tim, qui lui ont appris l’importance du service. Des gens bons et travailleurs qui n’étaient ni célèbres ni puissants, mais qui ont réussi, d’innombrables façons, à laisser ce pays un peu meilleur qu’ils ne l’avaient trouvé.
Plus que toute politique ou tout programme, je crois que c’est ce à quoi nous aspirons : un retour à une Amérique où nous travaillons ensemble et où nous veillons les uns sur les autres. Une restauration de ce que Lincoln appelait, à la veille de la guerre civile, ‘nos liens d’affection’. Une Amérique qui fait appel à ce qu’il appelait ‘les meilleurs anges de notre nature’. Tel est l’enjeu de cette élection. Et je crois que c’est la raison pour laquelle, si nous faisons chacun notre part au cours des 77 prochains jours – si nous frappons aux portes, passons des coups de téléphone, parlons à nos amis et écoutons nos voisins –, si nous travaillons comme nous n’avons jamais travaillé auparavant, nous élirons Kamala Harris comme la prochaine présidente des États-Unis et Tim Walz comme le prochain vice-président des États-Unis. Nous élirons des dirigeants qui se battront pour l’Amérique pleine d’espoir et tournée vers l’avenir en laquelle nous croyons. Et ensemble, nous construirons nous aussi un pays plus sûr et plus juste, plus égalitaire et plus libre.
Mettons-nous donc au travail. Que Dieu vous bénisse et que Dieu bénisse les États-Unis d’Amérique. »