Un soir où je suis de garde aux urgences. Je vois une femme enceinte très maigre soutenue par deux hommes, entrer dans la salle où je faisais ma consultation sans qu’ils ne soient invités. Je retiens mon souffle et je convie mes hôtes à s’asseoir sur un banc installé devant moi. En ce moment précis, je suis occupée par une femme enceinte dans ma salle de consultation. Je présente mes excuses à cette dernière et je me suis tournée vers mes nouveaux convives. Devant moi, je vois une femme enceinte qui pouvait à peine se soutenir debout. Je suis restée très stupéfaite et je demande l’objet de leur visite. Un des hommes me tend un papier sur lequel est mentionné des examens faits à notre dame. Mais elle n’a jamais été à une consultation prénatale. Rappelons qu’elle a des difficultés à respirer. Dans ses mains, elle a des kaolins appelés « Calabars » qu’elle griotte allègrement. Je jette un coup d’œil rapidement sur le papier à m’y adresser par l’un des accompagnateurs. Je lis tout simplement un taux d’hémoglobine à 2 g/dl et la densité parasitaire s’élève à plus de 25000/mm3 de sang. Un de ses hommes ajoute qu’elle ne s’alimente pas depuis le début de sa grossesse. En ce moment, je demande qu’on mette la dame sur la table d’examen pour qu’on l’examine rapidement. Je l’ai conduite immédiatement dans la salle d’accouchement où se trouve mes supérieures hiérarchiques. J’ai posé un diagnostic d’anémie sévère associé à un paludisme grave dans un état d’anorexies aigue sur grossesse de six mois environ. L’examen physique montre un état généralement peu altéré, une tension basse à 7/5, une pulsation cardiaque très accélérée, une fréquence respiration comprise entre 25 et 30 cycles par minute, une présence de tous les signes du paludisme. Voilà une histoire qui nous a amené à réfléchir. Tous les symptômes précurseurs à un mal qui affecte souvent nos femmes enceintes et certaines couches très vénérables de notre société. Dans notre pays, la saison pluvieuse favorise surtout cette maladie à travers la prolifération des moustiques, vecteur de la malaria. C’est donc les femmes qui sont les plus exposées. Car les moustiques femelles appelés anophèles laissent des germes qui rendent leur immunité faible. Même certains ouvrages nous disent que ce mal attaque plus la femme enceinte souvent au troisième trimestre de leur grossesse. Le constat est pareil même dans les pays développés tels que la France et dans la plupart des pays africains et autres. Ledit mal s’appelle l’anémie.
Causes et symptômes
Nous entendons tous parler de l’anémie. Elle est une affection qui touche généralement certaines couches vulnérables de la société notamment les femmes et les enfants. L’anémie se caractérise donc par un taux anormal bas d’hémoglobine, une protéine présente dans les globules rouges qui assurent le transport de l’oxygène dans le corps vers les organes et les tissus qui constituent notre organisme. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’anémie est évitable et traitable. Nous pouvons avoir plusieurs types d’anémie qui sont liés à plusieurs causes. Par exemple l’insuffisance de production de globules rouge, le manque de fer lié à une alimentation trop faible en fer (régime végétarien mal équilibré), un déficit en vitamine B12, une carence en acide folique vitamine B9 lié aussi à une insuffisance de légumes verts. Il y a également d’autres causes : les anémies hémolytiques, les causes obstétriques (hématomes retro placentaires, rupture utérine, placenta préavisa), gynécologiques (fibrome, cancer), héréditaires telles que la drépanocytose et iatrogènes, l’hémorragie du post partum immédiate ou tardive, les règles abondantes (menstrue chez les femmes) et la maladie rénale chronique.
Il faut souligner que l’anémie s’observe généralement chez la femme enceinte et les enfants. On reconnait les manifestations par certains symptômes comme la fatigue, les vertiges ou les sensations d’étourdissement, mains et pieds froids, les maux de tête, l’essoufflement surtout à l’effort. Son retentissement se remarque par des muqueuses pales dans la bouche, le nez et sur la peau y compris sous les ongles, les paupières, la respiration et les fréquences respiratoires cardiaques rapides et les ecchymoses se forment plus facilement. Voilà les signes qui peuvent retenir à la première intention notre attention. Qu’allons-nous faire immédiatement ?
Solutions et traitement
La solution qui est préconisée c’est qu’il faut amener rapidement la patiente à l’hôpital pour une meilleure prise en charge, donner des aliments et vitamines riches en fer et traiter la cause qui a induit le mal.
Le traitement de l’anémie par carence en fer repose donc d’abord sur un apport de fer par la prise de comprimé (ou sirop pour les enfants) prescrit par un agent de santé assermenté. Nous devons traiter les carences en fer ou en vitamines B12 en important la vitamine pour le combattre, manger des aliments riches en fer comme la viande rouge, le foie, les crustacés et consommer les aliments riches en iodes qui sont très bénéfiques pour la santé et le développement du fœtus pendant la grossesse. On peut citer comme aliments riches en fer : carottes, patates douces, citrouilles épinards, légumes verts cuits, tomates, poivres et poivrons (riche en vitamine et potassium), légumes verts (moringa, chou) et poissons comme le saumon et la sole contiennent des oméga 3 du magnésium et de la vitamine. Ces derniers diminuent le risque des maladies cardiovasculaires. Les femmes enceintes doivent prendre beaucoup de nourritures riches en fer. Il faut empêcher toutes les femmes enceintes à ne plus prendre du kaolin qui ne contient aucun élément nutritif. C’est pourquoi nous devons consommer chaque jour des aliments riches en fer. Car l’anémie mal traitée ou non traitée peut conduire à la mort.
Eve Affanou
Sage-femme diplômée d’Etat/Echographiste
Déléguée du personnel du CHU-MEL