Au Niger, les magistrats tiennent au respect du principe de séparation des pouvoirs, cher à la démocratie. Pour manifester leur colère contre une décision «illégale» rendue par la hiérarchie militaire nigérienne, le Syndicat Autonome des Magistrats du Niger (SAMAN) a décidé d’observer une période de grève de 72 heures à compter du 1er juillet 2023.
Durant trois jours, soit du 1er au 3 juillet 2024, les tribunaux nigériens seront au point morts. Ainsi en ont décidé les magistrats du pays du général Tchiani. C’est de cette manière qu’ils entendent manifester leur colère contre «une décision illégale », prise à l’encontre de l’un des leurs par la hiérarchie militaire nigérienne.
De façon précise, les magistrats veulent protester contre la « violation des principes et valeurs susvisés et exiger du gouvernement l’arrêt des immixtions intempestives du pouvoir exécutif dans les attributions du pouvoir judiciaire ». En effet, cette décision de grève intervient alors que la hiérarchie militaire a ordonné la levée de la «mesure de garde à vue prise contre deux policiers présumés auteurs des violences et voies de faits exercées contre un magistrat en service au tribunal de première instance de Tillabéry le 10 juin 2023 ».
Pour le SAMAN, ces agissements « portent gravement atteinte aux principes de la séparation des pouvoirs, de l’indépendance du pouvoir judiciaire, consacrés par les instruments juridiques internationaux ratifiés» par le Niger.
Pour ce faire, les magistrats ont décrété une grève «sans service minimum». Toutefois, le SAMAN se dit ouvert à un dialogue avec les autorités concernées.
Ignace TOSSOU