Le jeudi 20 juin dernier, le Niger a retiré le permis d’exploitation de la mine d’uranium d’Imouraren à l’entreprise française Orano. Cette décision intervenue dans un contexte de crise entre Paris et Niamey , a surpris le groupe français qui a pourtant fait des efforts pour respecter les décisions des autorités nigériennes.
Les travaux d’exploitation de la mine d’Imouraren au Niger sont suspendus. Les autorités nigériennes à ont mis fin au contrat les liant à Orano par rapport à ce site d’uranium qui est l’un des plus grands du monde. En effet, depuis mars dernier, l’État du Niger a fait connaître sa volonté à Orano de démarrer l’exploitation des gisements d’Imouraren le plus rapidement possible. Ainsi, en tenant compte du contexte plus favorable, et en réponse à la sollicitation des autorités nigériennes, Orano a soumis à l’Etat du Niger une proposition technique concrète permettant cette mise en valeur le plus rapidement possible. Cette proposition est d’exploiter un des gisements d’Imouraren, peu profond avec découverture entamée. C’est à cet effet que les infrastructures ont été recouvertes pour accueillir les équipes de construction afin de réaliser ce projet le plus rapidement possible. Mais force est de constater que le ministère a rejeté cette proposition en faisant suspendre les travaux.
Pour rappel, près d’un milliard d’euros a été déjà investi dans ce projet minier à Imouraren depuis sa reprise au début des années 2000. Dans les 10 dernières années, plus de 300 millions d’euros de cette somme ont été investis dans le but de trouver le moyen d’exploiter de façon technico-économiquement faisable et environnementalement viable ce gisement. C’est ainsi que des travaux de terrain et des études ont été lancés ces dernières années pour évaluer tout d’abord la faisabilité d’une exploitation du gisement avec la technique ISR (insitu recovery) qui représente plusieurs avantages environnementaux et économiques notamment pour l’exploitation des gisements à faible teneur.
Toutefois, il faut souligner que malgré la suspension, Orano est toujours présent au Niger. Au delà du site d’ Imouraren, l’entreprise française maintient ses activités sur le site de Somaïr malgré la fermeture du couloir d’approvisionnement avec le Benin et le manque des intrants nécessaires à la production usine qui en découle. Et d’autant puisque Somaïr se révèle aujourd’hui comme la seule mine en production au Niger, Orano décide de réaliser les travaux de réaménagement du site de Cominak. Ses travaux de comblement des travaux miniers souterrain et de démolition des installations sont terminés. Les travaux de reprofilage de la verse avancent selon le programme prévu et devraient durer 3 ans. Notons que ce groupe a également des projets pour lesquels l’exploration a déjà été faite en Mongolie, en Ouzbékistan et au Canada. Il est également présent au Canada et en Asie pour ses travaux d’exploitation. Ce qui prouve qu’au delà du Niger, Orano s’en sort bien ailleurs.
Gildas AHOGNI