Les hommes politiques ne manquent jamais de trouver une justification face aux situations que traversent les populations. En ce qui concerne la cherté des céréales notamment du maïs, le professeur Joseph Djogbénou n’a pas manqué récemment de trouver une justification en accusant les poulets pendant la tournée de réédition de compte. Suite à celà, l’artiste chanteur Togbê yéton, à travers un freestyle publié le mardi 18 juin 2024 sur la chaîne YouTube de Meko Prod Africa, se demande si les poulets doivent disparaître du Bénin.
« Pourquoi le maïs est cher ? Koklowè ». C’est le récent freestyle de l’artiste Togbè Yéton qui fait sensation au Bénin. Intitulée « Gbadé Va Hi » (Le maïs est cher), le nouveau freestyle est sorti deux semaines après que le Professeur Joseph Djogbenou se soit prononcé sur le même sujet. Dans ce nouveau freestyle de 03 minutes 13 secondes, l’artiste chanteur Togbè Yéton a critiqué la flambée du prix du maïs sur le marché. « Pourquoi est-ce que le maïs est cher ? À cause des poulets ! » Voilà une partie du refrain scandé à plusieurs reprises par Togbè Yéton dans cette nouvelle sortie musicale intitulée « Gbadé Va Hi ».
En effet, l’introduction de ce morceau est un extrait de l’explication de la hausse du prix du maïs donnée par le président du parti de la mouvance présidentielle UPR, Joseph Djogbenou au cours de la tournée gouvernementale de reddition des comptes. Pendant cette tournée, il a ouvertement attribué la cherté du maïs à l’élevage avicole considérant le fait que la volaille s’en nourrit principalement. Reprenant les mots du président de la cour constitutionnelle dans sa chanson, le rappeur béninois ne s’en est pas contenté. Partant de cet aspect évoqué par le professeur Djogbenou, il exprime son ras-le-bol en proposant une solution qui sonne ironique. « Que tous les poulets passent à la casserole pour que les Hommes puissent avoir de quoi manger », a-t-il déclaré dans la chanson. Plus loin, il va manifester son mécontentement face à la cherté du maïs et estime que bon nombre de béninois n’arrivent plus à trouver les trois repas journaliers. « C’est honteux que le maïs que nous produisons dans notre pays devienne du diamant. Pour manger de nos jours au Bénin, il faut avoir le bras long », s’indigne-t-il.
Loin de l’hilarité que peut provoquer ce freestyle, l’artiste chanteur Togbè Yéton se fait ainsi le porte-parole des concitoyens qui sont tenaillés par la faim, en détresse et souffrant de l’inflation alimentaire. Toutefois, il n’a pas manqué d’exhorter le gouvernement pour qu’il puisse trouver une solution efficace afin de soulager les béninois et les arracher des griffes de la faim.
Gildas AHOGNI