Le panafricaniste Kèmi Séba s’est exprimé récemment sur une pratique, devenue récurrente au Bénin et qui consiste aux autorités pénitentiaires d’empêcher les prisonniers politiques de recevoir des visites. Pour avoir lui-même été soumis à ce «dictat», le président de l’ONG Urgence Panafricaniste a critiqué subtilement le régime en place et fait une promesse à l’opposante Reckya Madougou.
Il est connu pour ses critiques acerbes à l’endroit du gouvernement du président Patrice Talon. Dernièrement, il s’est encore illustré par cette casquette. C’était il n’y a pas encore longtemps, après avoir été empêché de visite à l’opposante Reckya Madougou, condamnée à 20 ans de réclusion criminelle pour des actes de terrorisme présumé. C’est à bâtons rompus que l’homme s’est exprimé en ces termes : «J’étais venu, à la demande de notre chère et courageuse sœur Reckya, rendre visite à cette dernière. Les gardiens de prison ont paniqué en me voyant. Ils m’ont demandé d’attendre à la porte d’entrée de Missérété le temps qu’ils vérifient auprès de leurs supérieurs si oui ou non ils avaient l’autorisation de me laisser entrer afin de la rencontrer. La réponse de leurs patrons fut expéditive. Interdiction de me laisser la voir». Du point de vue du panafricaniste, il s’agit là d’un acte de panique. «Les voir paniquer m’a amusé, car cela est le signe d’un régime qui, bien que se croyant debout, est en train de s’effondrer. Reckya sera bientôt libre, comme chaque prisonnier politique de ce pays. C’est une promesse », a-t-il lâché pour finir.
En effet, comme Kèmi Séba, plusieurs autres personnalités ont été victimes de cette même situation. D’abord c’était un groupe du parti d’opposition Les démocrates, le 27 mars 2024. Les réactions suscitées par cette situation étaient encore vives jusqu’à ce que l’ancien président Nicéphore Soglo ne soit, lui aussi, refoulé deux fois de suite, alors qu’il rendait visite respectivement à l’ancienne garde des sceaux, Reckya Madougou et le constitutionnaliste Joël Aïvo.
Une situation qui met dangereusement en cause les droits de visite dans les centres pénitenciers du Bénin.
Ignace TOSSOU
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