L’opération de répression contre le non port de casque, enclenchée début mars sur toute l’étendue du territoire national par le gouvernement béninois avec à la manœuvre, son bras opérationnel, la police républicaine, inquiète les élus du peuple à l’Assemblée nationale. Dans le but de cerner les réelles motivations et contours de l’opération, ils ont adressé une série de 7 questions à l’exécutif qui, à travers son ministre de l’intérieur, y a répondu ce jeudi 16 mai 2024 au palais des gouverneurs de Porto-Novo.
Devant les élus du peuple ce jeudi 16 mai 2024, Alassane Seidou, ministre de l’intérieur et de la sécurité publique s’y est pris à bâton rompu. En effet, de l’explication du contexte de lancement de l’opération de contrôle du respect du code de la route en général et de port de casque de protection en particulier, à la présentation des statistiques en rapport avec les interpellations intervenus jusque-là, en passant par la fatidique stade des questions-réponses, il convient de retenir du discours du ministre que le gouvernement béninois ne reste pas insensible aux peines des populations.
En témoigne, la prise de l’arrêté 2024/125/Misp/Mef/Mcvt/Dc/Sgm/Sa/043Sgg24 du 26 avril 2024 fixant le montant de l’amende forfaitaire applicable à la contravention de défaut de port de casque en République du Bénin. À travers cet arrêté, rappelle le ministre de Talon, le montant de l’amende, auparavant fixé à 10 000 FCFA, a été revu à la baisse et ramené à 5000 F.
S’agissant des bavures policières enregistrées à Natitingou, Alassane Seidou fait constater qu’au lendemain de ces déconvenues, des «instructions ont été données à la hiérarchie policière pour un meilleur encadrement des personnes commis à cette mission». De sorte que «ces comportements non professionnels de certains fonctionnaires de police», ne se répètent plus à l’avenir.
Sommes toute, précise le ministre, «le gouvernement s’emploie à apporter des réponses appropriées aux préoccupations sécuritaires des populations à travers, entre autres, les actions de la police républicaine chargée d’assurer la protection des personnes et des biens». À cette fin, conclut-il, elle a besoin de la collaboration de la population.
À noter que la sortie du ministre de l’intérieur intervient dans un contexte de cherté de la vie où les béninois s’interrogent de jour en jour sur les réelles motivations de l’opération de répression contre le non port de casque. Laquelle, semble t-il, vient davantage envenimer leur quotidien déjà difficile.
Ignace TOSSOU