D’ici l’horizon 2026, les béninois et béninoises iront à nouveau aux urnes pour remplir leur devoir civique en choisissant un nouveau président. Mais déjà, beaucoup s’interrogent sur le bon déroulement de ce scrutin au regard du nouveau Code Electoral. Dans une dernière déclaration publiée dans les médias
« C’est dangereux ce qui se pointe à l’horizon en 2026 dans le cadre des élections présidentielles. Il est très important de faire une différence entre le procès verbal de déroulement du scrutin et le procès verbal de dépouillement du scrutin ». Telle est la mise en garde de Valentin Djènontin à travers l’une de ses analyses sur la loi n° 2024-13 du 15 mars 2024 modifiant et complétant la loi n° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin. À l’en croire, cette loi est assez dangereuse et se présente comme une loi d’exclusion. Il porte son regard notamment sur l’article 90 nouveau qui stipule qu’ « il est établi sur un bloc en papier carbone spécial comportant 5 feuillets autocopiant et numérotés de 1 à 5. Chaque feuillet numéroté a valeur d’originale. Ces feuillets servent à la reconstitution des résultats en cas de contestation de perte ou de destruction ». Ainsi, cet article fait du procès verbal de déroulement du scrutin la pièce maîtresse pour les élections présidentielles. « C’est avec le procès verbal de déroulement de scrutin que les gens pourraient aller devant la Cour Constitutionnelle ou la Cour Suprême en cas de recours avec l’originale alors qu’il n’y a que 5 copies », explique-t-il.
Plus loin, il va démontrer que l’article 92 du même code définit de façon claire et précise la répartition de ces feuillets. À l’en croire, il y a un plis scellé qui sera envoyé à la Cour Constitutionnelle ou la Cour Suprême, un plis scellé à la Commission Electorale Nationale Autonome(CENA), un plis scellé destiné aux compilation des résultats au Chef lieu de l’arrondissement, une copie du procès verbal et une copie de la feuille de dépouillement immédiatement remises aux représentants des candidats ou parties politiques en lisse et présent après la confection des plis et l’autre à afficher sur les lieux de vote. Ce qui veut dire qu’il n’y a qu’un seul procès verbal destiné au représentant des parties politiques ou candidats en lisse. Qui pourrait en bénéficier ? Il va loin en disant « si nous étions en situation des élections législatives ou communales où il y a une pluralité de candidats, à qui remet-on cette copie ? ». Pour lui, les autres qui n’auront pas droit à ce procès verbal n’auront aucune preuve de contestation devant les juridictions compétentes. « Ce code ne peut pas nous conduire aux élections », a-t-il fait savoir. Il n’a pas manqué d’exhorter la population béninoise à prêter main forte aux organisations et à l’église catholique qui ont commencé un travail merveilleux. Valentin Djenontin relève les pièges de l’article 90 sur le processus de dépouillement.
Gildas AHOGNI