Isaac AGBANOU. Ce nom peut paraître anodin chez certains. Pour ceux qui ne le connaissent pas, ce jeune est un diplômé de l’Université Nationale d’Agriculture de Kétou où il a brillamment obtenu sa licence en production végétale et semencière. Il s’est ainsi lancé dans le secteur agricole, plus particulièrement dans le domaine du maraîchage. Depuis 2017, il s’est installé sur le site de maraîchage de Sémé-Podji où il fait des prouesses. Isaac AGBANOU est un passionné du maraîchage, métier auquel son père l’a habitué depuis son enfance. << Je suivais depuis mon enfance dans ce métier. En plus, la production ne dure pas. Ce qui dure le plus, c’est trois mois et on commence par vendre. A Sémé-Podji, on a un grand site de maraîchage. Je n’ai pas trouvé assez de difficultés à m’insérer….>>, a-t-il déclaré.
Prouesses de l’homme
Conjugeant la passion au travail professionnel, Isaac AGBANOU a réalisé des prouesses énormes, malgré les difficultés qu’il rencontre dans son parcours. Aujourd’hui, il est responsable d’une coopérative dénommée « Agro Révolution » créée en 2021 et régulièrement enregistrée au journal officiel. Cette organisation dispose de 20 hectares de terre sur le site de maraîchage de la commune de Sémé-Podji. << En créant cette coopérative, notre objectif est de travailler en synergie pour une bonne organisation et échanger des idées pour le développement du maraîchage dans notre localité….>>, a fait savoir Isaac AGBANOU qui a un domaine de 6 hectares où il dispose de 15 employés permanents qu’il paie régulièrement sans oublier une dizaine de femmes qu’il emploie occasionnellement sur son site. Pour preuve, en pleine saison sèche actuellement, son équipe et lui sont en train de produire de la carotte sur 2,5 hectares. Pour y arriver, ils utilisent des moto-pompes et autres moyens connus du monde maraîcher.
Cela suffit-il pour faire de prouesses ?
En dehors du matériel de travail, il faut un personnel de qualité. En tant que technicien du secteur, il forme ses collaborateurs qu'il utilise à bon escient. << Je fais assez d'efforts pour la formation. Je recrute des jeunes et femmes que je forme à travers des séances de travail. Nous sommes en partenariat avec l'Université Nationale d'Agriculture de Kétou et d'autres lycées agricoles qui nous envoient des stagiaires pour des formations pratiques....>>, se réjouit le responsable de la coopérative "Agro-Révolution".
Les défis à relever pour professionnaliser le maraîchage
Isaac AGBANOU souligne que la formation des maraîchers est un grand défi à relever. << Le maraîchage est un secteur sensible. Nous travaillons avec des personnes peu qualifiées. Beaucoup ne maîtrisent pas l’utilisation des engrais chimiques, ignorant leurs conséquences sur la santé des consommateurs. L’Etat doit nous aider à former les producteurs…>>, a-t-il fait savoir.
L'insuffisance des terres est aussi une équation à résoudre, selon Isaac AGBANOU. << La terre me manque, parce que j'ai un grand projet pour le maraîchage. J'en veux jusqu'à 50 hectares au moins pour satisfaire le Bénin et la sous-région. Je veux des marchés de livraison à grande échelle...>>, souhaite le responsable de la coopérative" Agro-Révolution". La non maîtrise du marché et des itinéraires techniques de production reste également un défi à relever, selon le maraîcher professionnel.
Appel à l’État
Au vu de tout ce qui précède, Isaac AGBANOU invite le gouvernement à régler les problèmes évoqués, tout en veillant sur la bonne utilisation des aides qu’il apporte aux producteurs pour qu’elles atteignent régulièrement la base. << Le maraîchage nourrit son homme. J’y suis uniquement et j’arrive à satisfaire mes besoins vitaux. J’encourage les jeunes et femmes à suivre une formation en maraîchage et s’y lancer. l’État ne peut que nous encourager. Nous avons d’ailleurs confiance au gouvernement dans ce sens…>>, a-t-il conclu.
Jules Yaovi MAOUSSI