Redaction
Guère surpris – il avait toujours demandé de revoir la méthode et les stratégies – par la décision rendue hier par la Cour Constitutionnelle déclarant conforme à la constitution le Code Electoral révisé, l’ambassadeur Omar Arouna n’en manifeste pas moins une déception. Déception de voir l’opposition dont il est fait partie se faire avoir par une institution à la solde du pouvoir. Il affirme qu’il n’est pas possible pour l’opposition de combattre dans un système que leurs adversaires ne reconnaissent pas, système qui selon lui, n’existe d’ailleurs pas en dehors des intérêts de son chef. Il invite le parti de l’opposition à revoir sa stratégie.
Chers amis LD,
Depuis longtemps, je me retiens de faire des commentaires qui pourraient paraître à contre-courant.
J’essaie de suivre, d’accepter et même d’embrasser la logique qui est devenue celle de LD, bien malgré moi, et celle d’une opposition qui dans sa posture peu combative légitime les forfaits du dictateur.
La récente décision de la cour constitutionnelle, qui déclare conforme un code électoral dont la validité et l’existence même sont en question, nous (opposition) oblige à nous interroger sur notre démarche, notre approche et notre stratégie. Servent-elles réellement notre cause ?
Quelle est cette approche ?
Changer le système de l’intérieur et battre le président Talon par la participation de l’opposition (LD) à l’Assemblée nationale.
Mais avons-nous réussi ? Allons-nous y parvenir ? Peut-on réellement battre le système en étant dans le système ?
À mon avis, la réponse est non.
Cela n’était pas possible avant les législatives, malgré la minorité de blocage, lors du vote du code électoral, et ce n’est pas possible aujourd’hui avec la décision de la cour constitutionnelle.
Nous ne pourrons pas battre le système Talon et faire avancer la cause du peuple, la restauration de la démocratie et la libération des prisonniers de l’intérieur du système.
Le système actuel n’existe que dans l’imaginaire des LD et de l’opposition. Il n’a jamais existé pour le pouvoir de Patrice Talon. Pour lui, seule compte la réalisation de ses fins.
Si nous, en tant qu’opposition, ne comprenons pas et n’acceptons pas cette logique implacable, nous ne sortirons pas de l’impasse. Adhérer et opérer dans un système de valeurs que notre adversaire ne reconnaît que lorsqu’il lui est favorable est suicidaire.
Hier, le code électoral exclusif a été voté, aujourd’hui il est déclaré conforme à la constitution, et demain il sera promulgué. Les LD, malgré leur opposition, n’ont pas pu prévaloir, mais ils ont été des acteurs consentants à chaque étape du processus, validant ainsi le système.
Pourquoi donc l’opposition persiste-t-elle à vouloir opérer dans ce système qui ne sert qu’à valider les méfaits du dictateur ?
Chaque fois que nous utilisons le système pour combattre Talon, nous validons notre propre défaite.
Quand allons-nous tirer les leçons de nos échecs successifs face à cette bande de crapules ?
La loi n’existe pas pour eux ; leur seul objectif est d’atteindre leurs résultats en brisant toutes les règles.
Enfin, je m’interroge sur le jugement de certains leaders LD :
1-Pourquoi la “vraie version” du code électoral, censée être en lieu sûr, n’a-t-elle pas été utilisée aujourd’hui pour confondre nos adversaires ? (President groupe parlementaire LD lors de la conférence au champ d’oiseau)
2-Après la décision de la cour, comment peut-on envisager de recourir à une justice qui vient de bafouer nos droits, et comment peut-on croire en une victoire aux élections présidentielles de 2026 face à un adversaire qui a déjà volé toutes les élections précédentes sans vergogne ? (1er VP LD après le verdict de la CC)
Chers amis LD, il est temps de changer de stratégie et de regarder les choses en face. Vous avez besoin d’un nouveau congrès extraordinaire pour rebattre vos cartes et revoir vos positions.
Ambassadeur Omar Arouna
