Dans un message publié sur sa page facebook, l’ancien ministre et ancien député Valentin Agossou Djènontin a décortiqué les nouveaux articles introduits dans le Code électoral dans la nuit du 5 au 6 mars 2024. Expliquant les motivations des choix des dates, il affirme que les dates proposées répondent à une logique: se donner le temps de mettre sur pied une Assemblée Nationale monocolore pour revenir au projet de pouvoir à vie.. Lire son message
« La révision constitutionnelle manquée du 1er mars 2024 reviendra et la refonte totale du système annoncée sera opérée » a révélé l’ancien député avant d’ajouter : « Passer outre le rétablissement de la constitution de 1990 et du code électoral de 2013, vous perdez votre temps à rêver d’élections libres, transparentes, inclusives sous Patrice TALON ». L’ancien ministre Valentin Djènontin Agossou a invité donc les responsables des partis politiques à changer de « cap et de paradigme ». Pour lui, « aucune élection électorale ne sera gagnée sous Patrice Talon » et que « le code voté le 05 mars 2024 est un champ entièrement miné ». « La seule et unique solution acceptable pour le moment, c’est le retour à la constitution de 1990 et le code électoral de 2013 » a-t-il laissé entendre. Mais il espère que la Cour constitutionnelle « va vider cette loi mythomane de son principe actif mortifère ».
Nouveau code électoral : l’expérimentation pratique de la ruse et de la rage.
Première Partie : Un projet de ruse.
« Ils forment contre ton peuple des projets pleins de ruse, et ils délibèrent contre ceux que tu protèges. » Psaumes 83 : 4
Chers amis
Vous êtes nombreux à me conseiller de me taire pour éviter d’être éliminé par le régime en raison des informations qui vous parviennent relativement à leurs plans criminels à mon encontre à cause de mes dénonciations qui les mettraient en difficulté.
Je vous suis très reconnaissant pour le prix que vous attachez à ma modeste personne.
Veuillez ne pas considérer mes nouvelles sorties comme une rébellion contre vos conseils. J’y suis contraint en raison de la situation particulièrement préoccupante que traverse notre peuple.
Que l’Éternel veille sur chacun de nous.
Béninois, Béninoises, chers compatriotes.
Le mardi 05 mars 2024, tard dans la nuit à 23 heures 57 minutes, les députés de la 9ème législature ont adopté la loi N°2024-13 portant modification et complétant la loi N°2019-42 portant code électoral en République du Bénin.
Ladite loi n’est rien d’autre que la proposition de loi AKE Natondé amendée et métamorphosée séance tenante en plénière par suite de 30 minutes de suspension par le député Augustin AHOUANVOEBLA.
Chacun a bien joué sa partition conformément à la feuille de route à eux délivrée la veille par le Président Patrice TALON, Chef des deux partis de la mouvance, pour donner corps au chef-d’œuvre indigeste, médiocre et pyromane.
A la proposition AKE, se substitue en réalité la loi AHOUANVOEBLA tous en mission commandée par le chef de l’exécutif béninois.
Revenons au texte de loi adopté en attendant la censure de la Cour Constitutionnelle qui, je l’espère va vider cette loi mythomane de son principe actif mortifère.
Souvenez-vous que dans ma récente lettre ouverte, je prévenais que la proposition de loi AKE « est un brasier qui va ravager le Bénin entier à l’horizon 2026 en raison du germe d’exclusion évidente qu’elle porte en elle »
Cette lettre ouverte a été consolidée par ma tribune intitulée « le plan B de Patrice TALON après l’échec de la révision de la Constitution ». Dans cette tribune, je mentionnais que le plan B est plus sournois et hyper dangereux et que nous devrions le combattre de toutes nos forces. Les propos du député AHOUANVOEBLA dans la nuit du 1er mars 2024 m’ont donné raison.
Sans surprise, le code a été voté par 79 voix pour ; 28 voix contre et 01 abstention.
Chers compatriotes,
En droit, la loi est impersonnelle et de portée générale. On ne peut adopter une loi en faisant de la fixation sur un parti politique, fut-il un parti d’opposition !
Coudre une camisole au parti Les Démocrates pour l’exclure astucieusement de la scène politique est une sottise car le parti LD a 28 députés (15%) présents dans 15 circonscriptions électorales (3/5ème des CE). Il suffit qu’un seul refuse de délivrer son parrainage au candidat retenu par le parti politique pour que celui-ci soit hors-jeu à la présidentielle de 2026.
Affirmer que parce que les trois partis politiques à l’Assemblée nationale (UP-R ; BR ; LD) remplissent les conditions exigées par le code électoral voté pour conclure que la loi est inclusive tel que l’a affirmé Monsieur Léandre HOUNGBEDJI, Porte-Parole du Gouvernement à l’ORTB est une méconnaissance totale des principes élémentaires du droit : non seulement la loi doit être impersonnelle et de portée générale ; mais également, elle doit disposer pour l’avenir.
Mieux, à la date d’aujourd’hui, n’y a -t- il pas d’autres partis politiques reconnus par le ministère de l’Intérieur non présents au parlement ou dans les conseils communaux ? Oui.
Il y en a même d’autres qui remplissent les conditions de la charte des partis politiques tels que le PCB et l’USL à qui le Gouvernement a délibérément choisi de ne pas délivrer le récépissé de reconnaissance pour les raisons qui lui sont propres.
Par ailleurs, quel est le parti politique qui a obtenu 20% du suffrage dans toutes les circonscriptions électorales lors des dernières législatives de 2023 ?
UP-R et BR ont-ils effectivement les 10% exigés dans les urnes avant de prétendre avoir des députés aujourd’hui au parlement ? Arrêtez l’hypocrisie !
Le PRD malgré son assise incontestable dans Ouémé-Plateau et avec une forte victoire aux communales de 2020 n’a pu décrocher un seul conseiller à cause du taux de 10% sur le plan national. Les communes des deux départements sont administrées par des autorités illégitimes non désignées par la population.
Idem pour l’UDBN à Godomey.
Les règles de la décentralisation sont sacrifiées par l’envie d’hégémonie dans des lois drones insensées.
C’est le moment de féliciter tous les citoyens épris de paix pour leurs différentes contributions à ramener en vain à la raison le président Patrice TALON et ses députés.
Ma reconnaissance va particulièrement aux leaders religieux du Bénin qui ont publié une déclaration lue par l’archevêque de Cotonou ; à la Plateforme Electorale des OSC coordonnée par WANEP BENIN dont le message intitulé « Appel à l’action » a été lu par Madame Fatoumatou BATOKO ZOSSOU, à l’Imam de Calavi Agori, EL Hadj MOUTAWAKILOU pour ses prêches d’éveil civique ; sans oublier certains chefs de partis politiques, les juristes, journalistes, et faiseurs d’opinion qui n’ont pas manqué comme en 2018, 2019, 2021 de sensibiliser la classe politique et les citoyens.
Je salue particulièrement le titre très évocateur de la Plateforme Electorale des OSC « APPEL A L’ACTION ».
C’est véritablement à l’action que nous devons convier tous les citoyens épris de paix et soucieux de la promotion et de la sauvegarde des acquis démocratiques sous l’égide de vrais leaders éclairés, engagés pour la paix du Bénin et non pour des intérêts égoïstes de postes électifs ou d’avantages financiers pour leurs rôles de courtiers occultes aux côtés du régime.
Oui des actions comme celles des années 88-89 qui ont contraint Feu Président Mathieu KEREKOU à écouter son peuple.
C’est le moment d’éprouver les politiciens de l’opposition et/ou de la mouvance qui se réclament du peuple.
J’ai lu beaucoup de commentaires et quelques essais de recours à la Cour Constitutionnelle ; mais la situation est plus complexe que beaucoup de responsables politiques et juristes ne le pensent.
Il y a tellement de points à aborder dans cette salade du code électoral adopté le 05 mars 2024 que j’ai choisi d’aller point par point et épisode par épisode pour la compréhension des citoyens et pour éviter de longue vidéo comme d’habitude.
Episode 1 : trois points.
Je voudrais me pencher dans ce premier épisode entre autres sur 3 gros pièges du code.
– L’article 40 nouveau.
– L’article 132 nouveau, 5ème tiret.
– L’article 135 nouveau, 2ème alinéa.
Point 1- Article 40 nouveau.
Conformément aux dispositions de l’article 40 nouveau du code voté le 5 mars 2024, « La déclaration de candidature est présentée :
– Soixante (60) jours avant la date du scrutin, pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale ;
– Soixante-cinq (65) jours avant la date du scrutin, pour l’élection des conseillers communaux ;
– Cent quatre-vingts (180) jours avant la date du premier tour, pour l’élection du duo président de la République et vice-président de la République.
Commentaire
Qu’est-ce qui se cache derrière ces délais de dépôt de dossier de candidature ainsi fixés ?
Chers camarades.
Pour mieux comprendre ce qui se cache derrière les nombres de jours tels que fixés dans le nouveau code voté, il aurait fallu remonter au code de 2019 pour se remémorer les dates du déroulement des scrutins des législatives et communales qui sont programmés pour se tenir le 11 janvier 2026 et la présidentielle le 12 avril 2026.
Dans le nouveau code voté, il est prescrit que les dossiers de candidature aux législatives sont déposés 60 jours avant la date du scrutin ; autrement dit, le dépôt de candidature pour les élections législatives aura lieu au plus tard le 12 novembre 2025.
L’installation des nouveaux députés élus en 2026 aura lieu le 8 février 2026.
Dans le nouveau code voté, la date limite de dépôt des dossiers de candidature aux élections communales est fixée à 65 jours avant la date du scrutin ; autrement dit pour les élections communales de 2026 qui auront lieu le 11 janvier 2026, la date limite du dépôt des dossiers sera le 7 novembre 2025.
L’installation des conseillers et maires nouvellement élus en 2026 se fera du 1er au 15 février 2026. Donc, le dernier délai d’installation des maires et conseillers communaux est fixé au 15 février 2026.
Dans le nouveau code voté, le délai du dépôt des dossiers de candidature à l’élection présidentielle est fixé à 180 jours soit 6 mois contrairement aux 50 jours + 15 jours soit 65 jours dans le code électoral de 2019.
La question à se poser : pourquoi un si long écart entre la date du dépôt des dossiers à l’élection présidentielle et la date de tenue du scrutin ? C’est de la ruse enragée.
Pour les candidats à l’élection présidentielle de 2026, le dernier délai du dépôt des dossiers de candidature sera le 14 octobre 2025 pour une élection dont le 1er tour est fixé au dimanche 12 avril 2026.
Le nouveau président élu sera installé le 24 mai 2026.
J’ai fait ces rappels de dates pour vous permettre de mieux comprendre la supercherie de Patrice TALON qui manipule ses propres partisans à leur insu. Eux-mêmes sont loin de comprendre ce qui se trame derrière ces manigances contre leurs propres intérêts.
Chers politiciens (mouvance et opposition), vous n’êtes pas encore sortis de l’ornière.
Ce chiffon de code doit être déchiré et jeté à la poubelle.
Passer outre le rétablissement de la constitution de 1990 et du code électoral de 2013, vous perdez votre temps à rêver d’élections libres, transparentes, inclusives sous Patrice TALON.
A présent, je vous explique la supercherie et les gros pièges cachés derrière les délais de dépôt de dossiers de candidature.
Les candidats à l’élection présidentielle dont l’élection n’aura lieu que le 12 avril 2026 sont contraints de déposer leurs dossiers de candidature au plus tard le 14 octobre 2025 soit 180 jours avant le 1er tour du scrutin ; alors que les députés et les conseillers dont les élections auront lieu le 11 janvier 2026 sont appelés à déposer leurs dossiers de candidature à une échéance plus lointaine, c’est-à- dire le 7 novembre 2025 pour les conseillers communaux (65 jours avant le scrutin) ; et le 12 novembre 2025 pour les députés (60 jours avant le scrutin).
Conclusion
Les candidats aux élections législatives et communales dont l’élection est fixée au dimanche 11 janvier 2026 vont déposer leurs dossiers de candidature les 12 et 07 novembre 2025 après les candidats à l’élection présidentielle (14 octobre 2025) dont la date du scrutin est fixée au dimanche 12 avril 2026.
En d’autres termes, Les candidats à la présidentielle de 2026 ont l’obligation de déposer leurs dossiers de candidature 180 jours avant le 1er tour du scrutin ; c’est-à-dire qu’ils doivent déposer leurs dossiers au plus tard le 14 octobre 2025 ; donc avant le dépôt des dossiers par les candidats aux élections législatives et communales dont la date limite de dépôt est fixée au 12 puis 07 novembre 2025.
L’articulation des délais de dépôt de candidature est l’opérationnalisation des menaces du député Augustin AHOUANVOEBLA qui a assuré à deux ans du scrutin du contrôle de 80% de députés et de conseillers communaux par son parti politique UP-R dans la haute sphère de la ruse et de la rage.
Je vais y revenir avec plus de détail dans une vidéo pour vous montrer le protocole : vol, bourrage d’urnes et manipulation des chiffres à la CENA.
N’oubliez pas que ce sont les députés élus de 2023 et les conseillers nommés de 2020 qui vont parrainer les candidats à l’élection présidentielle de 2026.
La plupart ou tous voudraient être reconduits sur les listes des élections groupées de 2026.
Patrice TALON veut manipuler leur avenir politique en jouant sur deux cas de figure :
– 1er cas- L’imbroglio créé dans le code électoral voté le 05 mars 2015 reste inchangé.
Il va contrôler en plus des institutions en charge des élections, toutes les listes des candidats aux élections générales de 2026 : législatives et communales ; donc, par conséquent tous les parrainages et donc le contrôle de tous les candidats à la présidentielle.
Il aura ainsi la main mise sur les prochains candidats aux différentes élections comme je l’avais annoncé dans ma lettre ouverte à propos de la proposition de loi AKE. C’est lui TALON qui doit contrôler toutes les candidatures aux communales et législatives.
Il sera le seul maître à décider de qui sera candidat, conseiller, maire, député, parrain ou président de la République en 2026. !
– 2ème cas- La loi votée le 05 mars 2024 est cassée par la Cour Constitutionnelle dans certaines de ses dispositions liées au parrainage.
Au cas où le parrainage échapperait au contrôle de Patrice TALON et serait pleinement sous la responsabilité de chaque Député et Maire puisqu’il y a jurisprudence en la matière par deux fois sous le président Joseph DJOGBENOU : le parrainage est un acte individuel, beaucoup de députés du camp présidentiel vont se rebeller contre le Chef de l’Etat en accordant leur parrainage à des candidats autres que ceux imposés par lui.
Ceux-là doivent être nettoyés de toutes les listes de la mouvance comme de l’opposition par tous les moyens pour ne plus revenir à l’Assemblée nationale. Les barrages administratifs et fiscaux (quitus fiscal) seront à nouveau utilisés pour opérer le tri des hommes et femmes manipulables qui vont constituer le parlement monocolore de 2026 comme ce fut le cas en 2019.
Patrice TALON reprendra la main pour son projet d’instauration de sa dynastie à la tête du Bénin.
Talon a été pro actif en glissant ces dispositions de délais de dépôt de dossier qui passent inaperçus dans le code afin d’avoir plusieurs schémas à sa disposition pour la conservation du pouvoir personnel.
L’élection du nouveau président aura lieu le 12 avril 2026. Il sera installé le 24 mai 2026.
La fin normale du mandat de Patrice TALON interviendra à l’installation du nouveau président élu le 24 mai 2026.
Les nouveaux députés et maires élus et installés en février 2026 passeront au moins trois mois avec le Président TALON qui sera aux affaires jusqu’au 24 mai 2026.
Ces nouveaux élus étant tous présélectionnés par ses soins, il aura la pleine autorité sur eux. Ils lui seront plus assujettis que les députés de la 8ème législature qu’il a manipulés à sa guise pour mettre à sac le pays.
Ce sera la période du méga projet de Patrice TALON : la refonte totale du système annoncée en décembre 2023 par le président de l’Assemblée nationale, Louis VLAVONOU.
Une réunion des présidents d’institution, des nouveaux députés et maires nommés sera convoquée. Sous l’appellation de dialogue inter-institutionnel, ils vont s’ériger en « assemblée constituante » comme l’a révélé Monsieur Louis VLAVONOU le vendredi 22 décembre 2023 au cours de la rencontre des Présidents d’institutions avec le ministre de la Justice et quelques députés de la mouvance présidentielle.
Les nouveaux députés et maires ainsi que les présidents d’institution étant tous du bord de Patrice TALON, le consensus de la classe politique sera évoqué pour charmer l’opinion et les institutions partenaires comme on nous le chante avec le supposé dialogue politique de 2019 que le Ministre Sévérin QUENUM a eu le courage et la prétention de comparer au consensus de la Conférence Nationale. Heureusement que le professeur Feu Paulin HOUNTONDJI avait énergiquement rétorqué pour le cadrer.
La révision constitutionnelle manquée du 1er mars 2024 reviendra et la refonte totale du système annoncée sera opérée.
De nouvelles institutions naîtront, une nouvelle charte des partis politique consacrant un parti politique fort avec un machin qui jouera le rôle du parti d’opposition pour amuser la galerie vont être créés. Un nouveau code électoral sera voté.
La dynastie dont j’avais parlé en décembre 2020 commentant la révision constitutionnelle de 2019 qui a institué le poste cosmétique de vice-président verra le jour.
Fin avril 2026, ce nouveau chantier sera terminé.
Fin mai 2026, ‘’Une nouvelle République’’ sera proclamée. Tout sera reconsidéré pour l’enchaînement du nouveau mandat sans fin du clan.
Les sujets seront taillables et corvéables sans ménagement.
Chers camarades, la vraie lutte à mener, c’est ce que la plateforme électorale des OSC a recommandé. Levons-nous pour faire entendre raison à Patrice Talon.
Point 2- L’article 132 nouveau, 5ème tiret.
Article 132 nouveau : 5ème tiret « Nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République ou de vice-président de la République s’il a été élu deux (02) fois président de la République et a exercé comme tel deux mandats »
Heureusement que la révision constitutionnelle a échoué, sinon ce bout de phrase « et a exercé tel deux mandats » introduit dans le code de 2019 et reconduit dans celui de 2024 aura eu tout son sens et son application parfaite quand Patrice TALON va demander à être candidat en 2026 puisqu’il aurait gentiment abandonné l’exercice de ses charges pendant trois mois en raison de l’inversion de l’ordre des élections. Comprenez-vous bien ce refrain de légalité et de légitimité prôné lors de la conférence de presse avec les journalistes et qui a servi de socle à la proposition de loi de révision du député SEÏBOU ?
Quand est-ce qu’on pourrait tranquillement dormir aux côtés du Président Patrice TALON et être sûr de se réveiller en pleine forme ?
Celui qui a exercé illégalement 45 jours après son premier mandat, se porte subitement volontaire pour laisser trois mois ou plus de son second mandat. Quelle générosité ? Quelle gentillesse ?
Et des griots ont repris en chœur la chanson. Le Président est très généreux. Il a même accepté écourter son mandat de quelques mois pour l’encrage du système partisan ! Sourire.
Point 3- L’article 135 nouveau, 2ème alinéa.
« … Outre les pièces mentionnées à l’article 41 du présent code et aux fins de l’étude des dossiers de candidature, la Commission Electorale Nationale Autonome se fait délivrer par les autorités compétentes, le bulletin N°2 du casier judiciaire des candidats. »
L’article 41 n’est pas dans cette loi modificative et complétive. Il faut être curieux pour aller le chercher dans le code électoral de 2019.
L’article 41 donne la liste des pièces qui accompagnent la déclaration de candidature.
Dans l’énumération, il est mentionné entre autres le bulletin N°3 du casier judiciaire datant de moins de trois (03) mois que le candidat joint à sa déclaration.
Dans une loi complétive éparse, on ajoute subrepticement à l’article 135 le bulletin N°2 du casier judiciaire des candidats, qui cette fois-ci sera demandé par la CENA.
Pourquoi cette nouvelle pièce et pourquoi c’est à la CENA de la demander ?
J’ai poussé plus loin ma curiosité en allant vérifier ce qui était exigé dans le code électoral consensuel retenu par la classe politique, celui de 2013. Il s’agit uniquement du bulletin N°3 (Article 45).
A l’analyse, cette nouvelle pièce n’a qu’une seule visée : l’exclusion comme le quitus fiscal dont la délivrance incombe au DG Impôts qui va d’abord recevoir des instructions des hautes autorités avant de savoir à qui donner ou non le document.
Dans le cas d’espèce, il y a un double filtre : celui du tribunal (ministère de la Justice), puis celui de la CENA composée uniquement des membres de la mouvance présidentielle sans un seul membre de l’opposition.
La réponse est vite trouvée quand un candidat sera recalé : la CENA n’a pas reçu le bulletin N°2 du casier judiciaire. Du coup, le dossier est incomplet et donc inéligible.
En toute honnêteté, est-ce qu’on peut faire la politique avec un tel cynisme ?
La politique n’est pas pour les mafieux mais pour des personnes crédibles en quête constante d’éthique.
Élections sous Patrice TALON dans les conditions actuelles avec des textes traficotés qui seront appliqués par la CENA et les institutions aux ordres, vous êtes loin de sortir du bourbier.
Aucune élection ne sera gagnée avec Patrice Talon parce qu’il ne sait pas participer à une compétition.
Responsables de partis politiques, changez de cap et de paradigme.
Engagez-vous dans la vraie lutte à la hauteur de l’affront que Patrice TALON et ses ouvriers font au peuple souverain.
Je réalise par ailleurs que le peuple lui-même ne se met pas encore à la hauteur du défi que lui lance Patrice Talon, faute peut-être de leaders déterminés.
Aux côtés des patriotes, doivent s’engager les partis politiques, les représentants de la société civile, les responsables syndicaux, les commerçants, les artisans, les agriculteurs, les étudiants, les élèves, les vendeuses et vendeurs pour une véritable lutte de reconquête des libertés publiques.
Patrice TALON a, par des lois drones, boucher tous les canaux d’expression démocratique.
Certains l’avaient dit avant moi : cessons de nous leurrer avec des questions électorales.
Aucune élection électorale ne sera gagnée sous Patrice TALON.
Le code voté le 05 mars 2024 est un champ entièrement miné.
La seule et unique solution acceptable pour le moment, c’est le retour à la constitution de 1990 et le code électoral de 2013.
Nous aurons le temps, après les assises nationales d’élaborer une nouvelle constitution avec les textes subséquents.
Au peuple souverain de prendre les moyens appropriés pour s’affranchir.
« Un chef qui fait trembler est comme une grosse pierre qui barre une piste. Les voyageurs l’évitent, la contournent, puis un jour ils s’aperçoivent que le chemin serait moins long s’il n’y avait pas la pierre, alors ils viennent en grand nombre et la déplacent.
La force ne crée pas un chef mais un adversaire à abattre. »
Seydou Badian dans Sous l’orage.
Valentin DJENONTIN-AGOSSOU