La fête identitaire Wémèxwé se tiendra-t-elle, cette année 2024 ? C’est la grande question que beaucoup de Béninois, en général, et de Wémènous, en particulier, se posent actuellement. Jusqu’ici, il n’y a aucun annonciateur de la tenue de cet événement annuel qui a toujours lieu en début du mois de janvier.
Qu’est-ce qui est à la base de cette situation ? Le 07 janvier dernier, à Adjohoun, lors du 17ème anniversaire de l’intronisation du roi Signon, le coordonnateur général de ladite fête, Antoine Bonou, a indiqué que le mauvais état de la voie menant sur le site choisi pour la manifestation serait à la base du retard. Il a même invité les uns et les autres au calme. En tout cas, il les a rassurés. A-t-il convaincu ?
A ce niveau, il y a des inquiétudes. Une descente sur le terrain a montré que la voie est bel et bien praticable, malgré quelques imperfections. Véhicules et motos y traversent sans grandes difficultés. Visiblement, l’état de la voie conduisant sur le site de la fête Wémèxwé devant se tenir dans les Aguégués, cette année, est loin d’être la principale raison du retard qui se prolonge. De là, il n’est pas exagéré d’affirmer que les raisons profondes de cet état de choses seraient ailleurs. Selon les informations, les préparatifs sont encore au point mort. Même, la commande du tissu est incertaine.
Créée en 2009, la fête identitaire Wémèxwé n’est pas restée sans crise. Elle fait souvent l’objet de plusieurs dissensions qui font naître des clans diamétralement opposés au point de faire intervenir la justice. En 2015, il y a eu la confection de deux tissus parallèles. Le calme est revenu suite aux méditations des sages. Les vieux démons sont-ils de retour ? On est tenté de répondre à cette interrogation par l’affirmative.
En tout état de cause, cette édition est dans l’impasse. S’il advenait que la fête identitaire Wémèxwé de 2024 ne se tenait pas, cela montrerait que l’union des descendants de Togbohonsou autour d’un idéal commun est une pure chimère. Ils ont face d’eux des fêtes identitaires telles que : la Gani, Nonvitcha qui ont déjà des décennies d’existence. Antoine Bossou et son équipe ont le défi de la pérennisation des acquis de Wémèxwé à relever. On attend de voir.
Jules Yaovi MAOUSSI