L’Institut des artisans de justice et de paix (IAJP) en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer et l’Université d’Abomey-Calavi ( Uac) a organisé le mercredi 04 octobre 2023 au Chant d’Oiseau de Cotonou un atelier de réflexion et de formation qui a pour thème « Citoyenneté et devoirs patriotiques : Les jeunes s’engagent dans la cité » à l’ intention des jeunes venus des universités publiques du Bénin et des jeunes appartenant à diverses organisations. Dans son mot de bienvenue, le Directeur de l’IAJP, le Père Eric Aguénounon a déclaré qu’ «il est de notoriété que la jeunesse constitue le fer de lance de tout développement qui se veut durable et la force motrice de toute démocratie qui entend être viable ». « Une telle affirmation largement présente dans les esprits s’avère doublement vérifier en Afrique. Et pour cause, elles sont nombreuses. Les études menées sur le dividende démographique relèvent que plus de 60% de la population de l’Afrique est âgée de moins de 25 ans . La portée d’action de cette jeunesse est prodigieuse lorsque entrant en résonance avec la fibre patriotique qui est la sienne, elle décide de s’engager au prix de sa vie pour que bougent les choses au sommet de l’Etat et que vive la nation » a-t-il précisé.
Le Directeur de l’ IAJP a laissé entendre que « la citoyenneté des jeunes ne sauraient se limiter à des engagements patriotiques de circonstance, à des mobilisations pour la patrie circonscrite à des événements particuliers et souvent gérer sous le mode de la contingence et de l’urgence ». Mais pour lui, « la conscience citoyenne des jeunes doit déborder l’arène politique et s’étendre à une culture du travail bien fait, du travail créatif, du travail collectif afin d’être vectrice du développement de chaque et par ricochet de tout le pays grâce à la recherche scientifique appliquée concrétisée ». Quant au représentant de la Fondation Konrad Adenauer, Théodore Golli, il trouve que cette formation des jeunes basée sur le thème «Citoyenneté et devoirs patriotiques: les jeunes s’engagent dans la cité» est opportune et d’une importance capitale. Il n’a pas manqué de faire savoir que « « le Bénin est une nation qui est riche de sa jeunesse ». Une jeunesse dynamique dit-il « qui a besoin de tellement jouée son rôle dans l’éducation d’un Etat fort, prospère et démocratique » C’est pourquoi selon lui, il est primordial d’encadrer et de former cette jeunesse pour l’amener à jouer pleinement son rôle.
Monseigneur Aristide Gonsallo, Evêque de Porto-Novo et en charge de la Commission Justice et Paix au sein de la Conférence Episcopale du Bénin, il a convié les jeunes à une prise de conscience et à faire preuve de maîtrise de soi et de maturité pour être des porteurs d’espérance au service de la cité. Pour l’ancien recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, le professeur Maxime da Cruz, la question de l’engagement concerne la jeunesse et toute la société. Car selon lui, une société sans personnes engagées est une société sans boussole.
Les défis à relever
La communication intitulée: «l’Etat et la motivation de la jeunesse à un engagement citoyen» a été animée par le professeur Dodji Amouzouvi. Dans ses propos, il a affirmé que « si je ne suis pas bon, je ne peux pas communiquer la bonté aux autres ». Le Père Hermann Agboffo, directeur adjoint de l’ IAJP, a souligné qu’ «une formation citoyenne implique nécessairement une auto-détermination de soi et de toute la nation béninoise ». C’est pour quoi selon lui, «il faut obligatoirement que chaque instance éducative en l’occurrence la famille et l’école reprennent à nouveauxfrais son rôle dans la définition du modèle de citoyen capable d’avoir une conscience citoyenne et patriotique de la trilogie devoir-droit-développement ». Le directeur adjoint de l’IAJP a précisé qu’il y a tant de défis à relever.
Pour lui, le plus urgent est celui du patriotisme auquel notre hymne national nous convie. « Le patriotisme sera la base, le fondement de nouvelles perspectives de notre éducation et de tout le système éducatif où le citoyen béninois dès le bas sera encouragé à développer son sentiment d’amour , de courage et de fierté envers la patrie » a –t-il signifié .Aussi , a-t-il informé qu’ un second défi du patriotisme et des devoirs patriotiques et civiques, est selon le Père Hermann Agboffo, « la capacité de faire confiance à la jeunesse dans son engagement citoyen productif ». L’engagement citoyen qui pour ce dernier « est un élément démocratique très puissant parce que capable de rendre plus responsable et transparent nos gouvernants d’une part et dispose les acteurs participants à la mise en place des projets publics, d’avoir aussi confiance aux gouvernants politiques d’autre part ».
A ce carrefour de confiance mutuelle affirme-t-il, « la jeunesse éprise de la conscience citoyenne devient un levier fondamental du meilleur développement au service de la nation ». C’est pour cela que selon le Père Agboffo, « il suffit alors d’accompagner et de booster le travail entrepreneurial de la jeunesse citoyenne par un mécanisme adéquat qui promeut le talent de chaque individu ».
