« La justice doit être rendu au nom du peuple béninois et non pas au nom d’un régime.», déclare l’avocate
Ce lundi 16 Décembre 2024, le général Louis Philippe Houndégnon était devant la CRIET pour incitation à la rébellion et harcèlement par voie électronique. A peine démarrée dans la matinée, l’audience a été renvoyée suite à la demande d’annulation des procès-verbaux d’audition, formulée par la défense. Selon Me Habiba Touré, membre du collège d’avocats du général, les procédures requises en la matière n’ont pas été respectée. « C’est un dossier politique travesti en procédure judiciaire », affirme-t-elle après avoir rassuré les béninois sur la santé du général qui se porterait très bien. « On peut avoir des divergences politiques qu’on peut régler par des combats politiques mais pas en instrumentalisant la justice pour des fins politiques.», dénonce maître Habiba Touré.
Selon elle, le général Louis Philippe Houndégnon est aujourd’hui le symbole d’une grande lutte, d’un combat pour les libertés publiques qui sont bafouées dans les État africains, dont le Bénin. L’avocate dit que son client est poursuivi pour incitation à la rébellion et harcèlement par voie électronique, mais se demande ce qui se cache derrière ces accusations, car il ne suffit pas d’accuser mais il faut que les faits soient établis. On ne peut pas arrêter quelqu’un simplement pour vol sans être en mesure de dire ce qu’il a volé, a-t-elle illustré dénonçant un règlement de compte politique. Le problème n’est pas de poursuivre mais plutôt pourquoi on poursuit. Dans un État de droit tout le monde peut être poursuivi. L’important est que les faits soient clairement établis et que la justice ne soit pas instrumentalisée, fait savoir maître Touré. «La justice est rendue au nom du peuple béninois. Et ce qui est entrain de se faire, c’est au nom du peuple béninois. », martèle l’avocate qui précise que tout doit être mis en œuvre pour ne pas décevoir le peuple qui place sa confiance en cette justice. « La justice doit être rendue au nom du peuple béninois et non pas au nom d’un régime. Quand elle est rendue au nom d’un régime, elle se discrédite même aux yeux du peuple qu’elle est sensée représenter.», souligne-t-elle.
« J’ai ’trop de respect pour les magistrats africains, en l’espèce, béninois. J’ai trop de respect pour nos peuples africains, j’ai trop de respect pour le pouvoir judiciaire qui devrait être dans nos États, pour laisser faire sans le dénoncer », déclare la professionnelle du droit qui demande purement simplement la relaxe de son client qui est victime de l’arbitraire. Selon elle, l’objectif de la défense est de ramener le dossier sur le terrain judiciaire pour montrer sa vacuité. Et c’est en montrant sa vacuité qu’elle montrera que c’est un procès politique qui n’a rien avoir avec le droit. « Quand on fait des études de droit, ce n’est pas pour voir le droit être piétiné par le politique, rappelle l’avocate qui invite les avocats à dénoncer par tous les moyens légaux l’arbitraire qui s’est érigée en norme dans les pays africains. Pour elle c’est la seule issue pour que les peuples aient confiance en leur justice. Le Général Louis Philippe Houndégnon est le symbole de la violation des libertés publiques. C’est pour cela que la défense entend se battre pour l’annulation des procès verbaux, démontrer la vacuité du dossier et obtenir la relaxe du général. Il s’agir d’ailleurs de la relaxe des libertés publiques et non de la relaxe tout simplement du Général précise Maître Habiba Touré qui soutient qu’il faut que la justice béninoise sorte de l’arbitraire.
Au peuple béninois, l’avocate demande de ne pas laisser le politique faire de n’importe quoi en son nom puisque la justice est sensée être rendue en son nom. Il faut rappeler que le général Louis Philippe Houndégnon a été interpellé chez lui le 13 Novembre 2024.