Un nouvel ouvrage vient enrichir l’univers littéraire béninois. Il a pour nom « le pouvoir du déni, Chronique d’une démocrature assumée ». Il a été lancé le samedi 21 septembre 2024 au chant d’oiseau à Cotonou. Écrit par le Père Eric Aguénounon, philosophe politique et Écrivain Essayiste, il est préfacé par Francis Lalèyè. Publié aux Editions Les impliqués du groupe l’harmattan à Paris, l’ouvrage est le condensé de 12 réflexions écrites en temps réel au fil des évènements socio-politiques entre 2016 et 2021 encadrés par des propos introductifs et conclusifs, le tout en 129 pages accompagnées d’une bibliographie.
Dans la présentation de l’ouvrage, Expédit Ologou a déclaré que le Père Aguénounon est “un empêcheur de dormir en paix”. “Vous tachez à devenir comme l’un de vos illustres prédécesseurs qui avait l’esprit ferme, le style serré, court, vif, incisif et surtout parfois brutal de vérité. Vous tachez à devenir l’Abbé Alphonse Quenum” a-t-il laissé entendre. Le présentateur du présent ouvrage a, dans sa déclaration, ressorti une phrase qui résume l’essence des propos de l’Abbé et même de l’ouvrage. “J’écris sur le sujet de la précarité parce que, dans le Bénin d’aujourd’hui, un Bénin qui a toujours existé à mes yeux et qui par contre, vient d’exister pour certains, il est mis en avant les pierres et les hommes n’existent que pour chanter la beauté des pierres” a-t-il Signifié. Expédit Ologou n’a pas manqué de souligner que l’Écrivain a fait preuve de “courage ‘ et “d’audace”. “L” Abbé vous faites acte de courage. Vous faites acte d’audace. Le texte écrit dans le malheur des événements et dans l’inquiétude du temps qui vient, le texte vous rend justice dans l’encadrement de l’histoire” a -t-il martelé avant d’ajouter : “ Ces dernières années, on a l’impression que le citoyen ne compte pour rien. Ce régime des lois a relégué au dernier rang et lui a retiré dans le concret pratiquement toutes les libertés fondamentales universellement reconnues. Le dernier recours de tout peuple émancipé et libre lui est aussi quasiment refusé : le droit de manifester, le droit de marcher dans la rue, le droit de protester. L’actuel pouvoir a fermé toutes les portes citoyennes par lesquelles il est venu au pouvoir”. Le Présentateur Expédit Ologou a conclu que, selon l’auteur “en général, la politique béninoise souffre d’une crise morale”.
L’auteur a, de son côté, situé le contexte de la sortie de l’ouvrage. L’auteur du livre « Le pouvoir du déni, Chronique d’une démocrature assumée » a affirmé : “Le penseur et l’écrivain que j’essaye de devenir jour après jour à commencer son cheminement de vie intellectuelle grâce à mon père et à ma mère” avant de poursuivre : “ J’ai beaucoup reçu et je me dois de le redonner en me mettant au service de la cité. La reconnaissance est une vertu essentielle, structurante de la volonté de donner aux autres ce que l’on a reçu ”. D’où lui vient ce courage, cette liberté de parole et tout ce prophétisme là ? s’est-il demandé. Il a répondu que deux événements essentiels qui l’ont manqué. Le premier événement est qu’à l’âge de 7 ans, il voyait Monseigneur de Souza à la télé et que ce prélat l’a touché par son engagement. Quant au second événement qui l’a structuré, c’est tout ce qu’il a reçu par la grâce du Seigneur de ses parents. Il n’a pas manqué de faire cette précision : ‘ Je ne suis pas un opposant. Je ne suis pas un mouvancier. Je suis un penseur. Je suis un écrivain qui a beaucoup reçu et qui pense qu’il faut donner ce qu’il a reçu”.
Les idées-forces de l’ouvrage
Francis Lalèyè qui a préfacé ’l’ouvrage“le pouvoir du déni, Chronique d’une démocrature assumée » a retenu trois idées-forces”. “La première idée-force, c’est la place essentielle, l’importance capitale, le caractère suprême du salut du peuple.’ Que le salut du peuple soit la suprême loi !”. Pour l’auteur, le salut du peuple, le bien du peuple, le bonheur du peuple équivalent à la loi suprême “. Quant à la deuxième idée-force, elle “est, à la fois, comme une conséquence, mais avant tout une condition pour la réalisation de la première : ‘Que veillent les consuls afin que la République ne subisse aucun dommage !’”. La troisième idée-force, selon Francis Lalèyé,” dans ce fil conducteur qui motive l’auteur, qui est en quelque sorte son mobile, c’est l’amour”. Pour Francis Lalèyè, le Père Aguénounon appert que ”l’amour du pays devrait être le fondement de l’engagement politique, tant il est vrai qu’il devrait être le socle de toute volonté politique et la boussole des actes qui en découlent”.
Faut-il rappeler le Père Eric Aguénounon, est prêtre de l’archidiocèse de Cotonou au Bénin depuis le 10 septembre 2011. Écrivain-essayiste béninois, Philosophe politique et Analyste politique, il est auteur de plusieurs livres dont « La frénésie du messianisme, Balises éthiques contre les lâchetés et marasmes politiques », « La soif du pouvoir, Regard éthique sur des manœuvres politiques au Bénin » et « Lumière sur les racines organiques des peurs au Bénin, Des peurs structurales ». Diplômé en Théologie, en Sciences de l’éducation et en Relations internationales, il a fait ses études de spécialisation à Dijon en France où il a obtenu le Master I et II en Philosophie politique à l’Université de Bourgogne (France).