Le Conseil des Ministres de ce mercredi 18 septembre a pris, entre autres, la décision d’exonérer les équipements de dialyse de frais de douane. Cette décision qui vient après une série de doléances et de sollicitations est un petit soulagement pour les malades qui avaient plaidé pour le retour de la subvention.
« Faute de grive, on mange des merles ». Il n’aura pas de subvention de la dialyse au Bénin. En tout cas, pas pour le moment. C’est la décision prise par le gouvernement hier mercredi 18 septembre en Conseil des Ministres. A défaut de la subvention, les malades devront se contenter de l’exonération des frais de dédouanement sur les équipements de dialyse. Cette décision qui permettra de réduire les frais de dialyse réjouit un peu les malades qui devront débourser un peu moins d’argent pour se faire traiter. Il s’agit là d’un soulagement qui ne comblent pas pour autant les jérémiades des dialysés car la grande majorité de ces personnes sont sans la moindre protection sociale et n’ont pas souvent les moyens de faire face aux dépenses. A ceux là, la meilleure solution était la subvention.
La réaction des personnes concernées ne s’est pas faite pas attendre, dans la soirée de ce mercredi un membre de l’association des personnes dialysées du Bénin, pense que le gouvernement n’a fait que couper la poire en deux. Pour lui, la meilleure solution pour réduire drastiquement le nombre de décès quotidien des personnes souffrants d’insuffisance rénale est la prise en charge complète. Les régimes précédents depuis celui de Kérékou (10 ans) en passant par celui de Thomas Boni Yayi (10 ans), tous deux ont pris en charge gratuitement tous les dialysés. C’est sous le président Talon que cette mesure a été suspendue avec beaucoup de décès depuis 2016. Dans les pays voisins du Bénin, les gouvernements ont pris cela en charge.
Selon le rapport publié par le ministère de la santé du Bénin : il est enregistré 412 personnes sous dialyse au Bénin dont 288 à la charge de l’Etat et 124 à leurs propres frais. Les 288 personnes sont des agents de l’Etat en fonction, leurs enfants de moins de 21 ans et leurs conjoints pour un total de 85 ainsi que des indigents déjà enrôlés avant 2019 et qui sont au nombre de 203. Le ministre informe que 512 personnes sous dialyse sont décédées au cours de la période du 1er Janvier 2019 au 1er novembre 2023. Les causes directes de ces décès sont entre autres l’anémie, l’hypocalcémie sévère, l’hémorragie pendant les séances de dialyse, les Accidents cardio-vasculaires (Avc), les crises cardiaques, le diabète décompensé, l’embolie pulmonaire. C’est pourquoi les malades continuent d’appeler le gouvernement au secours pour qu’il revienne sur la décision qu’il a prise et opte pour la subvention intégrale des services de dialyse.