Attendu dimanche 04 février 2024 dernier comme l’invité de marque du meeting de mobilisation des militants du parti Les Démocrates à Ifangni, Boni Yayi a tenu son rang. Tant par son sens de solidarité et de compassion envers les populations que par le contenu et la profondeur de son discours.
Il n’était pas venu que pour honorer de sa présence à une activité de son parti. Non, le président du parti Les Démocrates a profité de cette occasion offerte par la tribune officielle de ce grand meeting politique pour lancer un appel. Dénommé par certains « appel d’Ifangni », il est le concentré des revendications politiques actuelles et un engagement pour le rétablissement de la démocratie au Bénin. Le discours tenu devant un public majoritairement analphabète et donc peu accessible s’articule autour de trois grands centres d’intérêt : la démocratie et la liberté, le rassemblement et l’engagement pour la patrie. « J’ai décidé de continuer ce combat pour la liberté et la démocratie, dit-il d’emblée dès l’entame de son discours. « Je reviens parce qu’aujourd’hui je suis, j’apparais comme le sapeur pompier car notre nation vit des moments difficiles, très difficiles », a-t-il expliqué avant d’ajouter que « beaucoup de mes compatriotes, pour des raisons politiques, sont privés de leur liberté, beaucoup d’entre eux sont en exil ». C’est pour cela qu’il dit être porteur d’un plan de restauration de la démocratie, un plan de paix, un plan d’égalité de chance. Et pour le réaliser, l’ancien président qu’il faut un grand rassemblement à l’image de la conférence nationale de février 1990 pour que les fils et filles du Bénin s’asseyent pour arrêter l’hémorragie. « Hier, je venais ici pour chercher vos voix, aujourd’hui, je le fais pour tendre la main à la nation pour un grand rassemblement afin de faire le point et pour faire part de la grande inquiétude qui m’anime et le devoir nécessaire de vous dire que nous devons mettre fin à l’hémorragie, à la division, à la destruction de l’unité nationale », explique-t-il. Et pour cela, il affirme avoir déjà le soutien du Vatican qui a accepté de s’associer à cette œuvre nationale de restauration de la démocratie et de l’état de droit.
Engagement pour 2026
Attendu sur la question brûlante et angoissante de la révision de la constitution et d’un hypothétique troisième mandat, Boni Yayi ira droit au but. Lui qui avait dit son opposition à ce projet réaffirme une fois encore cet engagement. « Il faut qu’on soit rassuré. Nous avons une constitution et une seule personne ne peut s’en prévaloir. Je tiens à vous rappeler qu’en 2026, il n’y aura pas de 3è mandat. Le 229 a été particularisé. Il n’en aura pas et comme il en aura pas, il n’aura pas naturellement le 3è mandat déguisé car je vais empêcher ça par tous les moyens », affirme Boni Yayi avant de se faire plus explicite : « Ce que j’ai voulu dire par là, c’est qu’on ne veut pas un président qu’on se prépare à nous imposer. C’est le peuple souverain qui va exprimer son choix et le préalable c’est un processus électoral inclusif, transparent, équitable et paisible ».