Dans un message diffusé sur YouTube, l’ancien président de la République, Boni Yayi n’est pas resté indifférent à la célébration des 65èmes anniversaires de l’accession du Bénin à l’indépendance. Il a profité de l’occasion qui lui est offerte pour faire certaines mises au point. Il a dans son message dénoncé la situation des libertés publiques au Bénin depuis 2016. Il évoque les cas de « privations de libertés fondamentales » et « le non-respect des droits de l’homme », notamment en matière électorale. Il a cité nommément plusieurs détenus, dont l’ex-ministre Reckya Madougou, le professeur Joël Aïvo, et le jeune Julien Kandé Kansou, présenté comme « un surdoué de la plume ». Il n’a pas manqué d’évoquer également le cas des « compatriotes en exil pour des raisons politiques ». Il en appelle à cet effet à leur retour, dans un esprit de «concorde nationale ». Il a exhorté Patrice Talon à faire preuve de clémence et de responsabilité en « libérant ces détenus et en favorisant le retour des exilés », car, estime-t-il, la réconciliation est une condition essentielle à la paix sociale.
En ce qui concerne le cas du journaliste béninois, interpellé le 10 juillet 2025 à Abidjan en Côte d’Ivoire, l’ex-chef de l’Etat béninois, est « écœuré » par sa situation. Il demande donc sa libération. « Je n’ai cessé de rappeler à mon jeune frère Patrice Talon, la nécessite de faire du Bénin, un pays de stabilité constitutionnelle dans notre sous-région», a déclaré Boni Yayi.
Mises au point de Yayi
Réagissant indirectement aux propos de Patrice Talon, lors de sa rencontre avec la jeunesse béninoise le lundi 28 juillet 2025 au palais de la Marina, confiant avoir des échanges et rencontres réguliers avec lui, Boni Yayi a tenu à « rétablir la vérité ».Selon lui , ses affirmations du chef de l’État ne sont pas vraies. « Ça fait un moment que nous nous sommes vus mon jeune frère (Patrice Talon) et moi. Ça remonte à des mois, des mois et des mois », a indiqué l’ex-chef de l’Etat béninois avant de préciser : «Mon dernier SMS remonte à l’arrestation du jeune Julien Kansou demandant pardon au président ». L’ancien président a évoqué une autre rencontre de restitution de la médiation entre le Bénin et le Niger en présence de l’ex-chef d’État, Nicéphore Dieudonné Soglo. Il affirme que cela date de juillet 2024. « On ne s’est plus revu », a martelé Boni Yayi.
L’invite au dialogue
Boni Yayi a aussi dans sa déclaration convié la classe politique au dialogue au sujet du code électoral. « Ce code électoral a été voté mécaniquement, 81 contre 28, mais il pose problème. Il faut dialoguer et trouver une solution consensuelle », a-t-il plaidé en rejetant l’idée d’un Parlement monocolore et insistant sur la nécessité d’élections inclusives pour éviter les « drames » de 2019. Il a par ailleurs invité le peuple béninois à s’impliquer massivement au processus électoral en allant voter. Selon lui, « LD(Les Démocrates) ira aux élections » et va siéger au parlement en 2026.C’est pour cela, dit-il, ils feront tous pour prendre part aux prochaines élections générales de 2026 mais dans la paix et la Concorde. « LD le fera grâce à vous et à Dieu », a-t-il lâché. Il a par ailleurs souhaité une adhésion populaire de la part des Béninois pour le parti. « Les élections auront lieu.LD est prêt à gouverner le pays et a toutes les ressources », a –t-il affirmé. Pour l’ex-président Boni, le parti Les Démocrates attache un grand prix aux dialogues politique, démocratique, économique, social et sécuritaire «pour approfondir notre vivre-ensemble ».