Après deux mois d’un procès hors normes à New York, le jury fédéral a rendu son verdict dans l’affaire P. Diddy, mercredi 2 juillet 2025. Sean « Diddy » Combs a été reconnu coupable d’une infraction liée à la prostitution, mais a été acquitté mercredi des accusations de trafic sexuel et association de malfaiteurs, qui auraient pu condamner l’une des figures les plus célèbres du hip-hop à la prison à vie.
Le jury, composé de douze membres, a finalement tranché après plusieurs jours de délibérations. Mardi, il avait, dans un premier temps, notifié au juge Arun Subramanian avoir trouvé un accord sur quatre des cinq chefs d’accusation, tout en faisant état de désaccords persistants sur le premier chef, celui d’associations de malfaiteurs. Ce dernier est le plus complexe, car il suppose l’existence d’une entreprise criminelle durable et la participation volontaire à au moins deux crimes sous-jacents. Il est aussi le plus sévèrement puni, avec une peine maximale de réclusion à perpétuité.
Après la lecture du verdict, le juge a donné au jury des instructions sur la manière de parler de l’affaire aux médias et au public. Combs continuait de brandir subtilement son poing droit, apparemment satisfait d’avoir été acquitté des accusations les plus graves.
Au cours des sept semaines de procès, les douze jurés ont entendu 34 témoins, épluché des milliers de pages de retranscription de conversations téléphoniques ou d’échanges de SMS pour tenter de se prononcer sur le sort de la star du hip-hop.
P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, est accusé d’avoir forcé des femmes dont sa petite amie de 2007 à 2018, la chanteuse Cassie , et une ex-compagne plus récente ayant témoigné sous le pseudonyme de « Jane » à se livrer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués pendant qu’il se masturbait ou filmait. Et aussi d’avoir mis en place un réseau criminel, dont il était à la tête, pour organiser ces marathons nommés « freak-offs ».
« Il ne s’agissait absolument pas de choix libres », avait répété dans son réquisitoire la procureure Christy Slavik, précisant que les victimes présumées « étaient droguées, badigeonnées d’huile, épuisées et avaient mal ». « Elle [Cassie] a toujours été libre de partir. Elle avait choisi de rester parce qu’elle était amoureuse de lui et qu’il était amoureux d’elle (…), elle aime le sexe et grand bien lui fasse », avait rétorqué Marc Agnifilo, l’avocat du rappeur.
P. Diddy a plaidé non coupable à ces accusations et choisi de ne pas témoigner, une stratégie courante de la défense aux Etats-Unis. Ses avocats n’ont pas à prouver l’innocence de leur client, mais plutôt à semer un doute raisonnable chez les membres du jury quant aux accusations des procureurs.
Il faut préciser que durant le procès, les avocats de Sean « Diddy » Combs ont tout fait pour discréditer les témoins à charge avec des contre-interrogatoires agressifs et tenté de montrer que leur client avait un style de vie « polyamoureux » qui ne tombe pas sous le coup du droit pénal.